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Anne Capuron (Traducteur)
EAN : 9782756000985
235 pages
Delcourt (25/04/2006)
3.88/5   13 notes
Résumé :
De retour de soirée, Steven découvre sa femme, Eve, pendue au milieu du salon. Désorienté, il se réfugie auprès de Tara, un amour d'enfance dont il a récemment retrouvé la trace. Tous deux mènent une vie heureuse, pour un temps... Rapidement, de sordides individus apparaissent dans leur entourage et révèlent à Steven le passé trouble de sa nouvelle compagne. Meurtres, cupidité, gueules d'anges, horribles vieilles femmes, âmes perdues, combines douteuses, jazz, viole... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il regroupe les 10 épisodes initialement parus en 2000/2001, écrits, dessinés et encrés par David Lapham. le récit est en noir & blanc.

L'histoire commence alors que la police effectue les relevés sur la scène du décès, Eve Kroft s'est pendue au ventilateur du plafond de sa demeure qu'elle partage avec Steven Russell son mari. le suicide ne semble pas faire de doute. Mais la famille Kroft est convaincue que c'est l'attitude de son mari qui a fini par pousser leur fille à se donner la mort, trop malheureuse dans ce mariage sans amour. La famille Kroft engage Sam Fred un privé sans gêne, n'hésitant pas à interpeller Steve Russell après l'enterrement pour lui dire qu'il fera tout pour le coincer et lui faire porter le chapeau.

Russell est de fait l'héritier de la fortune de sa femme ce qui attire la convoitise de quelques uns, dont un ami d'enfance prénommé Tony aux activités un peu louches. Ensemble autour de plusieurs verres, ils se remémorent le passé, et évoquent Tara, une belle blonde qui faisait tourner toutes les têtes de au lycée. Steve se met en tête de la retrouver, cette jeune femme qui a suscité ses premiers émois amoureux, jamais concrétisés.

De 1995 à 2005, David Lapham a écrit et dessiné la série "Balles perdues" qu'il a autoéditée et qui a bénéficié d'une réédition par Image Comics débutée en 2014 : à commencer par Victimologie. Lapham est un auteur complet disposant d'une grande culture polar, ainsi que d'une compétence artistique avérée pour mettre en scène des comportements à risque (Silverfish ou Young liars), ainsi que pour l'horreur glauque (Psychopathe) ou viscérale (Ferals). "Murder me dead" appartient au genre du polar.

Le récit est centré sur le personnage de Steve Russell ; il est présent dans chaque scène (à l'exception du dernier épisode). David Lapham utilise avec un savoir-faire indéniable les conventions du polar. Steven Russell est un pianiste de jazz, sans grand talent, dont le mariage s'est délité dans l'indifférence froide et polie, jouant du piano dans le restaurant dont sa femme est propriétaire. Cette dernière est une femme d'affaires avisée, sans joie de vivre issue d'une riche famille. Russell vit de son argent, subissant lui aussi cette existence sans joie. le lecteur retrouve également la figure du détective privé fouineur et désagréable, l'héritage providentiel, les gros bras prêts à dérouiller les gêneurs, une femme incapable de s'extraire d'un milieu de truands, une disparition, un passage en prison, etc.

David Lapham associe tous ces éléments de manière naturaliste, sans misérabilisme ou voyeurisme, sans que le récit ne bifurque vers la paranoïa ou les scènes d'action violente. Il a construit une histoire singulière dans laquelle le personnage principal essaye de profiter de la chance qui lui est donnée de refaire sa vie, et d'aider Tara à s'en sortir. Il fait de Steven Russell un individu sympathique, plutôt positif, sans être nigaud ou particulièrement intelligent. Malgré sa bonne volonté, les choses ne vont pas en s'améliorant, elles se dégradent progressivement. Chaque action entreprise par Russell finit par échouer tranquillement.

Lapham indique dans sa préface qu'il a souhaité rendre hommage aux films noirs des années 1950 où les réalisateurs devaient preuve d'inventivité pour suggérer ce qu'il leur était interdit de montrer par le code Hays (code de censure des films américains de 1934 à 1966). du coup le récit s'inscrit dans le registre du polar psychologique, montrant les individus devant faire avec les contraintes et la pression de leur situation.

Lapham s'avère un dessinateur très compétent dans ce registre du thriller psychologique. Ses dessins s'inscrivent dans un registre descriptif, sans esbroufe. Il dessine des individus à la corpulence variée et normale, dans des lieux ordinaires disposant tous de particularités les rendant uniques, sans qu'ils n'en deviennent exceptionnels. Lapham opte pour une narration graphique rapide et dense, avec un nombre moyen de 9 cases par page, ce qui est élevé pour un format comics, et très inhabituel. Il en résulte un rythme rapide sans être frénétique, une bonne densité narrative, sans que les cases n'en deviennent encombrées. Lapham réalise des dessins précis sans être méticuleux, avec un trait un peu gras qui permet de conserver une apparence de spontanéité aux images, de leur conférer une forme de naturel sans affèterie.

Derrière cette apparence sans chichi se cache une mécanique d'une grande précision. David Lapham a conçu une intrigue solide, respectant les bases du roman noir : sonder la noirceur de l'âme humaine. Au fur et à mesure que Steven Russell prend conscience de la réalité de sa situation, le lecteur accélère sa lecture sous la pression de ce suspense posé mais implacable. Lapham consacre un épisode entier à décrire la mise en oeuvre d'un meurtre, les difficultés matérielles rencontrées, la durée de l'agonie. Il réalise là un exercice délicat qui consiste à montrer au lecteur que l'acte n'a rien de simple ou d'évident, encore moins d'anodin. Ce choix évoque celui d'Alfred Hitchock s'attardant sur les mêmes détails matériels dans le Rideau déchiré pour montrer à quel point il est difficile, long et pénible de tuer un homme.

Cette histoire constitue l'équivalent d'un roman noir, dans lequel l'auteur met en scène un individu ordinaire sans être banal qui essaye de se construire une nouvelle vie plus agréable que la précédente. En cherchant à concrétiser un amour sincère, il côtoie des individus qu'il ne fait pas bon connaître, s'enfonçant insensiblement dans une situation de plus en plus noire. David Lapham maîtrise les conventions du polar et en réalise un tout en retenue, sans effet spectaculaire, mais sans rien sacrifier à la noirceur du genre.
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Je me rappelle l'avoir lu en épisodes aux USA. mais j'étais rentré quelques jours avant la publication du dernier épisode. Il m'a fallu poireauter un bon moment avant de pouvoir acheter le TPB pour connaître la conclusion de cette histoire.
Polar à l'ancienne, un peu dans le genre "série-noire".
Steven Russell, pianiste dans le bar que détient sa richissime femme, Eve Kroft, rentre chez lui. Il découvre sa femme pendue. le suicide ne fait guère de doutes. Mais sa belle-famille ne l'entend pas de cette oreille et est bien décidée et lui pourrir son veuvage. Surtout que Steven, quelques jours après le décès de sa femme, renoue avec un amour de jeunesse: Tara Torres, belle jeune femme à qui la vie n'a pas fait de cadeaux.
Du classique, mais bien balancé, et qui fonctionne essentiellement parce que David Lapham a réussi à transcrire toute a complexité du personnage de Tara. Son magnétisme, sa fragilité, ses fêlures la rendent très crédibles, ainsi que la manière dont Steven est prêt à tout abandonner pour elle. Sans elle, toute l'histoire n'aurait pas de sens. Mais le personnage est tellement bien réussi que je me laisse embarquer.
Rien de révolutionnaire, mais de la belle ouvrage.
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Sans savoir ce que j'allais réellement lire, j'ai décidé d'acheter ce roman graphique. C'est le titre, sa typographie, et la couverture assez lugubre qui m'ont attirée.
Le synopsis est simple : On se retrouve plongé dans la descente aux enfers de Steven, pianiste dans un bar, qui découvre un soir sa femme pendue dans le salon. Il est alors accusé du meurtre de cette denrière. Bien vite, il retrouve l'amour avec une amour de jeunesse, mais évidemment cela n'est pas aussi simple que cela en a l'air.

Le noir et blanc est osé, pas de dégradé de gris. le trait est sans nuance, tranché, clair, malgré cela les personnages sont bien caractérisés.
Aucune description psychologique des personnages, ils sont a priori comme le trait du dessinateur bruts et sans complexités. Mais bien vite, la non description psychologique des personnages incite le lecteur à se questionner, pourquoi agissent-ils ainsi ? Qui sont ils réellement ?
Le suspens et l'intrigue qui utilisent les codes du roman policier s'essouffle parfois. L'histoire traîne en longueur et la fin est sans grande surprise. Au final, l'ambiance est presque plus séduisante que l'histoire elle même et David Lapham installe un décor et une atmosphère agréablement dérangeante.
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Steven découvre sa femme, Eve, morte chez eux. Elle s'est suicidée et a laissé une lettre accablant son mari de ne pas l'aimer de l'avoir souvent trompé. Ce qui est vrai. Beaucoup pensent que Steven a tué Eve et le fait qu'il s'en remette très vite et aille retrouver une amie d'enfance dont il est toujours amoureux ne permet pas de lever les soupçons. Mais le destin s'acharne, la belle-famille le haït et le fait suivre par un détective, un ami d'enfance est assez intrusif, sa nouvelle petite-amie semble lui cacher beaucoup de choses...
David Lapham a écrit et dessiné un polar noir, inspiré des films des années 30 et 50 et maîtrise parfaitement le style. L'auteur de l'excellent Silverfish nous offre dans cet ouvrage tout un savoir faire, une ambiance glauque, dramatique où le destin s'acharne, où la souffrance n'a d'égale que l'acharnement des uns et des autres à se nuire. La mise en page avec ses très nombreuses cases par planche nous emmène dans cet univers asphyxiant et fascinant avec sa musique jazz, ses cigarettes et ses course-poursuites effrénées.
Une oeuvre magistrale.
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Comme le titre et la couverture laissent présager, ceci est un polar bien noir : un genre dont David Lapham est grand amateur.

L'auteur connaît vraisemblablement les classiques du genre et se laisse clairement influencer par les polars cinématographiques des années 50 dans ce one-shot qui regroupe tous les éléments connus du polar noir.

Pendant environs 250 pages on va pouvoir suivre la descente aux enfers du personnage principal. Un scénario non révolutionnaire, mais intelligent et dense, des personnages bien faits et un dessin noir et blanc un peu figé, mais qui colle parfaitement à l'ambiance du polar d'époque.

A conseiller aux amateurs de polars noirs.
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Vidéo de David Lapham
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