Certaines lectures restent vivantes, prégnantes dans nos esprits, d'autres meurent, d'autres s'éloignent et s'endorment.
J'avais lu
Fermina Marquez il y a fort longtemps ( à 16, 17 ou 18 ans , l'année est incertaine) je n'ai conservé aucun souvenir de l'histoire, seul le titre évoquant un certain exotisme et son auteur étaient bien présents dans ma mémoire.
Récemment j'ai eu à relire la transcription d'une conférence, le nom de
Valéry Larbaud (1881-1957) y apparaissait ( mal orthographié en Largot!) . J'ai eu envie de relire ce roman paru en 1911, classé en 1950 parmi les douze meilleurs romans de langue française publiés entre 1900 et 1950 par le jury du Grand prix des meilleurs romans - prix littéraire français unique - alors qu'aujourd'hui, il est presque oublié, peut être parce qu'il ne répond plus tout à fait à la sensibilité actuelle.
Ce roman se déroule dans le collège
Saint-Augustin, lieu inspiré par le collège de Sainte-Barbe des Champs à
Fontenay-aux-Roses où
Valery Larbaud y fut pensionnaire d'octobre 1891 à juillet 1895. C'est un établissement cosmopolite qui accueille de nombreux élèves étrangers riches , notamment d'Amérique latine.
Quand
Fermina Marquez, jeune colombienne, accompagnée de sa tante, Mama Doloré, et de sa petite soeur Pilar vient rendre quotidiennement visite à son frère Paco , pensionnaire dans cet établissement , la vie des collégiens et lycéens va en être chamboulée. Chacun va tenter sa chance auprès de cette adorable jeune-fille : le fort en thème, Joanny Léniot, timide, terne, d' une physionomie peu agréable, avide de gloire scolaire, le bellâtre émancipé , Santos Iturria, de Monterrey le tout jeune Caille Moûtier, âgé de treize ans... Ces adolescents seront plongés dans un tourbillon de passions et la vie reprendra son cours...
C'est un narrateur omniprésent qui relate le quotidien de ces jeunes pensionnaires.
Un roman sur l'adolescence qui nous fait partager la vie de ces jeunes pensionnaires privilégiés par leur statut social , à la fin du 19e siècle.