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EAN : 9782815942263
296 pages
L'Aube (06/05/2021)
3.62/5   8 notes
Résumé :
« “Félicitations, Louise : vous avez été choisie sur le fil pour le poste de Chargée de Mission Culture et Territoires...” Bon Dieu, même à l'oral, on percevait les majuscules.Tout ça pour dire qu'à partir de maintenant, je ne suis plus “chanteuse” mais “chargée de mission”. »


Contrainte de rembourser les dettes de sa mère, Louise doit mettre de côté la carrière de chanteuse à laquelle elle aspire. Sans trop réfléchir, elle passe un concours a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au coeur du récit, l'Entreprise dans toute sa splendeur. Qui ne nécessite même pas de talent comique pour que l'on sourit, ou qu'on en pleure. Il suffit de lire les tête de chapitre qui restituent les messages quotidiens adressés aux employés pour s'en convaincre.
Et derrière ces parois de verre au quadruple vitrage, échouée là par nécessité, la narratrice, Louise, qui voudrait chanter, et non jouer à Rodéo, sur son ordi qui semble configuré dans une langue étrangère.
Et puis l'omerta qui clôt les conversations dès qu'elle évoque son prédécesseur, qui s'est jeté du toit.

On comprend donc que ce n'est pas par choix que la jeune femme a accepté de s'enfermer jour après jour dans ce temple de la bêtise, à la merci des petits dictateurs hiérarchiques et des inconséquences des chefs suprêmes, des «élus » et surtout d'une élue qui mène ses administrés à la baguette, au rythme de ses caprices et en fonction de sa capacité à tenir l'alcool. Mais l'inconséquence de sa mère l'a endettée et le choix n'est pas possible.

Une belle critique du monde de l'entreprise et des ses absurdités, de son langage aussi complexe que vide et de son inhumanité que ne compense pas les pseudos pots d'arrivée (ne pas oublier de reprendre les non consommés) et les journées corporate.

En fil rouge une tentative d'utiliser les failles du système pour se sortir de cette galère, et qui crée le suspense accrocheur.

Premier roman réussi.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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« Finalement, chaque petit bout d'absurdité administrative (le pré carré du « CADAF », le silence autour du prédécesseur de Louise, les agissements du petit chef, leur cortège d'humiliations…) va prendre sens : mais uniquement dans le violent retour de bâton dont l'engrenage aura été enclenché par Louise. le livre dérape, mais c'est ce qui le rend indispensable : que ferions-nous si nous n'avions pas la solution de la fiction pour faire déraper des situations qu'il vaut mieux garder sous contrôle dans la vie ? » Merci à 20 minutes, qui a publié ce matin ma chronique sur L'expérience du vide, le premier roman d'Anne-France Larivière, qui sort aujourd'hui aux Éditions de l'Aube. ⠀
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Pour moi qui travaille dans une grande administration (google vous dira laquelle), c'était trop tentant de découvrir ce roman lorsque Isabelle Lacroze, l'attachée de presse, me l'a proposé (et je l'en remercie). Je n'ai pas été déçue. J'espérais ne pas reconnaître mon cadre de travail, évidemment : je ne l'ai pas reconnu. Ou alors si, mais dans des travers qui sont ceux de notre société : les mondes compartimentés qui paraissent absurdes quand on est à l'extérieur, l'abus de sigles, les mails écrits sans réfléchir et dénués de sens (que dites-vous d'un « save the date » sans date ?), les petits chefs à tendance « pervers narcissiques »…⠀⠀
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Pour les personnages, c'est vide, mais pour le lecteur, c'est souvent drôle. Et évidemment, l'histoire dérape. Mais peut-on dire qu'elle tourne mal ? Ca dépend pour qui. La morale est-elle sauve ? Ca dépend quelle morale… En tout cas, pour les lecteurs, c'est l'occasion d'observer un microcosme à la loupe et de se poser une question : dans quel monde vivons-nous… et dans quel monde avons-nous envie de vivre ?⠀
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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J'ai lu ce livre d'une traite, ne le lâchant qu'au petit matin. J'y ai apprécié l'art de camper et d'incarner personnages et décor; le côté très visuel; l'analyse psychologique pointue; de nombreuses comparaisons et métaphores originales; la fluidité d'écriture et la solidité de l'intrigue.
Le contraste entre un monde technologique kafkaïen, basé tout entier sur le mythe du travail, avec sa langue de bois, et un univers marginal soucieux avant tout de sens, de plaisir et de vrais liens, est savoureux et pas du tout simpliste: des deux côtés, les personnages ont des qualités et des défauts. Sauf quelques têtes de turc caricaturales sur lesquelles le récit s'acharne comme sur des silhouettes à canarder dans un stand de foire (jubilatoire)!). du coup, la fin ressemble plus à un pied de nez qu'à une situation
immorale...
J'ai fait plusieurs fois le rapprochement avec le univers de Queneau ou de Daniel Pennac.
Le décalage entre les langages des deux univers est une réussite. Ce grand écart est une source de drôlerie inépuisable et convaincante, de même que les réflexions et images qui surgissent dans l'esprit très vif de la narratrice.
Cerise sur le gâteau: sous des dehors légers, le contenu est aussi un message social et politique fort et actuel. Je comprends qu'il ait séduit une maison d'édition comme l'Aube! J'aime le titre et son symbolisme. On s'attend presque à un essai philosophique et c'est un vrai roman à philosophie implicite. J'attends avec impatience le prochain roman de cette auteure prometteuse!
Guylaine Liétaert
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Une plongée kafkaïenne dans une administration où chaque salarié n'est qu'un numéro. Sur fond de drame, qu'on découvrira assez rapidement, Louise tente de survivre au milieu de sigles, codes et process complexes, où les frontières de l'absurde ne sont pas très loin. J'ai aimé le ton très léger, l'humour et l'ironie de A.F Larivière dont l'expérience personnelle l'a sans doute marquée. Par moments, c'est redondant, mais on s'attache aux personnages, tels Jean-Yves au style vestimentaire dépassé, la fashion victim Naïma et les N+1 et +2 caricaturaux mais qu'on a tous dû croiser un jour.
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Pour avoir travailler quelques mois dans une mairie, mais une petite toute de même, j'ai bien retrouvé l'ambiance de travail un peu absurde qui y règne, la dessus tout parait bien réel.
L'histoire en elle même est plutôt barrée, pas le détournement de fond et la magouille en elle même, ça je suis sure qu'il y a plus de réalisme qu'on ne l'imagine. C'est plutôt le reste qui me parait surréaliste, mais bon, c'est un livre et l'auteure peut bien en faire ce qu'elle veut, c'est son choix.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y a longtemps que j’avais fait le serment de ne jamais remettre les pieds dans un parc d’attractions afin de ne pas revivre ce cauchemar où mon père m’abandonnait dans un train-fantôme vers l’âge de huit ans. La glauquitude des fêtes foraines me laissait en général rampante, le moral bien en dessous du niveau de la mer, des pierres dans les poches ; j’évitais les flonflons et l’odeur écœurante de la barbe à papa.
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Profitant de cette temporaire tranquillité, je fais le tour de la pièce à pas lents, suivie du regard par la famille de Naïma – sœurs, frères, neveux qui sourient sur papier brillant. Des proverbes en lettres gothiques, L’amitié est un joyau dont le cœur est l’écrin , Plus je connais l’Homme, plus j’aime mon chien , Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort , voisinent avec les photos et une carte d’anniversaire, une sorte d’ours avec un chapeau auquel sont accrochés des cotillons, Joyeux anniversaire Naïma ! Trente ans ! T’es encore plus jeune et jolie qu’à vingt ! Signée Élodie, Maryse, Nora .
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N’est-on pas obligé depuis l’enfance et l’école de vivre en collectivité ? De ne pas chantonner ni écouter de la musique, ne pas mettre les pieds sur la table, rêver ou penser tout haut. Ne pas se lever, ouvrir la porte et sortir, courir dehors à perdre haleine. Tout est affaire de modelage, de lente acclimatation au pire. La grenouille, la casserole, l’eau froide qui chauffe graduellement jusqu’à ébullition ; toute ta vie enfermée entre quatre murs avec des gens, Si, si, c’est possible, tu verras.
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Naïma semble fière du nombre, ou bien d’en être. Peut-être que pour elle, c’est rassurant, un peu comme faire partie d’un club ou d’une bande. Moi, je suis plutôt du genre à vouloir vivre dans une cabane avec la forêt dans mon dos, la petite maison dans la prairie. Ce n’est pas la solitude mais plutôt la multitude qui m’effraie.
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Je  n’aime pas trop que l’on m’appelle « jeune fille » et ne suis pas du tout sûre d’être satisfaite, mais ce n’est pas le moment de philosopher là-dessus car l’homme reprend : « Vous allez voir, le boulot est intéressant. Beaucoup de choses à faire. — Tant mieux. Je veux dire, que le boulot soit intéressant…
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