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3,56

sur 894 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que s'attendre d'un roman initiatique autobiographique sinon une nostalgie à peine voilée ? "L'étudiant étranger" décrit, d'une plume légère, l'arrivée d'un gosse parisien, détenteur d'une bourse, dans une des très prestigieuses universités qui font la gloire des Etats-Unis. le récit est plein d'une coquette naïveté, le regard pur d'un adolescent réalisant le rêve de partir à la conquête d'un monde qui lui est inconnu et qu'il vénère pourtant.
Il s'agit d'un livre réminiscence dans lequel nous constatons très tôt que le protagoniste n'est autre que l'auteur dans ses jeunes années estudiantines.

Ainsi le frenchy, tel qu'il se décrit lui-même, débarque en Virginie dans un établissement réputé à l'architecture coloniale, au milieu des college boys. Dès lors il doit tout apprendre - règles, coutumes et traditions - afin de s'intégrer à la communauté tranquille et prestigieuse dont il souhaite si désespérément faire partie. C'est l'histoire d'une période durant laquelle tout n'était encore que la première fois: premiers rendez-vous maladroits, premiers ébats, premières amitiés sincères et indicibles.

Le texte est l'illustration parfaite de ce que fût longtemps le rêve américain, des vallées dans lesquelles coulent le lait et le miel. Mais le lectorat regarde le paysage avec la même candeur pleine de compassion. Evidemment, il y aurait beaucoup à dire de cet Etat en 1950. Certains sujets sont à peine esquissés ou pointent sourdement mais l'auteur s'excuse, il était trop jeune alors pour comprendre ce qu'il se passait vraiment et nous ne sommes pas sourds aux problématiques qu'il évoque presque malgré lui.

C'est un bouquin tranquille, qui ne fait pas de remous, de ceux qu'on lit d'une traite car ils nous emportent rêveusement vers des terrains où l'herbe est plus verte et dans lesquels nous retrouvons notre regard d'enfant.
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Philippe Labro toujours en forme à 88 ans anime encore une belle émission culturelle sur la 8 que je regarde quelquefois. Cela a suscité ma curiosité lorsque j'ai découvert "l'étudiant étranger" dans un arbre à livres, premier d'une longue série où il raconte sa vie pleine d'aventures et de réflexions.
Il écrit ce livre à 50 ans avec déjà du recul sur son expérience.
Je découvre le jeune homme de 17 ans parti grâce à une bourse faire ses études dans une prestigieuse université de Virginie des années 50 où il apprend à s'insérer dans la vie d'un campus avec toutes ses valeurs, ses règles. C'est l'âge des premières fois, la découverte de l'amour avec une institutrice noire alors qu'on est dans le Sud raciste, le bal de printemps où l'on doit amener sa cavalière une jeune fille de Boston, riche, rebelle, en crise anorexique contre le jeu social.
Il faut aussi gagner de l'argent, des dollars pour suivre le rythme des autres, acheter la belle Buick décapotable, travailler de nuit dans un journal, donner des cours de français aux femmes de professeurs et envisager de défricher les forêts sauvages du Colorado en été.
Le jeune homme va développer de belles qualités et un regard lucide sur le monde, fasciné dans un premier temps par l'esprit américain ouvert à la camaraderie, voyant arriver les modes musicales avec le rock en roll qui déferle et l'amènera plus tard à écrire des chansons pour Johnny Halliday.
Les débuts dans la vie orientent bien la suite à venir, cette vie particulière, haute en couleur continue de bien tenir ses promesses.
Très bon roman d'apprentissage et belle description de l'Amérique des années 50 que les Français ont rêvé d'imiter.
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Le roman d'apprentissage par excellence, splendide regard sur les états sudistes durant les années 50. L'auteur porte un regard plein de maturité sur cette époque charnière de sa vie durant laquelle il commencera à avancer de l'enfance vers l'âge adulte. Ce livre s'inscrit dans un long cycle autobiographique de Philippe Labro, qui continue avec "Un été dans l'ouest" , "Un début à Paris" et "Des feux mal éteints"
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Un roman découvert par hasard dans une boite à livres. J'ai énormément apprécié l'atmosphère et le style de l'écrivain, sa capacité à poser une analyse aussi bien introspective que sociale sur son vécu en tant que jeune étudiant français dans une université privée masculine des années 1950. Nous y retrouvons la fracture américaine entre la côte Est et le Sud, les jeux de classes sociales, la suprématie financière, ainsi que le fossé entre le monde des hommes et des femmes, dont les relations semblent codifiées à l'extrême. La plume de Labro cherche à décortiquer les mécanismes de la vie américaine, sans pour autant tomber dans le piège de descriptions interminables. de nombreuses scènes d'action, Un Faulkner au sommet de sa gloire en arrière-plan, de la sensualité et l'envie de mettre en avant le vertige des premières fois.
Ma retenue vient cependant du traitement parfois hautain de certains thèmes : je pense notamment à la relation entre le narrateur et le personnage d'Elisabeth, sorte de Sylvia Plath en pleine crise existentielle, souffrant de son statut de femme belle et corsetée dans une société rigide et sans espoir pour elle. le narrateur, en voulant la sauver, la ramener à la beauté conventionnelle, laisse de cette manière une empreinte profondément patriarcale sur les femmes. le personnage d'April n'échappe pas à cette règle non plus, femme noire présentée comme un objet d'exotisme et d'un grand appétit sexuel. Ces stéréotypes me gênent d'autant plus que le narrateur ne semble pas remettre en question cet ensemble, se centrant davantage sur lui-même et son épanouissement personnel en tant qu'homme blanc de la classe moyenne française.
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Troisième volume des romans autobiographiques de Philippe Labro.
En 1954, à 18 ans, il obtient une bourse d'un an dans une université américaine.
Ce sera à l'université Washington & Lee, en Virginie, dans ce qui est déjà le Sud encore ségrégationniste.
Il va y découvrir la culture très particulière des campus américains, sur lesquels la vie sociale est non seulement très codifiée mais surtout obligatoire dans son intensité, sous peine d'exclusion de la communauté.
L'effort pour comprendre ces codes implicites est intense pour un européen, ainsi que toutes les règles liées à la séparation entre Blancs et Noirs, qui ne sont pas affaire de loi : "Ici, la coutume surpasse la loi.".
Alors, sans le savoir souvent et en ayant la chance que cela ne se sache pas, il enfreint des règles fondamentales, notamment en entretenant une liaison avec une institutrice noire.
Il découvre aussi les différences entre l'état d'esprit du Sud qui, à côté d'un racisme profondément culturel à cette époque, est empreint d'accueil, de douceur et d'attention et celui de la Côte Est, focalisée sur la réussite matérielle, les apparences et la brutalité généralisée des rapports sociaux qui vont avec.
Roman d'initiation à la réalité rugueuse et de profonde remise en cause, sans faux semblants sur la réalité sociale, ce texte a connu un immense succès à sa sortie.
Succès mérité par la qualité du fond et de la forme.
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c'est une belle surprise. C'est une autobiographie. le narrateur, français, a reçu une bourse pour aller étudier un an aux Etats-Unis, en 1954. Il nous raconte donc son année. J'avais peur que ça soit vieillot et en fait, on retrouve vraiment les écoles américaines comme dans les films et séries, le livre n'a pas prit une ride, on voyage vraiment avec l'auteur dans ce grand pays où toute relation sociale est codifiée, avec les camarades de classes, entre garçons et filles, les bals de promos, et entre noirs et blancs également très fortement.
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Un récit très agréable, servi par une écriture simple et accessible. J'ai beaucoup aimé découvrir ce livre
Lecture intéressante où l'on découvre la perception d'un étudiant français sur un campus américain du milieu des années 50 avec ses premiers émois amoureux, et surtout la mascarade des codes de l'université et de la société américaine.. Bon roman d'initiation faisant l'étude sociologique de ce peuple conservateur, à l'époque de l'éclosion du rock et la fin de la ségrégation raciale.

Philippe Labro parlant de son séjour aux Etats -unis à 17 ans : « Je n'ai pas eu besoin de demander la permission à qui que ce soit, parce que c'était un instinct, qui reposait sur un désir, une curiosité d'Amérique, que j'avais depuis toujours. Elle venait de mes lectures d'enfance, du cinéma, de la libération de la France. Et de ma curiosité du monde, de mon envie de bouger, de partir. Alors bien sûr, j'ai prévenu mes parents et ils ne m'ont pas dit non. Ils ont toujours encouragé ma vocation. C'est une des clés de la vie : si on a une passion, la force et la construction familiales, ça compte. Pour mes parents, c'était un risque, une aventure, un danger, et peut-être un déchirement de me voir partir, mais en même temps c'était : « tu veux le faire, tu le fais ». Alors je suis parti à 17 ans. J'en ai eu 18 sur les routes américaines. Et j'ai vécu une aventure qui a totalement changé ma vie, qui a déterminé ma carrière et peut-être même mon caractère »
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Récit autobio' sur l' année passée dans une université Américaine durant la période 54-55 (mention de l'émergence de la rock musique,de la culture "jeune" avec J Dean) . Initiation à la vie et découverte des codes sociaux de la société Américaine, de la ségrégation de la population noire
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Cela fait un temps que je procrastine sur cette chronique. Je me défie de toute biographie, plus encore de toute autobiographie, pour trois raisons au moins. Ma préférence va de loin à une fiction assumée sortie du bel imaginaire d'un romancier qu'au récit d'un réel édulcoré à travers le prisme d'une mémoire sélective. Toute biographie est toujours plus proche de la fiction non-aboutie que de l'insupportable crudité de la réalité nue. J'en lis donc très peu et celui-ci tient au hasard d'un lot reçu en fin de confinement.


Qui plus est une lecture pré-babélio, où seule la vantardise le disputait à la vanité, m'avait dégouté de Philippe Labro. Donc je m'attendais au pire. Seul l'espoir de la fraîcheur de la jeunesse m'a finalement convaincu de m'embarquer dans ce qui s'apparente plus à un journal intime qu'à toute autre chose. Philippe Labro est plus journaliste que romancier. Dommage car son histoire d'étudiant s'aventurant dans les années 50 pour une année scolaire en Virginie, donc ex-territoire sudiste, comporte suffisamment d'éléments pour, embrasée par une imagination créative, aboutir à un très grand roman.


Au travers des différentes anecdotes, et du récit des premiers flirts et d'un premier amour, surgit de la nostalgie d'une jeunesse qui s'enfuit une belle peinture sociale d'une Amérique où les traditions et les conventions forgent les comportements au point de rigidifier les individus dans un déterminisme social en contradiction avec le mythe tellement vivace du rêve américain poursuivi par le jeune étudiant étranger.


Mes quatre étoiles ont donc de quoi étonner, mais ne l'ai-je pas déjà dit à plusieurs reprises : tout livre mérite d'être lu dans l'absolu en faisant abstraction de la vie et des autres ouvrages de son auteur ?
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Une belle ballade avec l'auteurvqyi nous conte ses souvenirs d'étudiants pendant son année d'étude aux USA : un livre riche,jamais longuet,un bon moment de lecture !
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