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Alexandre Lacroix a déjà un beau palmarès dans l'édition : des romans, des essais et même des albums jeunesse. de plus, il est rédacteur en chef de Philosophie Magazine et cofondateur de l'école d'écriture Les Mots.

Alors, quand il se lance dans La Naissance d'un père, il prend un risque puisque le père en question, c'est lui. le livre étant annoncé comme roman, je ne sais faire la part du réel et du romancé au cours de ces 460 pages. Malgré tout, je pense que la réalité l'emporte sur la fiction, un savant dosage des deux qui donne un livre agréable à lire, d'une écriture soignée, et riche en anecdotes, qu'elles soient prises dans la vie familiale ou non.
L'auteur divise son livre en trois grandes parties, aux titres un peu énigmatiques : Un, Trois et Cinq. Ces chiffres sont calqués sur le nombre de ses enfants pour la période concernée. Il m'a emmené d'abord en Avignon avec Mathilde qui lui donne Bastien, le même jeune homme qui clôturera le livre. Puis, c'est Paris où Giulia met au monde Andreano, Lucrezia et Giacomo (Trois) et enfin Pietro (Cinq).
Tout ce qui est écrit semble vécu, présenté avec de savoureuses descriptions détaillées sans concession, avec un goût un peu vachard pour croquer les personnes rencontrées. Alexandre Lacroix ose raconter ce que les hommes préfèrent écarter, ne pas évoquer : l'accouchement, les soins apportés au bébé, les couches, les nuits hachées, les soucis permanents du quotidien, la vie quoi.
J'ai lu tout cela avec parfois un sourire dubitatif aux lèvres car je suis grand-père – je préfère entendre papi – de quatre formidables petits-enfants qui nous ont été donnés par nos deux fils et leurs compagnes. Pour moi, ces bébés nés au cours des premières années du XXIe siècle, ont été une émouvante et extraordinaire révision des années vécues comme père et j'ai apprécié la lecture d'un livre qui présente finalement une grande famille intercalée entre les deux périodes que j'ai eu la chance de vivre avec des enfants en bas âge.
Alexandre Lacroix ne se prive pas de donner son avis sur quantité de sujets au passage, au fil des séquences de vie. Je sais qu'il n'apprécie ni Renaud, ni Carlos mais j'aurais aimé qu'il parle des chanteurs qu'il aime.
L'Italie est de plus en plus présente au fil des pages car Giulia est Italienne et les prénoms de ses quatre enfants l'attestent. Séquences éducatives, vacances, vie avignonnaise et parisienne, travail, Alexandre Lacroix m'a surpris en parlant, sur la fin, de l'écriture de ce livre que je tiens en mains grâce aux Explorateurs de la Rentrée littéraire 2020 de Lecteurs.com et aux éditions Allary. Il partage tout simplement ses doutes et ses espoirs, ses hésitations aussi, son travail d'écrivain. J'ai apprécié ces réflexions au final, poussant un peu plus fort le côté autobiographique du roman.

La Naissance d'un père m'a plu la majorité du temps, irrité parfois, lassé un peu par sa longueur mais c'est une oeuvre importante qu'il faut faire lire aux plus jeunes, une ode essentielle à l'amour, à la vie et au partage d'un bonheur familial pas toujours facile à trouver.


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Un, trois et cinq

Alexandre Lacroix raconte comment il est devenu père à cinq reprises avec des mères différentes. Un témoignage servi par une plume allègre qui n'omet aucun des aspects de la paternité.

C'est une histoire ordinaire et pourtant toujours exceptionnelle à laquelle nous convie Alexandre Lacroix, celle de la paternité. Pour le narrateur, qui n'est autre que l'auteur, cette paternité va se répéter cinq fois, ce qui n'est – avouons-le – peu ordinaire, d'autant que ces naissances n'ont rien de planifié. En revanche, cela confère, au fil de l'arrivée de ses enfants, une réelle expertise au géniteur.
Mais si les futurs pères peuvent trouver ici quelques conseils, c'est avant dans le style adopté par l'auteur que réside l'intérêt de ce témoignage. Voilà en effet la comédie humaine du XXIe siècle.
Bastien, son premier fils, naît le 22 octobre 2000 à Avignon. Un événement auquel le jeune père a pu se préparer pendant quelque neuf mois, mais qui le prend tout de même au dépourvu. Si à la maternité tout a l'air sous contrôle, les premières nuits sont difficiles à gérer «Nous nous sentions, l'un comme l'autre, abandonnés avec une tâche trop grande, trop grave pour nous. Nous allions nous faire aspirer, dévorer entièrement par cette si petite chose, cet angelot en pâte de Sèvres qui reposait sous sa couverture laineuse, car il avait besoin de soins constants, il ignorait la différence entre le jour et la nuit, il était indifférent à notre fatigue à nous…»
Comme pour la plupart des couples, après les premières angoisses, une routine quotidienne va se mettre en place, les tâches se partager. À la mère l'allaitement et au père les promenades. Si les ressources du couple sont limitées – il est écrivain et chroniqueur peu rémunéré, elle est prof de philo vacataire – il peut consacrer du temps à cet enfant. Bastien va ainsi grandir auprès d'un père très présent, qui arpente avec lui à peu près toutes les rues de la cité des papes et joue avec lui dans les bacs à sable, sous l'oeil attendri des mères auxquelles ce rôle semble dévolu.
La vie sociale, notamment avec des voisins aussi particuliers qu'attachants, n'est pas abolie pour autant. Mais Mathilde, au bout de trois ans dans le Vaucluse, veut retourner en Bourgogne où une maison de famille leur permettra d'économiser le prix du loyer, une charge qui pèse lourd sur le budget du jeune ménage. L'auteur fait l'impasse sur la période qui a suivi et sa rupture avec Mathilde puisque le chapitre suivant s'ouvre dans un appartement de la rue de la Grange-aux-Belles, dans le Xe arrondissement de Paris, sans doute au moment où il conçoit son second fils avec Giulia, la belle italienne qui partage désormais sa vie. Elle donnera naissance à Andreano, Lucrezia et Giacomo. Autant d'expériences qui permettent à Alexandre Lacroix de creuser encore davantage le sillon de la paternité, d'approfondir les thèmes déjà abordés sur l'éducation et la place du père et d'ouvrir de nouvelles pistes comme la famille recomposée, les différences culturelles entre l'Italie et la France ou encore la famille nombreuse, aujourd'hui considérée comme une bizarrerie. le tout est servi par une plume allègre qui n'oublie ni les délicieux mots d'enfant, ni les rituels qui se mettent en place, ni les lectures ou les jeux, de Tintin aux échecs, ni les vacances, comme celles à Capriata d'Orba dans le Piémont italien, «l'endroit idéal pour parler de Dieu et de théologie».
La naissance en janvier 2017 de Pietro Stelio Lacroix servant en quelque sorte de point d'orgue à ce beau roman de la paternité dans lequel on avance «à pas lents, avec un sentiment de gratitude et d'effroi» en découvrant «les pièces l'une après l'autre, les circulations, les étages et les cours intérieures.» À conseiller aux futurs pères – pour les encourager – à ceux qui ont connu cette expérience – qui retrouveront beaucoup de leur vécu – et aux mères qui seront curieuses de découvrir comment les hommes vivent une naissance.



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J'ai souvent ri des scénettes ou des bons mots d'enfants qui jalonnent ce roman autobiographique. Pensez-vous, cinq enfants ! Enfants désirés, enfants de l'amour. Et c'est de manière toute naturelle que l'auteur a fait le choix de sa paternité comme sujet de son livre. Cela peut paraître déroutant, car très rare.
Jamais je n'ai lu, ni entendu d'ailleurs, un homme parler de ses enfants et de leur éducation avec autant de sincérité, de clairvoyance, ponctué de réflexions parfois très approfondies et dans un engagement total et inconditionnel. Je me suis dit franchement, cela aurait été malheureux qu'il n'ait pas eu d'enfants, cet homme ! Son épouse devait souvent le regarder avec des yeux admiratifs.

Quel bon moment j'ai passé ! Combien de passages lus et relus tant je les ai trouvés excellents ! Tous ces petits moments de la vie qui font l'existence , mêlés au travail, aux potes, aux écarts, aux difficultés à surmonter, l'auteur les prend à bras le corps et avance. Et fait avancer sa progéniture que l'on suit tout le temps de leur enfance.

C'est non seulement très plaisant à lire mais aussi fort intéressant. Beaucoup de réflexions sur la marche à suivre dans le quotidien. L'auteur réfléchit à son rôle de père et se remet en question. C'est jouissif du fait de nombreuses scènes cocasses.
Bravo à l'auteur qui nous a ouvert les portes de son intimité avec beaucoup de naturel. ça se lit comme du petit lait (ça, il aurait bien aimé). Bref, cette lecture m'aura apporté joie et plaisir et me donne fort envie de connaître d'autres livres d'Alexandre Lacroix.
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La naissance d'un père Alexandre Lacroix Allary Editions.
Une première de couverture et un résumé intrigant je ne connaissais absolument pas Alexandre Lacroix avant d'ouvrir son dernier livre.
La paternité, une épopée !« La paternité est la grande affaire de ma vie adulte. Elle a occupé une large partie de mon temps.
Fort de ce constat , Alexandre Lacroix se lance dans ce livre qu'il appelle un roman que je qualifierai plutôt de récit, récit de ces années où les enfants ont peu à peu pris place dans son quotidien. Ses souvenirs affluent, le je est omni-présent, le père aussi bien sur .. le directeur de la revue Philosophie magazine sait beaucoup de choses, a des avis sur beaucoup de choses ... Je me suis lassée très vite de ce récit à tiroirs, bien sûr j'ai compatis aux maladies, accidents qui ont entachés sa vie de père de famille exemplaire.
J'ai persévéré bon an mal an heureusement parce que dans le dernier chapitre Alexandre Lacroix ose écrire: "Je savais que cette soirée deviendrait la dernière scène de mon livre, je ne voulais pas la rater" .. Sans commentaire!!
Merci aux éditions Allary #LaNaissancedunpère #NetGalleyFrance
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L'originalité de ce livre, revendiquée par Alexandre Lacroix lui-même, réside dans la position de l'auteur qui cherche à comprendre et à raconter comment un homme devient père. Beaucoup de livres ont été écrits à propos des relations que des fils ou des filles ont entretenu avec leur père. Autant ont abordé le rôle du père dans le ménage, la position de la mère face à l'homme de la maison. Mais l'auteur estime être le premier à avoir abordé l'expérience du devenir père, racontée par l'expérimentateur lui-même. Sur ce point, je ne serais pas aussi confiant que lui. Robinson, par Laurent Demoulin chez Gallimard(2016) en est un exemple. Cela ne range pas, pour autant, ‘La naissance d'un père' au rayon des livres inutiles.

Ce livre, en effet est très abordable et néanmoins sérieux. Ecrit par un philosophe qui a l'expérience du terrain puisqu'il a eu cinq enfants, ce titre nous invite à nous souvenir des petits bonheurs qu'on a pu vivre en essayant d'éduquer au mieux nos enfants. Par petits flashs, séquences parfois burlesques et souvent très tendres, il veut nous démontrer comment un homme devient peu à peu père et la sagesse à laquelle les enfants nous invitent lorsqu'on observe leurs centres d'intérêt et leur faculté à s'émerveiller de tout apprentissage.

Citation:
Je comprenais que les enfants, lorsque nous passons vraiment du temps avec eux, nous rendent le monde une seconde fois. Par empathie, immergés dans leurs impressions, nous nous mettons à redécouvrir des merveilles du quotidien. Un camion poubelles en tournée ou une tractopelle creusant une tranchée vers une canalisation sont, pour un très jeune enfant, des sujets d'étonnement d'admiration.

Loin d'être un catalogue de conseils, prétendus bons par l'auteur, ou d'un fourre-tout d'injonctions paradoxales et de principes cinglants, ce livre est aussi témoin d'un regard moqueur sur la vie d'un père, et plus encore sur celle d'un père de famille nombreuse.

Citation:
Passer de trois à quatre enfants dans une même famille, c'est franchir un cap. Rien n'est plus à vos dimensions. Vous ne pouvez plus monter dans un taxi. Impossible de demander à votre tante ou votre cousin de venir vous chercher à la gare. Les voitures normales sont conçues pour cinq personnes maximum. Quand vous entrez dans une rame de métro, vous ne tenez plus sur un carré de banquettes. Au restaurant, même s'il y a de la place, le serveur doit bouger des tables pour vous installer. Et quand vous allez chez des amis, même s'ils ont une grande maison, vous êtes encombrants. Avec trois enfants, ça passe encore. Mais lorsque vous arrivez à six dans un salon, il y a intrusion, presqu'effraction.

En le lisant et se reconnaissant dans la bonne volonté parfois décalée du père à enseigner au fiston les subtilités de vocabulaire dans notre belle langue française, on se dit que Raymond Devos aurait certes pu préfacer cet ouvrage. Ce qui e veut pas dire qu'après avoir lu, nous nous sentirons plus fort pour expliquer « comment est-ce qu'on parle par devant chez nous ! »

Citation:
Puis il finissait par s'exclamer : « Pour toi ! »
- Oui, c'est la tartine de papa. A la confiture de fraises. Tu en veux une aussi ?
- Une pour toi.
- Attention Giacomo, quand tu parles de toi, tu dois dire « moi ». « Je veux une tartine pour moi ». Ou « Donnez-moi une tartine ». Tu comprends ?
- Non pour toi. Toi aime la confiture.
- Je sais, c'est bizarre mon lapin, disais-je en commençant à lui étaler du beurre sur une tranche de pain. Mais le « toi » devient « moi » quand c'est toi qui parles. Par exemple, si je dis « C'est pour toi, Giacomo », toi tu me réponds : « Oui papa, une tartine pour moi ». Tu es un « toi » pour moi et un « moi » pour toi ».
- « Une tartine veux ! » criait-il en se demandant si je n'étais pas en train de l'embrouiller.
- Pour simplifier, tu peux aussi dire, ajoutais-je en lui montrant le petit carré de pain qui luisait de beurre et de confiture : « Cette tartine est pour Giacomo ».
- Non, Giacomo, c'est toi !
- D'accord, t'as gagné, t'es le plus fort. Régale-toi mon champion.

Cela étant dit, de manière très anecdotique, heureusement, l'auteur ne peut s'empêcher d'égratigner ses semblables par des attaques qui, finalement n'apportent aucune valeur ajoutée au récit. Affaire d'ego ? Probablement. Il a sans doute beaucoup à apprendre des jeux innocents des enfants dont il se dit un observateur assidu. Mais, le rôle de père n'efface pas toute envie d'être aussi le coq ! Alors donc, pourquoi rappeler, qu'en son temps, Marguerite Duras, dans un article qu'elle signe le 17 juillet 1985 dans Libération, a manqué de lucidité en désignant la mère comme celle qui ne pouvait qu'être la seule coupable dans la sombre affaire du petit Gregory ? Et même si cette erreur de positionnement de Duras peut s'entendre, pourquoi souligner que c'était l'été, que donc les gosiers devaient être secs et que …

Citation:
« Duras tournait en ces temps-là à cinq ou même sept litres de vins par jour. Il lui arrivait de mettre son réveil la nuit, à trois ou quatre heure du matin, afin d'ingurgiter un demi litre supplémentaire et de ne pas subir les tremblements du manque ».

Voilà bien, Monsieur Lacroix, des flèches inutiles à décocher dans le dos d'une consoeur écrivaine ! Dommage.

Et pourquoi aussi cette coquetterie d'auteur qui joue à se poser la question de savoir si son dernier chapitre est tout à fait dans la lignée de tous les autres ? Pourquoi cet appel au jugement du lecteur pour faire passer une décision qui est celle de l'auteur et qu'aucun lecteur ne conteste par ailleurs ? L'auto-flagellation est encore aux yeux de certains le signe qu'ils sont habités par le doute, donc profondément sérieux ! Leur hésitation, leur prudence d'homme faible rencontrant des difficultés à trancher justifie le courage dont ils font preuve pour dépasser leurs angoisses et trancher de manière virile les révélant parfaitement capable de régner dans leur univers... Vieille ficelle du métier que ces faux combats intérieurs et, in fine, verbiage scriptuaire sans aucun panache!
Car, s'il avait cru flouer le lecteur, ou il ne disait rien et passait en doute, ou il retirait ces derniers paragraphes ce qui n'aurait modifier que l'aspect cosmétique de son bouquin ! Allons, un peu de simplicité s.v.p. !

Citation:
« Je n'avais jamais provoqué délibérément une expérience ou un moment de vie avec l'un ou l'autre de mes enfants, dans le but de les placer ensuite dans mon livre. Et donc provoquer une rencontre à vivre avec mon fils aîné, premier enfant introduit dans le livre qui, à son terme est devenu majeur, me posait question. A mon sens, procéder ainsi , vivre une situation en sachant qu'on va l'écrire, c'est non seulement trahir les autres mais aussi se tromper soi-même »

Enfin, hormis la double réserve annoncé ci-dessus, au terme de ce livre, somme toute assez agréable et au regard tendre sur nos enfants, nous pouvons entrevoir les difficultés à devenir père mais aussi les joies, petits et grands bonheurs à partager. On sourit, se retrouve. On apprend et on se prend même l'envie d'approfondir quelques réflexions sur les sujets évoqués. A découvrir donc.

Lien : https://frconstant.com/
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Quand un philosophe écrit sur son apprentissage du rôle de père. Exercice de style peu répandu d'après l'auteur chez les écrivains.
Il y a le premier fils, né d'une première union d'avec Mathilde, la complicité naissante avec celui-ci, mi- apeurée, mi- maladroite, faite de recherche de symbiose et de complicité où s'inscrit de manière solide les bases de la relation père –fils.
C'est l'occasion, au travers leurs déambulations citadines, d'une photographie sociale de la ville d'Avignon de cette époque, notamment une certaine pauvreté de sens. Il en reste une vie de quartier, des voisins haut en couleurs.
Il s'approprie cette place de père au gré de ses propres souvenirs d'avant, sa jeunesse et les plaisirs passés. L'amour inconséquent
Sa confrontation à la pression sociale et la nécessité économique de subvenir aux besoins d'un enfant aussi.
Quelques clins d'oeil aux observations quasi impuissantes des pères comme le combat douteux des pro Lèche League, anecdotique pour tout papa confirmé, la grossesse et le changement du corps de la femme, l'accouchement, la douleur et les préparations à l'accouchement.
Le récit amusant et nostalgique du départ d'Avignon couplé à un flou chronologique quant à l'arrivé du deuxième enfant, fruit d'une nouvelle relation avec Giulia. Son attachement à la terre, à ses racines familiales également.
Il y a les amis qui s'éloignent et les nouvelles relations amicales que provoque le statut de parent.
Le questionnement des symboles qui entourent la naissance et le premier âge de la vie comme le cordon, l'objets transitionnel cher à Winnicott qu'il met au pilori.
La maladie et les peurs nouvelles endossées pour son troisième enfant montre la fatale impréparation et la vulnérabilité que revêt le costume de papa.
Ce récit est riche et personnel, à la construction hasardeuse, imposée par la réminiscence des événements déjà anciens pour l'auteur je pense. Ce qui en soit est déjà un bel exercice de style, car le temps file vite lorsqu'on devient père.
J'ai trouvé un intérêt certain dans ce livre offert par ma femme et lu alors qu'on attendait notre troisième petite fille.
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Je découvre l'auteur avec ce roman. J'aime beaucoup les Éditions Allary, la couverture et le titre de ce roman m'ont intriguée. "La naissance d'un père" car nous ne naissons pas parent, nous le devenons et lorsque notre enfant né, une part de nous se révèle. Alexandre Lacroix va faire cette expérience 5 fois...

Beaucoup de stéréotypes existent sur les familles dites nombreuses. Dans le regard collectif soit c'est une question de classe sociale soit de religion. L'auteur met en avant les familles nombreuses lambda. Une ode à la famille, à la paternité.

Peu de rebondissements car c'est la vie ordinaire que l'auteur nous raconte, le quotidien, la gestion d'une famille avec enfants. À travers sa paternité, l'auteur se confie, nous découvrons un peu sa vie mais elle est au second plan et seulement si elle a un rapport avec son rôle de père. Ainsi la séparation avec sa première compagne et la rencontre avec sa femme ne nous sont pas contés. Un peu perturbant d'ailleurs pour se situer dans le temps...  Les difficultés, elles, ne nous sont pas cachées.

Tout au long des pages, l'auteur nous procure divers sentiments, la joie, la peur lorsque Giacomo contracte une méningite. le mail de conseils envoyé à sa collègue enceinte m'a fait  rire. le vin a peut être une place un peu trop importante à mon goût comme s'il était parfois nécessaire de boire pour supporter le quotidien. Pour autant l'auteur nous dresse le portrait d'une famille actuelle, recomposée, nombreuse avec un père investi, une mère active. J'aime cette image de la famille.

Une lecture fluide, intéressante sur un sujet peu abordé. J'espère relire un autre roman de l'auteur pour découvrir un peu plus son talent! Je remercie les Éditions Allary pour l'envoi de ce roman de leur rentrée littéraire via Netgalley.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Alexandre Lacroix découvre la paternité. Il tente de nous faire partager ses émotions, ses doutes et ses efforts pour être un bon père. Pour moi, la magie n'était pas au rendez-vous. Je n'ai pas retrouvé la verve dont il fait preuve à l'oral. Déçue, je ne suis pas allée au bout. Dommage, je suis totalement passée à côté.
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Premier enfant à vingt-cinq ans et cinquième à quarante-deux ans, c'est donc sa paternité active que Alexandre Lacroix a choisi de raconter sous la forme d'un roman dont le titre est « La naissance d'un père ».
Le narrateur de Alexandre Lacroix commence par décrire sa première paternité en Avignon en assurant la prise en charge entière de Bastien à mi-temps puisque alors écrivain, il n'était pas obligé d'aller travailler.
Pour la première fois, « La naissance d'un père » raconte de la voix du père comment changer une couche, comment faire prendre son bain à son bébé, comment on découvre le monde ensemble en prenant le temps de regarder les mêmes choses, etc. Mais, pas seulement !
Alexandre Lacroix décrit la protection de son bébé en faisant fuir toutes velléités belliqueuses. Et aussi, la sensualité d'une maman sicilienne près du bac à sable qui l'empêche de prévenir un petit accident.
« La naissance d'un père » est écrit pour modifier les représentations sur la paternité. Il démontre que les femmes n'ont pas le monopole de ce quotidien qui crée la relation aimante et soutenante. Néanmoins, il s'agit surtout que les femmes laissent la place sans attendre de l'autre qu'il fasse comme soi, comme, par exemple, les activités ménagères.
La forme du roman interroge car comme « La naissance d'un père » raconte le quotidien de la venue de ses enfants qui semble si proche du vécu. J'espère qu'elle est dans les détails suivants : la réaction du narrateur face à la psychologue du petit Clarence, la réaction type bobo sur la restauration en centre commercial aussi. Et, l'exemple que prend le narrateur sur l'avortement est assez peu réaliste tant la triangulation psychanalytique semble particulièrement perverse. Mais, peut-être que ce n'est pas là que se situe la fiction ?
Son écriture raconte le quotidien sans devenir prosaïque. Alexandre Lacroix explique la tendresse qui se fond dans les minutes de vie et les espaces qui s'ouvrent quand la joie est là. le ton est plaisant. le cours d'accouchement sans douleur est savoureux. le narrateur se raconte avec dérision et son regard décalé est souvent drôle. Drôle d'imaginer le narrateur « recharger ses batteries » pendant que sa femme voit monter les contractions. Drôle la mise en pratique les théories de Winnicott sur les objets transitionnels. Drôle le gabarit du kiné opposé au corps du bébé pour le traitement de la bronchiolite. Et, lorsque le narrateur joue les « Laurence Pernoud » pour une collègue, ça vaut aussi la lecture !
Alexandre Lacroix raconte pour la première fois la paternité au quotidien dans ce roman écrit autour de la venue de ses cinq enfants tout au long de dix-sept ans de vie, le point de vue d'un père moderne et attentif. Souvent drôle par le décalage de sa dérision, ce roman est à découvrir, et pas seulement par les futurs pères !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/08/26/alexandre-lacroix/
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Tout est dit dans le titre !

J'étais impatiente de lire cet ouvrage d'Alexandre LACROIX que j'ai pu entendre lors d'une conférence à la Foire du livre de Brive 2019 et rencontrer ensuite.
Rédacteur en chef de Philosophie Magazine et cofondateur de l'école d'écriture Les Mots, jeune et dynamique philosophe et romancier, je pensais qu'il allait m'expliquer ce qui se passe dans la tête des hommes quand ils deviennent pères…

Alors, oui, cinq fois j'ai entendu la chanson de Duteil « Prendre un enfant par la main… », mais voilà, je n'ai pas la réponse à ma question… pas d'introspection, pas de retour vers lui-même…

Alors peut-être une épopée ? Même pas : le récit est plat et j'ai envie d'ajouter, même pas drôle…

Je suis totalement passée à côté de l'ouvrage et mes attentes (oui, alors c'est peut-être cela la source de ma déception : j'attendais quelque chose) ; quel dommage !
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