Citations sur La naissance d'un père (63)
Avoir une vie, c'est se prendre le monde sur le coin de la gueule.
Y’a rien à faire, y’a rien à faire, commentait la petite couturière. Ils sont plus beaux les gosses, qu’on a avant trente ans...
On ne peut devenir parent que par insouciance.
Mais pour être parent, quelle qualification était requise ? Aucune, il suffisait d'une éjaculation et le tour était joué. C'était à la portée de n'importe qui et c'était la plus lourde responsabilité qui soit. Comment une aberration pareille était-elle permise ?
La paternité est une demeure où, une fois la porte franchie, on s'établit pour toujours. Et rien n'y ressemble à ce que nous anticipions tant que nous nous trouvions au dehors.
Les grands jours de notre vie sont, théoriquement, comme des épreuves auxquelles nous devrions nous présenter en pleine forme, au meilleur de nous-mêmes- cependant, en pratique, nous ne sommes pas des machines. Même pour un évènement aussi important que la naissance de mon deuxième enfant, je vais devoir composer avec mes limites , ma fatigue, avec un état proche de la défaillance.
Il y aura toujours une grande place pour toi dans mon cœur.
( sur l'article Sublime, forcément sublime Christine V.) Oui, je comprenais mieux ce qui me déplaisait dans le texte de Duras: il s'en dégageait du mépris de classe. Elle s'autorisait à dire n'importe quoi sur une femme réelle- Christine V.- parce que celle ci était bien en bas de l'échelle, qu'elle ne constituait en rien une menace pour elle, alors que si elle était assise en face d'elle et lui avait déclaré, droit dans les yeux, à la loyale" je sais que c'est toi qui a tué ton fils", l'autre lui aurait probablement cogné une beigne à lui faire jaillir les yeux hors des orbites, bien méritée.
« Ce monde ne va pas bien. Nous allons avoir maintenant une fin du monde. »
Je comprenais qu’il en avait déjà dit beaucoup, énormément, et qu’il valait mieux changer de sujet, pour ne pas l’embarrasser. En même temps, cela confirmait ma conviction profonde, qu’un homme qui vit en plein air, qui connaît la dureté de la terre et les couleurs de l’aube, qui voit se succéder les saisons dans le ciel au-dessus de lui, est beaucoup moins facile à tromper sur l’état réel des choses qu’un urbain moyen.
Infirmières, chirurgiens, anesthésistes, voilà des métiers que l’on choisit par sainteté, par dévouement, par philanthropie, par désir de se rendre utile, mais aussi, parfois, parce que cela donne l’occasion inouïe, que seuls ont connu dans toute l’histoire quelques kapos ou pervers habiles, d’avoir des centaines d’êtres souffrants à sa merci.