Étonnants, effrayants mais intéressants parasites : du plus petit, comme le virus de la rage qui a inspiré les films de zombies (heureusement la nature est beaucoup plus lente qu'au cinéma) au plus grand, comme notre bien connu coucou.
Mais aussi l'homme qui asservit son environnement, d'abord pour sa survie puis, hélas, aussi pour son profit…
Un livre que je suis, à la fois, heureux et inquiet d'avoir lu mais comprendre cet aspect méconnu de la nature est important pour cette triste actualité comme pour notre avenir.
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En fait, la manipulation parasitaire a déjà envahi nos maisons et ce dans le monde entier. Démonstration en trois mots : chat, rat et toxoplasmose. Le parasite responsable de la maladie est donc le protozoaire Toxoplasma gondii qui infecte une multitude d’espèces de mammifères ; mais il a un souci de taille : il ne peut se reproduire que dans un félin. Les autres espèces qu’il contamine ne servent que de véhicules pour transporter la toxoplasmose jusqu’à sa destination finale.
La toxoplasmose s’est répandue à l’échelle du globe grâce aux presque un milliard de chats domestiques recensés mondialement, l’hôte définitif le plus important du pathogène à l’heure actuelle. Vu l’abondance de rats et de souris qui ont accompagné l’expansion géographique de l’humanité au cours de l’histoire, on estime qu’environ un tiers de la population humaine est porteuse de Toxoplasma gondii. Les mammifères non-félidés ingèrent accidentellement les ovocytes du parasite, le stade larvaire dispersé dans l’environnement par les chats. Une fois en eux, ceux-ci se multiplient et forment des kystes, particulièrement au niveau du cerveau.
Les effets de l’infection varient beaucoup selon les circonstances et la phase de développement du parasite. Vous avez probablement entendu parler des dangers de la toxoplasmose pour les femmes enceintes. En effet, l’infection peut entraîner de graves malformations fœtales et des fausses couches. Et les médecins insistent souvent, avec raison, sur cet impact très particulier du parasite.
Toxoplasma gondii induit aussi d’autres effets moins directs mais tout aussi extraordinaires. Les hôtes infectés présentent des altérations du comportement qui augmentent la transmission du parasite. Ainsi, les souris et rats porteurs du protozoaire développent une attraction suicidaire pour les chats et uniquement eux, comme téléguidés vers l’hôte définitif du parasite.