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EAN : 9781575062471
640 pages
Eisenbrauns (01/01/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Dernière publication, avant sa mort en 2011, du grand assyriologue W.G. Lambert. Il contient le texte et la traduction annotée du grand poème de la création "Enûma elish", l'étude du rôle du dieu Mardouk et de son évolution dans le panthéon à mesure que croît la puissance de Babylone, et dix-sept autres récits mineurs de création babyloniens. Une série de copies et de photos des tablettes cunéiformes termine le volume.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce fort volume, où sont recensés un grand nombre de poèmes mésopotamiens racontant la création du monde, est d'un niveau scientifique et philologique qui m'a largement dépassé, mais qui force l'admiration. Chaque texte est décrit dans sa réalité matérielle, de la date de sa découverte à la collation de ses morceaux, sans parler des éditions, études, traductions, transcriptions dont il a pu faire l'objet. Après une annotation soigneuse, les poèmes sont donnés en translittération et traduction, et en fin de volume, on trouve des copies des originaux cunéiformes. Enfin, par un patient travail de recoupement et de consultation de toute la littérature disponible, l'auteur reconstruit l'époque et les enjeux idéologiques, religieux et politiques qui permettent de situer chaque texte dans son époque supposée et les débats que l'on peut imaginer.

Quel usage le profane aurait-il de cette lecture ? Ce livre, je crois, fournit un arrière-plan solide et documenté pour connaitre une civilisation et une culture intensément préoccupées de l'origine, des débuts de toutes choses (qui sont même invoqués dans toutes les pratiques magiques quotidiennes). Nous voyageons dans un monde qui regarde sans cesse vers l'arrière, vers les commencements, et tourne le dos à l'avenir. Or, c'est dans ce monde-là, et contre ce monde-là, que la Bible a été écrite. Les ignorants ne cessent de corner qu'elle n'est qu'un "plagiat" des mythes babyloniens. Au contraire ! Elle évacue ces mythes - abondamment développés dans cette littérature bi-millénaire - en quelques versets, et propose d'oublier les origines (les péchés des origines) pour se tourner vers l'action présente, réglée par les commandements, et vers l'avenir, la venue du Messie. On comprend mieux que la Bible est née à Babylone pour mieux l'oublier.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[Vers un monothéisme de synthèse et d'accrétion à la fin de l'époque babylonienne]
La conception monothéiste de Mardouk peut être considérée comme certaine, puisque la forme de la liste divine [étudiée plus haut] est sans équivoque, et son contenu perpétue ce qui a déjà été remarqué dans l'ancienne religion mésopotamienne des temps archaïques. La période paléo-babylonienne vit l'absorption des dieux voisins de Babylone dans la personne de Mardouk. On observe au premier millénaire que les dieux des grands sanctuaires subirent le même sort. Bien entendu nous ignorons si le phénomène fut général. Les fidèles de base honorant le dieu Sîn ne savaient probablement pas que leur dieu n'était qu'un aspect du dieu unique, et sûrement les prêtres de ce dieu-lune à Harran n'acceptaient pas cette idée. Il est même possible que dans les cercles cultivés de Babylone tout le monde n'ait pas partagé cette opinion. Mais sans aucun doute possible, elle existait.

p. 265
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[Le vocabulaire de la création] Il n'existe pas de terme babylonien qui désigne spécifiquement la création par les dieux, comme le verbe /bara'/ en hébreu biblique, mais une série de mots et de périphrases, dont certains apparaissent dans ces vers [les premiers du Poème de la Création]. Le verbe /banû/ est le plus explicite, on le retrouve aux vers 9 et 12 pour décrire le processus positif qui est décrit. Il se peut qu'il soit associé au sémitique /binu/, le fils, mais les équivalents sumériens de /banû/ et /bunnû/ (SI, SI4, SIG7, MU2, etc) plaident pour un sens intransitif, "croître", et aussi "être beau". Les périphrases sont :
a) /nabû/ appeler et /shuma zakâru/ dire le nom. Le nom est la personne, voir le poème de Gilgamesh en version paléo-babylonienne : "mannum shumka ? -- GIS shumi anaku" ('qui est ton nom ? -- Gilgamesh, mon nom je suis".)
b) /shupû/, rendre visible.
c) /shuzuzu/, faire se tenir droit.
d) /shubshû/, faire être.

p. 469
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[La fondation d'Eridu/Babylone, la première ville, au début des temps].
Un temple pur, un temple des dieux, n'avait pas été fait en un lieu pur,
Un roseau n'avait pas poussé, un arbre n'avait pas été créé,
Une brique n'avait pas été moulue, un moule n'avait pas été créé,
Un temple n'avait pas été fait, une ville n'avait pas été créée, (...)
Toutes les terres étaient la mer (...)
Alors Eridu fut faite, Esagil fut créée, (...)
Mardouk construisit un radeau à la surface des eaux,
Il fit de la terre et l'entassa sur le radeau,
Afin que les dieux s'établissent dans un lieu à leur convenance.
Il créa l'humanité.
Aruru avec lui créa la semence de l'humanité...
Il créa les joncs, les laîches, les marais, les roseaux et les cannaies,
Il créa la végétation sauvage,
Mais les terres n'étaient que marais et roselières...

pp. 371-373, premier millénaire.
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[Récit bilingue de la création de l'homme]
Alors, Anu, Enlil, Shamash et Ea, les grands dieux,
et les Annunaki, les grands dieux,
prirent place sur la haute estrade
et délibérèrent entre eux :
"Maintenant que la structure du ciel et de la terre a été établie,
que les canaux et les fossés d'irrigation ont été dessinés,
que le Tigre et l'Euphrate ont été creusés,
que ferons-nous ? (variante : que ferez-vous ?)
que fabriquerez-vous ? (idem)
ô grands dieux Annunaki,
que proposez-vous ? (idem)
que direz-vous ? (idem)".
Les grands dieux qui se trouvaient là,
les dieux Annunaki et ceux qui décrètent les destinées,
les deux groupes répondirent à Enlil :
"A Uzumua, à la jonction du ciel et de la terre,
Tuons les déités Alla
et créons l'humanité avec leur sang.
Les tâches des dieux seront ses tâches,
Afin qu'à jamais les fossés et les frontières soient établis.
Qu'on lui mette en mains la pioche et le panier ...
pour délimiter chaque champ,
qu'à jamais les fossés de délimitation soient établis,
que les canaux soient entretenus,
et que les plantes poussent en abondance".

pp. 355-357, vers 1200/1100 av. J.C. Assyrie.
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