Apparition très rare de deux reflets du soleil dans le ciel, le parhélie désigne très bien les trois personnages du roman de
Christiane Lahaie, dans lequel le décor sert beaucoup à refléter l'intérieur des personnages. le tout se déroule aujourd'hui, dans la ville de Bromosa… Qui n'existe pas. Ironique, quand même, puisque le Fata Bromosa (Brume des fées) est un type de mirage.
Pour Amélie, jeune ado en réclusion chez sa tante pour avoir montré ses seins à un garçon sur internet, le dessous du lit devient cachette de tout le fouillis qui traine habituellement dans sa chambre ; à l'image de celui qui se forme dans sa tête chaque fois que quelqu'un est présent. Lorsque l'inspection est faite, pourtant, elle se permet de tout remettre en désordre. Justine d'Aubigny se promène nue sur le toit d'un immeuble de trente étages. À l'image de son corps et de son esprit qui se désagrège, le vent souffle et le soleil brûle. Exposée aux éléments, ce n'est que par bribes, souvent éparpillées, que nous avons accès à son identité. Un vieux facteur à la retraite court après un homme qu'il a peine à trouver, afin de lui donner un paquet. Dans un parc de Bromosa, il trouvera une amie.
Les lieux, dans l'écriture de
Christiane Lahaie, prennent toujours une importance toute particulière. On s'y attache tout autant qu'aux personnages puisqu'ils nous les dévoilent, petit à petit, comme un tableau dont on observe une à une toutes les couleurs. Et c'est beau.