Millénium, tome 5 : La fille qui rendait coup pour coup

Alvar fixa Benito toujours étalée par terre , le visage défoncé , la mâchoire sanguinolente.
-Mon Keris est dirigé sur toi. Tu vas crever , Salander, crever, lança-t-elle

Contacte-moi ! Je pense avoir trouvé quelque chose !

Il se relut. Quelque chose clochait. C'était évidemment le mot pense. Lisbeth n'aimait pas les demi-mesures. Il se corrigea :

J'ai trouvé quelque chose !

En espérant que ce soit vrai.

Selon Hilda von Kanterborg, les parents sont souvent persuadés d'avoir joué un rôle déterminant dans le développement de leurs enfants. "Mais ils ne font là que se flatter".

La dernière fois qu'on s'est vus, on a parlé de la statue, là-bas, reprit-elle. Il se demandait pourquoi elle me fascinait tant. Je lui ai expliqué que je ne l'avais jamais considérée comme la représentation d'un acte héroïque, mais comme celle d'une terrible agression infligée au dragon. Holger a compris. Et il m'a interrogée sur le feu. Qu'a-t-il de si particulier, ce feu que crache le dragon ? C'est le feu, lui ai-je répondu, qui brûle dans les veines de tous les opprimés. Ce même feu qui peut nous réduire en cendres peut aussi parfois... si un doux dingue du genre de Holger vous regarde, joue aux échecs avec vous, vous parle, bref, s'intéresse à vous tout simplement, le même feu, donc, qui peut aussi se transformer en une force. Une force qui vous permet de rendre coup pour coup. Holger savait qu'on peut toujours se relever, même quand une lance vous transêrce le corps. C'est pour ça qu'il était si pénible, si fatigant, conclut-elle.

"Bublanski redoutait beaucoup de choses, à son âge. Mais ce dont il se méfiait plus que tout, c'était de l'absence de doute. [...] Rien n'était sûr au point de ne pouvoir être remis en question."

Elle avait un charisme incroyable. On se perdait dans ses yeux. Elle avait une réputation de femme volage, enchaînant les histoires d’amour. Elle a couché avec deux ou trois étudiants aussi, il me semble, ce qui n’est évidemment pas bien. Mais bon, ils étaient tous adultes, et par ailleurs elle était appréciée, elle était brillante et personne ne se préoccupait vraiment de ces ragots. Pas au début, en tout cas. Hilda était en somme une femme avide. Avide de vie, de connaissances – et d’hommes. Elle n’était ni méchante ni calculatrice, au fond. Simplement, elle avait la bougeotte.

Le mensonge et la bêtise se répandaient comme jamais. Les démagogues et les psychopathes dominaient la scène politique, les préjugés et l’intolérance instillaient partout leur poison. Parfois même au sein de son équipe, par ailleurs raisonnable.

... toujours, au fond de con coeur, il se sentirait seul et trahi.

Toute sa vie, il serait éclipsé par des gens moins doués mais plus entreprenants.

Nous pouvons affirmer sans l'ombre d'un doute que la Bourse ne fonctionnerait pas si elle était pleinement comprise.
- Son essence réside dans notre méconnaissance.