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Citations sur La dentellière (54)

Et un jour il s'aperçut qu'il ne pouvait plus supporter de l'entendre se laver les dents, ni le contact de ses orteils dans le lit;
Il ne dort pas. Il ne peut plus dormir depuis qu'il la regarde dormir elle. Elle resplendit de son sourire intérieur. Elle ne doit rêver à rien. C'est au néant qu'elle sourit, qu'elle se livre comme à un amant.
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Il y avait quelque chose de poignant dans ce silence qui vivait à côté de lui. Exprimait-il seulement, mais avec une impressionnante, une presque brutale ingénuité, que les âmes sont des univers inéluctablement parallèles, où les embrassements, les fusions les plus intimes ne révèlent que le désir à jamais inassouvi d'une vraie rencontre? Il semblait alors au jeune homme que chacune de ses paroles avec Pomme était un rendez-vous manqué. Il regrettait ses confidences, que personne en vérité n'avait entendues.
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Pomme ne savait ni friser, ni couper, ni teindre. On l'employait surtout à ramasser les serviettes. Elle nettoyait les instruments. Elle balayait les cheveux par terre. Elle remettait en pile les Jours de France éparpillés. Elle s'essuyait le bout du nez avec un mouchoir à carreaux.
Elle faisait aussi les shampoings, massant le cuir chevelu de la clientèle avec la tendre application qui lui était due. Elle aurait été capable de plus d'application encore. Il aurait seulement fallu lui demander.
C'étaient des dames d'un certain âge, les clientes, et riches, et fort bavardes. En fait elles étaient tout ça d'un seul bloc. Vieux caquetages péremptoires!
Mais ni les lunettes en brillants, ni les lèvres couleur de lavande sous l'azur clairsemé de la chevelure, ni les doigts historiés de pierres précieuses et de taches brunes, ni les sacs de crocodile ne semblaient toucher l'attention de Pomme, tout entière absorbée dans la composition sur le dos de sa main d'une eau ni trop chaude ni trop froide, à l'usage de cheveux qui, mouillés, seraient semblables à tous les cheveux.
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Quand on s'est séparés, la Dentellière et moi, ça n'a pas été ce qu'on appelle une rupture. On ne s'était rien dit là-dessus. On ne parlait jamais d'avenir.
Je l'aimais bien, la Dentellière. On vivait l'un à côté de l'autre mais on n'avait pas les mêmes moeurs ni les mêmes heures; on ne se voyait pas beaucoup. On ne s'était jamais disputés. Il n'y avait pas de raison qu'on se dispute. On a seulement quitté la chambre.
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Aimery se disait qu'après lui Pomme connaîtrait dix, ou vingt, ou cent autres hommes dont elle deviendrait l'amante, un soir, un an, ou même toute une vie si l'idée venait à quelqu'un de l'épouser.
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Certes, c'était une fille des plus communes. Pour Aimery, pour l'auteur de ces pages, pour la plupart des hommes, ce sont des êtres de rencontre, auxquels on s'attache un instant, seulement un instant, parce que la beauté, la paix qu'on y trouve ne sont pas de celles qu'on avait imaginées pour soi; parce qu'elles ne sont pas où on s'attendait à les trouver. Et ce sont de pauvres filles. Elles savent elles-mêmes que ce sont de pauvres filles. Mais pauvres seulement de ce qu'on n'a pas voulu découvrir en elles. Quel homme n'a pas dans sa vie commis deux ou trois de ces crimes?
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Un rendez-vous manqué peut unir deux destins plus sûrement que toute parole, que tous les serments.
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Mais en se saisissant de ce personnage, qu'il comparait à un pollen au hasard du vent, minusculement tragique, l'écrivain n'a su faire que l'abîmer. Il n'y a peut-être pas d'écriture assez fine et déliée pour un être si fragile. C'est dans la transparence même de son ouvrage qu'il fallait faire apparaître la "Dentellière"; dans les jours entre les fils : elle aurait déposé de son âme, quelque chose d'infiniment simple, au bout de ses doigts; moins qu'une rosée, une pure transparence.
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L'histoire commence dans ce département du Nord de la France qui est en forme de betterave sur les cartes.
L'hiver, ils voyaient juste une boursouflure, ceux qui arrivaient en auto. Une cloque sur l'horizon. Perpétuelle fin du jour quand les arbres ont leurs nudités noueuses au bord des champs.
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Il sera passé à côté d'elle, juste à côté d'elle, sans la voir. Parce qu'elle était de ces âmes qui ne font aucun signe, mais qu'il faut bien patiemment interroger, sur lesquelles il faut savoir poser le regard.
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