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Carmen Laforet est une autrice espagnole du XXème siècle, notamment connue en France pour son premier roman Nada, paru en 1944 alors qu'elle n'a que 23 ans et qui reçu le Prix Nadal l'année suivante.

Je connais assez peu finalement la littérature espagnole, j'avais découvert ce roman sur une chaîne booktube (je crois que c'était celle de Naabolita mais j'ai un doute…) il y a quelques années et je l'ai enfin trouvé d'occasion lors d'un festival du livre il y a peu. Lors de mon voyage en Espagne, je me suis dit que c'était l'occasion de le découvrir !

Nada raconte l'histoire d'une jeune fille de 18 ans, Andréa, qui arrive à Barcelone en 1940, ville brisée par le régime franquiste, effondrée et détruite par la guerre civile, pour y poursuivre ses études de lettres. Elle est logée dans un petit appartement avec sa grand-mère et ses oncles et tantes, qu'elle n'a pas vu depuis des années.

Andréa est pleine de rêves, de soif de vie, d'ambition ; elle est excitée à l'idée de vivre à Barcelone. Entre un oncle violent, un autre un peu cinglé, une tante stricte et paranoïaque, une grand-mère qui n'a plus toute sa tête, ses rêves s'effondrent... Elle va de désillusion en désillusion, confrontée à la médiocrité de la réalité, à l'ambiance terne et maussade de Barcelone et ses habitants, pour beaucoup traumatisés.

Je m'attendais à un roman où l'autrice serait davantage « actrice » de son histoire, c'est finalement un roman plutôt psychologique, un portrait d'une famille détruite par la guerre, reflet de Barcelone à cette époque. La psychologique et la morale des personnages est fine, terriblement bien écrite, difficile de croire que c'est une jeune femme de 23 ans qui a écrit ce texte !

En bref, j'ai adoré ma lecture, on est happé par cette ambiance angoissante et pesante tout au long de la lecture, je vous la recommande vivement !
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Nada, rien, niente, nothing, Nichts, niets, típota, ...un drôle de titre pour un roman dans n'importe quelle langue et pourtant la jeune Espagnole, Carmen Laforet, a obtenu avec ce titre, à l'âge de 22 ans, le "Premio Nadal", le plus prestigieux prix littéraire d'Espagne, duquel elle a été d'ailleurs la toute première récipiendaire en 1944.


Après ce succès prometteur, Carmen Laforet a attendu une huitaine d'années pour écrire son second best-seller : "La Isla de los demonios". Paru en France en 2006 ( !) sous le titre "L'île a ses démons".

Née, le 6 septempre1921, malgré son beau nom français à Barcelone, et décédée le 28 février 2004 à Majadahonda près de Madrid, de la maladie d'Alzheimer,
à l'âge de 82 ans, a comme romancière célèbre fui le monde des écrivains.

Comme le note dans une préface, Juan Manuel de Prada, auteur de "La tempête" : Comme Rimbaud, Salinger et Dashiell Hammett, Carmen Laforet a à un certain moment de sa vie "opté pour le silence".

Il est vrai aussi qu'elle s'est mariée en 1948 avec le critique littéraire Manuel Cerezales (1909-2005) avec qui elle a eu cinq enfants. Je présume que s'occuper de 5 gosses, qui se sont suivis rapidement, ne laisse que peu de temps à l'écriture. Il y a des jolies photos de l'auteure avec ses bambins sur Internet, voir : RTVE.es. "Los enigmas de la vida de Carmen Laforet".
Trois d'entre eux sont devenus écrivain comme maman : Augustin, Christina et Silvia Cerezales.

Le dernier ouvrage qu'elle a publié de son vivant, en 1981, fut un essai : "Mi primer viaje en USA" (Mon premier voyage aux États-Unis). Entre 2004 et 2008, trois de ses oeuvres ont été publiés à titre posthume.

Un "fin" critique littéraire a lancé la boutade : "Despuès de Nada, nada" (après rien, rlen). Une mauvaise blague qui est contredite par les recherches universitaires qui ont cours pour étudier des textes de Carmen Laforet jamais rendus public.

Déjà en 1947, un film fut réalisé de Nada par Edgar Nevile avec Conchita Montes, mais la censure franquiste en a coupé une bonne demi-heure.

À la fin de la guerre, Andréa (Carmen ?) prend le train pour Barcelone pour y entreprendre des études de Lettres. Comme orpheline, il a été convenu qu'elle logera dans la capitale de la Catalogne chez sa grand-mère.

Très vite, elle se rend compte qu'elle est tombée dans un véritable capharnaüm, avec des oncles et des tantes qui ont tous de quoi déboussoler l'adolescente.
Andréa souffre le martyre, mais elle a décidé d'être heureuse.

Trouvera-t-elle un jour son bonheur ?

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Écrit à seulement 23 ans, Nada est considéré comme un chef d'oeuvre en Espagne. Il reçu d'ailleurs le prestigieux prix Nadal en 1944.

Durant un an (1940) nous suivons la vie d'Andréa, une jeune fille de 18 ans, orpheline, qui revient vivre à Barcelone dans l'appartement familial occupé par sa grand-mère et ses deux oncles et tantes.
Mais, c'est la désillusion : la famille est désargentée et dévastée par la guerre civile, l'appartement est crasseux et le climat familiale est très tendu voire violent.
Une des grandes forces de ce roman tient dans la retransmission de son atmosphère : on ressent à travers le personnage d'Andréa l'oppression..., les odeurs particulières..., mais également les petits moments de joie distillés dans tout le récit.
C'est avec un vif intérêt que nous suivons les différents personnages. Entre une grand-mère sénile, une tante acariâtre ou un oncle sadique, on ne s'ennuie pas !
Enfin, Nada est également un roman d'éducation qui n'est pas sans rappeler L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante. Andréa, jeune fille candide à ses débuts, évolue, mûrie après un an passé avec sa famille et à l'université.
Un classique à lire et à relire 
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En 2021 ce sont 100 années depuis la naissance de l'écrivaine catalane Carmen Laforet qui connut le succès à 23 ans avec son premier livre « Nada », publié en 1945, livre qui lui a valu deux prix dont le premier prix Nadal, le prix littéraire le plus ancien d'Espagne.

En cette année 2021, le portrait de Carmen Laforet a été accroché à l'Ateneo de Madrid, institution qui promeut les arts; c'est seulement la deuxième femme à obtenir cet honneur après Emilia Pardo Bazan.

Carmen Laforet est une auteure relativement peu diffusée car de son vivant elle avait constitué un véritable rempart entre sa vie privée et son écriture.
On doit savoir qu'elle fait partie des auteurs espagnols les plus traduits de par le vaste monde, après le « Don Quichotte » de Cervantes et « La famille de Pascal Duarte » de Cela.
Le roman « Nada » a été considéré parmi les meilleurs 100 romans du XX siècle par le journal El Mundo. Un roman écrit dans un style intimiste, photographique, utilisant des recours de l'impressionnisme (descriptions subjectives qui apportent sensations et émotions).

Le livre a été l'objet de deux adaptations cinématographiques : en Espagne en 1947 et en Argentine en 1956.

Dans l'oeuvre de Carmen Laforet , il y a une trilogie, trois romans, autour de l'angoisse existentielle d'une femme : « Nada », « L'île et ses démons » et « Une femme nouvelle ». Et le final de chaque roman est d'allure existentialiste
Presque toute son oeuvre répond au trémendisme, un courant littéraire espagnol créé en 1940 par des écrivains qui ont vécu la guerre civile en direct; ainsi leurs écrits ont un style cru et des histoires non moins crues, sans que cela ait un rapport direct avec la guerre.

« Nada » est aussi un roman de formation, celui du passage d'Andrea de la candeur de sa jeunesse (18 ans) à la maturité après un an de souffrances et d'apprentissage de la vie. Il est aussi un roman existentialiste avec une protagoniste libre; elle nous donne des sensations qui sont des éléments clés pour la compréhension de ce roman. Andrea nous transmet la perception d'une réalité reflétant la pauvreté et le sous développement d'une Espagne après la guerre civile et les débuts du Général Franco.

Pour ces raisons « Nada » est aussi un roman social montrant plusieurs aspects comme par exemple la faim éprouvée ces années là, ou la disparition d'une certaine bourgeoisie avec l'émergence et l'enrichissement d'une autre fraction de la population.

C'est aussi un roman comportant beaucoup de symbolismes. Comme par exemple lors de l'arrivée d'Andrea à Barcelone au milieu d'une nuit ténébreuse, symbole de la noirceur de la période à venir; ceci contrastant avec la scène aux couleurs éclatantes d'une matinée un an plus tard, quand Andrea quitte le domicile de la rue d'Aribau pour aller à Madrid travailler et poursuivre ses études. Ou encore sa pauvre valise, attachée avec de la corde, lourde de livres, un autre symbole de la pauvreté extrême de l'époque.

LE ROMAN : c'est l'histoire d'Andrea, une jeune fille de 18 ans, orpheline, qui arrive à Barcelone de la campagne pour y suivre des études de lettres.
Elle débarque dans cette maison familiale totalement dévastée par la guerre où survivent des parents appauvris, mal adaptés aux temps nouveaux, cohabitant au milieu d'une violence physique et verbale inouïes. La maison est sale, elle est en ruine, ils ont faim et vivotent en vendant les dernières possessions. le climat est invivable, malsain, voire dangereux. Chaque personnage de l'entourage est un monstre en soi.

C'est un endroit horrible, cauchemardesque, qui a perdu toute chaleur humaine et matérielle. Et au milieu de cette décrépitude Andrea résiste parce qu‘elle n'a pas d'autre choix.
En contrepartie, il y a Ena, la seule amie de Fac d'Andrea, une belle jeune fille qui habite un beau quartier, une belle demeure où il ne manque rien. C'est comme si ces gens n'avaient pas traversé une guerre…C'est cette famille qui donnera du réconfort à Andrea car ils lui proposeront de venir à Madrid avec eux tout en travaillant pour le père d'Ena, un industriel florissant.

Andrea nous livre en permanence ses impressions, elle décrit mais ne juge jamais. Elle défend sa liberté et son discours maintient parfois une distance entre les gens et les choses. Elle se veut spectatrice, un témoin non impliqué. C'est pour se protéger car elle est jeune, pauvre et sans appuis.
Est-ce nada (rien) ce chemin parcouru en 1 an ? Non, bien sûr que non, car en perdant son innocence, ses illusions, Andrea a mûri. Elle peut commencer sa nouvelle vie, elle pourra peut-être s'en sortir.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Tout juste après la guerre civile espagnole, Andrea a 18 ans. Elle est orpheline et elle débarque à Barcelone pour commencer des études universitaires. Elle est hébergée dans un appartement de la rue Aribau où habitent sa grand-mère, quatre tantes et oncles, un bébé, une bonne, un chien et un chat. Contraints de vivre dans la promiscuité et la pauvreté, les membres de cette famille dépendent les uns des autres, mais ils ne peuvent se supporter et ils entretiennent des relations au mieux tendues au pire violentes et perverses. Quand l'auberge espagnole se révèle être un nid de vipères…

J'ai adoré cette oeuvre de jeunesse (Laforet avait une vingtaine d'années quand elle a écrit ce roman), particulièrement pour le portrait de cette famille déchue et pour l'évocation des lieux, d'abord l'appartement (un personnage en soi), mais aussi les rues du Barcelone de l'époque.
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Quelques longueurs. Un milieu étouffant, une jeune fille qui rêve d'une autre vie, d'une vraie vie. A mettre en parallèle avec le souhait du peuple espagnol de se sortit de l'étau politique dans lequel il se trouvait.

Je n'ai pas été passionné par ce roman, il tient plutôt, à mes yeux, d'un témoignage d'une époque. C'est la fin d'une époque, la fin d'une sorte d'aristocratie avec ses richesses et ses principes, c'est la gestation d'un autre monde qui attendra la fin du franquisme pour éclore.

Ce n'est nullement une lecture plaisir.
Ce type d'ouvrage m'interroge sur ce que l'on appelle la littérature.
A chaque fois que je croise un ouvrage reconnu comme appartenant à ce genre, je trouve quelque chose à la limite de l'ennuyeux où les choses tournent en rond, se ressassent où, une fois la dernière page tournée, on se rend compte que le contenu se résume en quelques lignes. le sujet est généralement intéressant, comme ici, mais le traitement manque de rigueur, d'efficacité, on se traîne dans des arabesques n'apportant rien.
Il faut alors tenter d'aborder l'écriture... là aussi on se traîne,rien de pétillant ou de sobrement touchant.
On est loin de l'ennui que j'ai trouvé dans "A la recherche du temps perdu" où je n'ai jamais pu dépasser trente pages mais il faut s'armer de persévérance pour atteindre le terme.
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Nous sommes à Barcelone dans les années 40. Andréa, une jeune fille de 18 ans arrive de sa campagne pour étudier et va être hébergée par des cousins.
Une famille complètement foldingue ! Dans cet appartement cela crie sans arrêt l'homme bat sa femme comme si cela était complètement naturel, la grand-mère se lamente et Andréa se réfugie dans la découverte de la ville, ses études. Elle se fait peu à peu des amis et découvre les premiers émois de l'amour et de la liberté.
J'ai été très touché par cette jeune femme et j'ai aimé l'écriture de cette auteure.
J'ai adoré me promener avec Andréa dans les rues de Barcelone.

lu en 2018.
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Anna, jeune orpheline de 18 ans, débarque chez à Barcelone avec des rêves de liberté. La guerre civile vient de se terminer et Anna va loger chez sa grand-mère qui héberge également 3 oncles et tantes . Dans une ambiance délétère et un appartement sordide, Anna essaie de survivre tant bien que mal avec sa tante autoritaire et grenouille de bénitier, ses 2 oncles aussi cinglés l'un que l'autre dans des registres différents et la grand-mère qui a baissé les bras depuis longtemps... la guerre est passée par là.
Un roman d'apprentissage puissant et formidablement bien écrit par une jeune fille d'a peine 20 ans... dommage qu'elle se soit arrêtée là.
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Andréa est une jeune femme au passé compliqué et au destin peu agréable. Elle a perdu ses parents. Elle vit aux dépens de la bonté familiale. Une famille qu'elle rejoint durant un an à Barcelone. C'est ainsi durant cette période que l'on va voir évoluer Andréa autour de tous ces protagonistes intriguants et fous.
Lien : http://auria.fr/nada-carmen-..
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Andrea, à peine âgée de 18 ans, arrive à Barcelone pour y faire ses études de Lettres. Hébergée dans sa famille paternelle faisant partie de cette bourgeoisie appauvrie et traumatisée.
Ce récit semi-autobiographique est, très clairement, dominé par l'angoisse, la solitude et le néant quotidien découlant de la tourmente des années répressive et étouffantes du franquisme. D'ailleurs, à travers cet étonnant huis clos très perturbant, Carmen Laforet nous offre un saisissant portrait de la société espagnole de l'époque.
L'écriture de l'auteur, si jeune au moment de la rédaction de ce récit, est surprenante par cette magnifique puissance, cette maturité et cette lucidité ainsi que cette sobriété. de plus, aucun jugement n'est jamais porté sur les personnages. Tout est très visuel. Par exemple, le lecteur gardera longtemps en mémoire les images de cet appartement triste et sale si ce n'est carrément glauque !
Au final, Carmen Laforet pose un acte de dénonciation d'une fermeté étonnante malgré les apparences innocentes du roman. Il s'agit, sans aucun doute, de la figure emblématique du roman existentiel espagnol.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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