Les Latinos étaient partout. Dans les rues, où il patrouillait inlassablement, Rooney entendait plus souvent parler espagnol qu'anglais. Avoir construit le mur, c'était bien joli, mais il aurait également fallu stériliser toute la racaille qui avait déjà investi la place, et ça, aucun gouvernement n'en aurait jamais le courage. Alors Patrick Rooney faisait de son mieux pour limiter les dégâts, à son échelle, avec ses modestes moyens. Rien d'autre qu'un peu de civisme, en définitive...
Pour la première fois de sa vie, il regretta de ne pas appartenir au clan des fumeurs, les "drogués de la sucette à cancer", comme il les appelait.