Dans ce bref roman biographique,
Mathieu Larnaudie nous conte Frances Farmer, actrice d'Hollywood qui va à la fin des années 1930, telle une comète, connaître l'ivresse du succès en un instant aussi bref que la gueule de bois qui va violemment s'en suivre. Car Frances n'est pas une actrice comme les autres, en ce qu'elle veut sortir des rôles de midinette qu'on lui réserve comme à toutes les jeunes actrices du milieu, en ce qu'elle brille par sa conscience politique, éminemment communiste, qui ne plaît bien sûr pas à l'aube du maccarthysme. Elle est une écorchée vive, bourrée d'alcool et de médicaments en tous genres, qui va, en 1942, suite à une altercation avec un policier aux diverses conséquences tragiques, être considérée comme malade mentale et finir internée pendant dans de nombreuses années dans un institut psychiatrique qui lui fera subir traitement à l'insuline – désormais reconnu comme dangereux -, électrochocs, manque d'hygiène et de soin, viols… Jusqu'à la fin de la descente aux enfers qui signera une « résurrection » pour celle qui se sera rapidement brûlé les ailes sur l'autel du cinéma hollywoodien.
Et cette histoire, l'auteur nous la conte merveilleusement bien, par l'intermédiaire d'une plume qui met parfaitement en valeur le passage brutal, pour Frances, de l'ombre à la lumière, en choisissant de décrire uniquement certaines scènes de son existence, passages clés faisant progressivement basculer le destin de la jeune femme jusqu'à sa déchéance. Frances devient même, au fil du récit, l'incarnation des balbutiements d'une société de l'image qui n'hésite pas à livrer en pâture chaque fait et geste d'un individu célèbre, pour mieux se repaître de cette déchéance dont elle est l'unique responsable. L'actrice n'en est ainsi, que plus touchante, et son histoire, que plus scandaleuse.
Un roman que j'ai donc franchement apprécié, et qui me donne envie de poursuivre ma découverte de
Mathieu Larnaudie sous peu.
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