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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suis-je objective lorsque je commente Marie Laberge? Absolument pas! Mais tenez-vous-le pour dit, je l'assume très bien … Qu'importe les sujets abordés, sa fine psychologie et la force de ses dialogues arrivent chaque fois à me plonger dans l'univers dramatique de ses personnages pour en vivre tous les états d'âme, du plus subtil au plus profond. Je ressens cette émotion difficilement exprimable que ses mots me rejoignent là où mon âme est la plus sensible. le rapport que j'entretiens face à ses écrits est viscéral, oui, c'est le mot juste … ils m'atteignent, me perturbent, me font pleurer parfois, rire aussi et surtout, ne me laissent jamais indifférente. C'est ce qui me plaît avant tout dans la littérature, la force qu'ont certains auteurs, à travers leurs écrits, de laisser en nous une trace palpable des lieux, des personnalités, des atmosphères, bien après en avoir refermé les pages. Marie Laberge y arrive avec grâce …

Dans ce roman policier (son deuxième après « Sans rien ni personne »), elle s'attaque, si je puis me permettre l'expression, à un sujet fort délicat : les abus sexuels perpétrés par les membres de l'église. Elle illustre avec insistance la difficulté d'obtenir justice face aux institutions religieuses ; les victimes se faisant ordonner de garder le silence et de respecter l'ensemble de l'église, de la protéger et de ne pas la salir en dénonçant des agresseurs repentants auxquels le diocèse a déjà pardonné. Elle ne manque pas de rappeler que les gens abusés sont souvent considérés comme des pêcheurs indignes qui ont attiré les prêtres dans la disgrâce. L'Église est ainsi allée dans le même sens néfaste que la psychanalyse en culpabilisant les enfants face aux actes commis à leur égard et en achetant le silence des victimes. En ignorant la maltraitance et les abus, elle a laissé planer le doute et l'incertitude chez elles, en plus d'avoir été complice des gestes violents posés par ses membres.

Ce roman est écrit, comme toujours et pour mon plus grand plaisir, dans un québécois pure laine que les lecteurs non familiers avec ses expressions pourraient avoir du mal à suivre. Loin de sombrer dans le chauvinisme, Marie Laberge reste fidèle à ses racines et fière d'y appartenir. Marie Laberge est une auteure authentique, que je pourrais comparer en ce sens à Michel Tremblay, Réjean Ducharme, Victor-Lévy Beaulieu, etc … Dans ce roman policier, elle allie ses talents de dramaturge à ceux de romancière. L'intrigue est bien ficelée et intelligente. le dénouement final est mené avec brio. Si la plupart de ses romans abordent des sujets controversés, certains sont récurrents, comme l'exclusion sociale. Les dialogues sont savoureux, opposant deux enquêteurs, l'une québécoise, l'autre français. Les chocs culturels qui en résultent de part et d'autre m'ont fait sourire … L'atmosphère est palpable, on se croirait même dans ce petit coin reculé du Québec, à Sainte-Rose-du-Nord. Hommage à la citation de Camus en début de livre. Une autre merveille …

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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J'avais lu plusieurs autres livres de Marie Laberge, mais je n'avais pas encore tenté ma chance avec ses polars.
Je dois dire deux choses : de un j'ai été très surprise du côté gore du récit et de deux j'ai bien apprécié autant l'enquêtrice, que l'intrigue du roman.

Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus « cosy » vu les autres livres de Laberge que j'avais lu. Les aspects du viol et du meurtre à la hache m'ont un peu déstabilisée, je m'y serais attendu dans un livre de Patrick Senécal ou dans un polars scandinave, mais vraiment pas de celle qui a écrit la trilogie le Goût du bonheur…

Une fois la surprise passée, j'ai bien apprécié les personnages élaborés par Laberge. Son enquêtrice des «cold case» à la SQ, Vicky Barbeau est intéressante et il fallait une femme avec son caractère pour tenir tête au commissaire français Patrice Durand (qui me tapait royalement sur les nerfs par moments).

Pour les petits bémols, j'ai trouvé que certains personnages ne s'exprimaient pas d'une façon convaincante pour l'âge qu'ils étaient censés avoir (Corinne et Yvan devraient avoir dans les 70 ans) … Mais bon, peut-être est-ce pour favoriser la publication du roman en France? Peut-être ai-je des préjugés sur la façon dont les gens des campagnes québécoises s'expriment quand ils ont plus de 75 ans?

Et il faut aussi mentionner que l'intrigue démarre trèèès lentement, les témoins se bornant tous à cacher une partie de la vérité au départ. Un brin plus de vigueur dans le rythme ne m'aurais pas été pour me déplaire.

Bref, j'ai été bien divertie et je vais essayer de trouver les deux autres romans policiers que Laberge à écrit avec ces deux enquêteurs, pour continuer ma lecture.
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Vingt deux ans après le meurtre d'Emilienne, une femme aimée et respectée de tous, le commissaire français Patrice Durand et la détective québécoise Vicky Barbeau rouvrent l'enquête. A l'époque un coupable avait été identifié et il est toujours sous les verrous.
Au fil des pages, Marie Laberge nous invite à faire connaissance avec les différentes personnes en lien avec la victime et le meurtrier, les langues se délient, les souvenirs reviennent à la mémoire. L'intrigue sert de fil conducteur à une réflexion sur le pouvoir de la religion, le poids du silence, les conséquences du sadisme de certains hommes, notamment d'Eglise... Une fois encore j'ai beaucoup apprécié le style de Marie Laberge, ses expressions québécoises, le rythme du roman. J'ai également été très intéressée par sa manière de nous donner à voir les différences entre les façons de réagir en France et au Québec.
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Une auteure québécoise, bien connue au Québec, qui gagnerait certainement à être davantage lue outre mer.

"Mauvaise foi n'est pas un polar, mais un roman que j'ai écrit avec une intrigue policière», affirme l'auteure.

Je résume brièvement l'intrigue. En 1985, dans un paisible village, une femme généreuse, croyante, humaine et aimée de tous, est sauvagement assassinée. Un homme, le fils de la victime, est rapidement emprisonné, mais vingt-deux ans plus tard, un de ses proches doute toujours de sa culpabilité. Deux enquêteurs, un policier français et sa collaboratrice québécoise se rendent au coeur du petit village de Sainte-Rose-du-Nord au Saguenay et ce qu'il découvriront montre l'être humain dans ce qu'il a de moins glorieux.

Une vérité implacable sur les secrets de famille enfouis au coeur du village et une charge à fond de train sur la duplicité des autorités ecclésiastiques dans la dissimulation de faits dont elles ont été témoins ou, pire encore, de crimes dont elles ont été les complices.

Je trouve que la grande force de Marie Laberge réside dans la construction de ses personnages: vivants et presque taillés au couteau, ils sont tellement présents et vrais que lorsqu'on tourne la dernière page du roman, on ne peut s'empêcher de les regretter, comme si on venait de perdre une personne que l'on a côtoyée de très près.

J'aime moins, par ailleurs l'écriture, à l'américaine que Laberge utilise dans son roman. de toutes petites phrases, toute courtes, toujours au présent de l'indicatif comme si le subjonctif était une maladie honteuse dont il faut se tenir loin. Cela donne à son texte des allures de roman "traduit", ce qui n'est évidemment pas le cas.

Retenons toutefois que " Mauvaise Foi" est un excellent thriller psychologique qui vous tiendra en haleine, page après page, jusqu'à la fin du livre.



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Marie Laberge a touché mon coeur, il y a très longtemps, lorsque j'ai lu sa trilogie le goût du bonheur.

« Mauvaise foi » est le premier roman policier de Marie Laberge que je lis.

Il raconte la deuxième aventure du duo de détectives francoquébécois Patrice Durand et Vicky Barbeau qui enquêtent sur un crime violent survenu il y a vingt-deux ans dans le village de Saint-Rose-du-Nord, situé sur la rive nord du fiord du Saguenay, où Paul a été accusé du meurtre de sa mère et a écopé d'une peine de prison de vingt-cinq ans. Un proche de Paul, convaincu de son innocence et souhaitant qu'il soit disculpé avant son retour dans la société, engage Durand afin qu'il revoie les conclusions de l'enquête policière et essaie de trouver de nouvelles pistes. Durand accepte et s'allie les services de Barbeau qui lui promet son aide uniquement le temps du congé de l'Action de grâce.

Dans ce roman, Marie Laberge aborde les violences sexuelles commises par les membres de l'église catholique et met en lumière les injustices commises par une église méprisante des victimes, prête à toutes les bassesses pour que ces agresseurs ne soient pas inquiétés par la justice des hommes.

Même si je me suis parfois perdue dans les hypothèses émises par le duo d'enquête, je considère que Marie Laberge n'a pas failli à la tâche : les personnages qu'elle a créés sont colorés, complexes, puissants; leurs dialogues, empreints d'émotions et (parfois) d'humour. L'histoire se déroule à un rythme assez rapide, mais la conclusion est amenée avec habilité sans raccourci.

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C'est la deuxième enquête que Vicky Barbeau fait avec le avec le commissaire Patrice Durand. La première a été racontée dans le roman « Sans rien ni personne. » Au cours de cette enquête, ils doivent refaire une enquête pour meurtre et découvrir le vrai meurtrier.

L'auteur nous fait progressivement découvrir l'histoire comme s'il pelait un oignon. Au début, tous les témoins ont quelque chose à raconter mais rien de ce qu'ils racontent n'aide les enquêteurs Vicky et Patrice. Toutes les personnes on dit toute la vérité mais ont caché tous les éléments importants.

Dans les 200 dernières pages, le rythme s'accélère. Peu à peu. Les témoins révèlent de plus en plus d'information. Soit d'eux-mêmes, soit forcés par de nouveaux interrogatoires. Progressivement, on en vient à suspecter de moins en moins de personnes mais sans pouvoir prouver quoique ce soit.

Les deux enquêteurs tournent et retournent les informations que l'on connaît, si bien qu'à la longue, on se demande où on en est rendu. Cela me change des polars où on apprend le tout dans les derniers chapitres. Je me demande si dans la vie courante les enquêtes ne suivent pas ce scénario. Hypothèses et démolitions de celles-ci.

À un moment donné, il ne reste plus que deux suspects et tout ce que les enquêteurs cherchent, c'est la preuve légale de leur implication dans ce meurtre. Mais il reste tellement de pages avant la fin du roman que j'ai fermement cru que le vrai meurtrier nous serait révélé dans les dernières pages. Vous devrez lire ce roman pour savoir si je me suis trompé.

C'est un roman d'une rare violence. Sans vouloir trahir l'histoire à venir, je peux dire qu'à plusieurs reprises, je me suis senti en colère voyant l'impuissance des bonnes volontés bafouée par l'impudence des fautifs.

Après avoir lu ce livre, il est impossible d'affirmer péremptoirement que c'était mieux autrefois. Il y a des choses qui ont changé et c'est tant mieux.

Ce roman frôle le pamphlet à plusieurs reprises. On en est à se demander si ce sont les personnages qui parlent ou Marie Laberge. Heureusement, dans les dernières pages, l'auteur remet les pendules à l'heure par la bouche de Vicky Barbeau.

A ne pas rater, le sublime exercice de flatterie que Patrice sert à monseigneur Rivest Legrand. de même que son interrogatoire alors qu'il ne peut plus articuler et se contente de répondre « Hi » ou « Hon ». Mais il réussit quand même à dire aux enquêteurs ce qu'il veut leur révéler.

Je ne sais pas comment le lecteur français va réagir à ce roman. Par contre, une chose est certaine, les personnes d'une certaine génération vont réagir violemment même s'ils n'ont pas été elles mêmes impliquées.

Avec le temps, je ne serais aucunement surpris si ce roman en venait à faire partie du curriculum de littérature québécoise.
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Enquête policière et secret de famille, mes sujets de prédilection !
Sujet délicat et sulfureux : l'Eglise qui couvre ses criminels pédophiles en méprisant totalement leurs victimes. L'absolution et le secret de la confession sont bien commodes.
Mais trop de longueurs et de tergiversations à mon goût, qui alourdissent l'intrigue et rendent la lecture difficile. Dommage.
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Marie Laberge est un auteur prolixe que je suis depuis des années.
Ici elle se confronte au genre Polar et cela donne un roman atypique.
Un Cold Case dans le village de Sainte-Rose-du-Nord.
En 1985, un crime horrible fut commis. Émilienne, une dame respectée et aimée de tous est assassinée à coups de hache dans le dos. L'enquête fut rondement menée et son fils Paul est emprisonné pour 25 ans.
Ce dernier a découvert le corps de sa mère et a eu une réaction atypique, il a enlevé la hache, a bercé sa mère deux heures durant, puis a nettoyé la scène du crime. Il n'en fallait pas plus pour en faire le coupable idéal.
Mais un proche arrive à faire rouvrir l'enquête. C'est Patrice Durand commissaire français et Vicky Bardeau de la sûreté du Québec qui vont officier.
Un duo détonant.
Ce pourrait être classique comme histoire, sans le talent de notre auteur.
En effet Marie Laberge analyse avec finesse cette petite communauté repliée autour de son église, où tout le monde sait tout sur tout le monde, mais où le secret est aussi une religion.
S'ensuit des dialogues savoureux qui allège toute l'horreur de ce crime.
Mais nos enquêteurs, 22 ans après ont fort à faire pour démêler cet écheveau d'aveux, de mensonges.
Traiter comme un drame, le lecteur a heureusement des temps pour rire, avec et de, ce duo d'enquêteurs.
L'histoire est sombre et nous révulse au fur et à mesure de notre lecture, comme les enquêteurs nous faisons des conjectures, nous avançons à tâtons.
Le lecteur sera tenu en haleine jusqu'au final comme un coup de théâtre, la mise en scène de cette histoire très visuelle et parfaitement dialoguée, lui donnera l'impression de faire partie de ce village.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 25 juillet 2019.
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