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EAN : 9782070362257
160 pages
Gallimard (17/10/1972)
3.47/5   133 notes
Résumé :
Tous ceux qui l'approchaient, tous ceux auxquels elle parlait, ceux qui jouaient avec elle, formaient, autour d'elle, une sorte de cour d'amour; c'étaient ses chevaliers. Les chevaliers de Fermina Mârquez, donc, étaient admirés de tous les élèves, et peut-être même des plus jeunes parmi les surveillants. De ces belles promenades dans le parc, nous ne rapportions plus l'odeur du tabac fumé en cachette, mais le parfum des petites Américaines. Était-ce le géranium ou l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Certaines lectures restent vivantes, prégnantes dans nos esprits, d'autres meurent, d'autres s'éloignent et s'endorment.
J'avais lu Fermina Marquez il y a fort longtemps ( à 16, 17 ou 18 ans , l'année est incertaine) je n'ai conservé aucun souvenir de l'histoire, seul le titre évoquant un certain exotisme et son auteur étaient bien présents dans ma mémoire.
Récemment j'ai eu à relire la transcription d'une conférence, le nom de Valéry Larbaud (1881-1957) y apparaissait ( mal orthographié en Largot!) . J'ai eu envie de relire ce roman paru en 1911, classé en 1950 parmi les douze meilleurs romans de langue française publiés entre 1900 et 1950 par le jury du Grand prix des meilleurs romans - prix littéraire français unique - alors qu'aujourd'hui, il est presque oublié, peut être parce qu'il ne répond plus tout à fait à la sensibilité actuelle.
Ce roman se déroule dans le collège Saint-Augustin, lieu inspiré par le collège de Sainte-Barbe des Champs à   Fontenay-aux-RosesValery Larbaud y fut pensionnaire d'octobre 1891 à juillet  1895. C'est un établissement cosmopolite qui accueille de nombreux élèves étrangers riches , notamment d'Amérique latine.
Quand Fermina Marquez, jeune colombienne, accompagnée de sa tante, Mama Doloré, et de sa petite soeur Pilar vient rendre quotidiennement visite à son frère Paco , pensionnaire dans cet établissement , la vie des collégiens et lycéens va en être chamboulée. Chacun va tenter sa chance auprès de cette adorable jeune-fille : le fort en thème, Joanny Léniot, timide, terne, d' une physionomie peu agréable, avide de gloire scolaire, le bellâtre émancipé , Santos Iturria, de Monterrey  le tout jeune Caille Moûtier, âgé de treize ans... Ces adolescents seront plongés dans un tourbillon de passions et la vie reprendra son cours...
C'est un narrateur omniprésent qui relate le quotidien de ces jeunes pensionnaires.
Un roman sur l'adolescence qui nous fait partager la vie de ces jeunes pensionnaires privilégiés par leur statut social , à la fin du 19e siècle.

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Une muse délicate et certainement idéalisée (ou pas), un portrait du narrateur « en jeune élève » aussi, un livre en tout cas, où le latin côtoie la remarque d'un précédent lecteur, en marge de la page 115 (de l'édition de poche) en anglais : « GET RICH OR DIE TRYING! », où le français est à apprendre...
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Récit d'une belle écriture fluide qu'on peut lire en une seule journée. Mais il n'en reste pas grand-chose après lecture. « Vanité, tout est vanité », a-t-on envie de dire en fermant le livre.

Une riche et belle jeune fille, Fermina Marquez, venue d'Amérique du Sud, va semer le trouble auprès des jeunes collégiens.
Le meilleur élève du collège, J. Leniot, va tenter de la séduire par défi ou par bravade afin de se venger des autres élèves qui le méprisent et le jalousent, pour finir lui-même par tomber amoureux et se prendre un râteau, tandis que Santos, du genre beau et séduisant avec du panache, obtiendra les faveurs de la jeune fille sans aucun effort.
Fermina servira à son premier prétendant un discours mystique assez indigeste, auquel elle croit, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il ne lui sert qu'à masquer sa passion amoureuse pour Santos.
Joanny Léniot par fierté laissera la place à son rival en prétextant prendre des cours d'aquarelle.
Ambition, désir de gloire, orgueil et passion se chevauchent et les sentiments changent plus vite que l'air du temps.
On retient néanmoins le regard sans concession et non dénué de lucidité de l'adolescent sur les adultes :
« Ils tiraient vanité de n'avoir jamais rien désiré de chimérique, c'est-à-dire rien de grand, dans toute leur existence [...] Ils avaient traversé la vie en silence, pareils aux animaux, que la nature a inclinés vers la terre et qu'elle a faits esclaves de leurs appétits grossiers... »

Le narrateur omniprésent (sans doute l'auteur) reviendra sur les lieux plusieurs années plus tard : Leniot, le jeune homme dévoré d'ambition est mort à l'armée et Santos s'est mariée avec une belle blonde.
On ne saura même pas ce qui est arrivé à Fermina Marquez.
Rien qui puisse laisser une trace indélébile dans cette histoire sinon la beauté de l'écriture.


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Ce livre, publié par Gallimard en 1926, était considéré comme un livre phare de cette époque. C'est encore un "classique". Il garde à mes yeux beaucoup d'attrait dans cette peinture de jeunes adolescents qui veulent devenir des hommes et qui tombent à genoux devant cette icône qu'est Fermina Marquez. Bien sûr on évolue ici au milieu d'une jeunesse dorée : tous les parents de ces jeunes gens sont richissimes et il semble que le monde leur est déjà acquis. Mais les pauvres stratagèmes de Joanny sont dépeints par Larbaud sans complaisance et avec pas mal d'ironie, voire d'auto-dérision puisque le narrateur, s'il reste ici purement spectateur des agissements de ses congénère, ne peut être dissocié d'eux.

Malgré tout, je trouve qu'il reste à la lecture de ce livre comme un petit parfum de naphtaline, dont il est difficile de se débarrasser.
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Une histoire sur l'adolescence à la façon du Grand Meaulnes et dont le titre me rappelle "Manon Lescaut" : le personnage qui lui donne son nom est certes au centre de ce qui se passe, mais n'est pas du tout le personnage principal. C'est certes une très belle jeune fille, mais sans personnalité. le texte de Valéry Larbaud s'attarde beaucoup plus sur son entourage, le cadre du collège et le déroulement de l'année scolaire. Quant aux autres protagonistes, son frère et sa soeur sont des enfants qui font partie du décor, le narrateur a la même position que dans le Grand Meaulnes. Les deux personnages principaux sont deux garçons "prétendants" de Fermina Marquez : l'un est un fantastique mégalomane, et l'autre noceur sans état d'âme. Il est donc difficile de s'attacher à l'un ou l'autre.
Pour clore cette lecture, j'attendais une fin surprenante ou émouvante, mais il n'y en a pas vraiment. le narrateur se retrouve plusieurs années après devant la porte du collège qui a été fermé et revendu à des promoteurs. Nous savons que le noceur s'est marié avec une autre femme, que le mégalo est mort anonymement (tant pis pour ses rêves de gloire) mais quid de Fermina Marquez ?
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« Je me rappelle, quand j'avais neuf ans, sept ans même, des vieillards venaient chez nous. Leur vie était faite, et ils arrivaient sans gloire au seuil du tombeau. Sans gloire ; les deux mots terribles ! Avaient-ils même jamais désiré la gloire ? Avaient-ils du moins, dans leur âme, les ruines majestueuses d'un grand espoir brisé ? Non ; ils n'avaient jamais eu d'ambition. Ils avaient été étudiants à Paris, et puis ils étaient venus s'installer notaires ou avoués en province. Ils tiraient vanité de n'avoir jamais rien désiré de chimérique, c'est-à-dire rien de grand, dans toute leur existence. Et moi, petit garçon taciturne, quantité négligeable, moi, je les méprisais dans mon cœur. Ils avaient traversé la vie en silence, pareils aux animaux, que la nature a incliné vers la terre et qu'elle a fait esclaves de leurs appétits grossiers… »
Il hésita une seconde : « Cette phrase est de Salluste », dit-il ; et il poursuivit : [...]
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accablé, je cherchais un réconfort : rien ne me semblait digne d'intéret ;
mais soudain, je pensai à la Lecture, au fin et subtil bonheur de la Lecteur.
C'était assez, cette joie que les Ans ne peuvent émousser, ce vice raffiné et impuni, cette égoïste, sereine et durable ivresse.
merveilleuse contradiction, inoubliable style de la vie ... Mais c'est aussi sa voie détournée, sa curieuse ruse : elle élève notre vise à la dignité d'une passion.
(merveilleux Larbaud, dixit Charlotte)
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« Pauvre petite », se dit-il, comme une pensée nouvelle venait de briller en lui, « pauvre petite, si elles t'avaient entendue parler ainsi, comme elles se seraient moquées de toi ! » Elles, c'étaient les demoiselles de sa province, celles qui l'avaient tant fait souffrir, avec leurs railleries. Car la bêtise a ceci de terrible, qu'elle peut ressembler à la plus profonde sagesse. Lorsqu'elle parle, elle se trahit aussitôt ; mais où elle reste cachée, où elle ressemble à la sagesse, c'est lorsqu'elle se contente de rire. Ces jeunes filles étaient « très pieuses et très bien élevées » ; intellectuellement, elles étaient les produits de pensionnats très bien pensants ; et tout ce qui leur semblait extraordinaire, sans pourtant les effrayer, leur semblait du même coup ridicule.
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Je me suis assis à mon ancienne place en étude. Quelle chose fantastique que le temps ! Rien n'a changé ; il y a un peu plus de poussière sur les pupitres ; c'est tout. Et me voici, devenu homme. Si, à force de prêter l'oreille à ce silence j'allais soudain distinguer, au-delà des années écoulées, une rumeur lointaine et des voix et des pas...
Et si tous les élèves de mon temps allaient soudain rentrer dans cette étude, et si, me réveillant au bruit, j'allais me retrouver en face de mes livres et de mes cahiers d'écolier... "Beaucoup sont morts monsieur, beaucoup sont morts".
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- Mademoiselle, maintenant vous pouvez entendre ma profession de foi : je éprise l'esprit critique, je hais la science ; et je ne respecte que les passions humaines parce qu'elles seules comptent , au milieu de toutes les sottises modernes!"
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Videos de Valery Larbaud (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valery Larbaud
[Rentrée littéraire 2022]
Entre 1942 et 1944, des milliers d'enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, leurs noms transmis aux préfectures, ils étaient à la merci des prochaines rafles.
Parmi eux, un groupe de petites filles. Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose sont menées de camps d'internement en foyers d'accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants, ces trois cousines de son père qu'elle aurait dû connaître si elles n'avaient été assassinées, et leurs amies.
C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d'aujourd'hui. Mais aussi celui du génie de l'enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte.
Cloé Korman est née en 1983 à Paris. Son premier roman, "Les Hommes-couleurs" (Seuil, 2010), a été récompensé par le prix du Livre Inter et le prix Valery-Larbaud. En 2013, elle a publié, toujours au Seuil, "Les Saisons de Louveplaine", puis "Midi" en 2018, et "Tu ressembles à une juive" en 2020.
Lire les premières pages : https://bit.ly/3wVw2Tu
Découvrir tous les romans de la rentrée littéraire des éditions du Seuil : https://bit.ly/3NQpKeq
+ Lire la suite
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