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sur 398 notes
« Je me propose, sans être ému, de déclamer à grande voix la strophe sérieuse et froide que vous allez entendre. Vous, faites attention à ce qu'elle contient, et gardez-vous de l'impression pénible qu'elle ne manquera pas de laisser, comme une flétrissure dans vos imaginations troublées. »
Étonnement ou choc, tels sont les mots qui viennent à l'esprit à la lecture des chants de Maldoror.
L'étonnement d'abord qu'un si jeune homme dont on ne sait presque rien sinon qu'il est mort à 24 ans, puisse avoir un tel souffle épique, souffle qu'il met au service de sa révolte par le biais de son héros, Maldoror –Nom paraît-il composé par le « mal » et « horreur » - contre ce qu'il appelle le Créateur et ses créatures.
« Ma poésie ne consistera qu'à attaquer, par tous les moyens, l'homme, cette bête fauve, et le Créateur, qui n'aurait pas dû engendrer une pareille vermine. »

Choc d'une poésie en prose et en plusieurs chants, c'est-à-dire que c'est sous une forme antique que Maldoror s'attaque au Créateur et à ses créatures passant par des mots où l'esthétisme se dispute à l'horreur : les meurtres sont nombreux et rappellent les détails sanglants de la guerre de Troie dans « l'Iliade», où l'horreur même devient esthétique, la morale n'a pas cours et la seule morale qui prime est celle qu'impose Maldoror, excroissance maladive et imaginative de son auteur –créateur en second- dans ses choix de tuer, d'admirer, de dénoncer,. Comme Chateaubriand, on sent partout qu'on «lui a infligé la vie» et qu'il va le faire payer à Celui par qui tout est arrivé. Il apparaît d'ailleurs à un moment puisque Maldoror le provoque quasiment en combat singulier :
« Mais je ne me plaindrai pas. J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice. Je veux que le Créateur en contemple, à chaque heure de son éternité, la crevasse béante. C'est le châtiment que je lui inflige. »
Maldoror participe du surhomme nietzschéen, le lion de Zarathoustra, celui qui s'impose, se révolte, et c'est par un cri en six chants qu'il le fait. La poésie en est extrêmement fouillée, imaginative, Lautréamont a absorbé les leçons de Baudelaire et du Rimbaud d'une Saison en Enfer et l'adapte en poésie lyrique, un peu hugolienne, où l'on sent que le souffle est infini tant la phrase est longue, il crée un monde nouveau à mi-chemin entre enfer et Eden fait de créatures qui ont une psychologie toute instinctive et poétique et constamment, il s'adresse au lecteur de 1874 (date de parution de l'ouvrage) soit pour s'excuser de son style parfois, soit pour le prévenir de ce qui va se passer. En ce sens, le début des Chants, renvoie un peu au début de la Divine Comédie où l'on dit en gros : « attention où vous mettez les pieds ! » car un guide va vous mener vers un gouffre, des régions encore inexplorées, dans un monde à part, un monde enfin à l'image de l'homme car la première création fut vraisemblablement une erreur.
Ne cherchons pas, dans les chants de Maldoror, une ligne narratrice ou même continue, chaque chant suffit sa peine et son lot de visions et de vitupérations, lisons le pour la beauté des mots choisis, le souffle absolu qui le parcourt pour nourrir notre propre révolte de notre condamnation à vivre.
«On ne me verra pas, à mon heure dernière (j'écris ceci sur mon lit de mort), entouré de prêtres. Je veux mourir, bercé par la vague de la mer tempétueuse ou debout sur la montagne… »

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J'ai honte de critiquer ce livre, qui doit avant tout être lu. Ce sont les divagations d'un être infâme, Maldoror, repoussé par les humains, qui servent de prétexte à une réflexion très profonde sur le mal et sur l'horreur. L'auteur, mort jeune a été redécouvert par Léon Bloy, qui en a fait un article peu connu, intitulé le Cabanon de Prométhée.
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Bible des surréalistes, dont il sera l'ouvrage de référence quelques 50 ans après sa parution, ces poèmes en prose regroupés en six chants forment un texte inclassable, cruel, hybride, ambigu, sulfureux, qui ne pouvait que séduire notre anglais aux yeux vairons.

Avis :
Depuis, Les Chants de Maldoror ne cessent de séduire ou de rebuter les lecteurs les plus intrépides. Une chose est certaine : ils ne vous laisseront pas indifférent !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Si ce livre a longtemps sombré dans l'oubli, il est aujourd'hui considéré comme un essai de psychologie avant l'heure et par d'autres comme l'idole des surréalistes.

Le livre peut sembler de prime abord quelque peu psychédélique, décousu. Néanmoins, après une étude plus approfondie du texte, une sorte de logique peut être trouvée. Cette logique peut être tordue par moments (par exemple les extraits sur les oiseaux reprennent presque au mot près des éléments de livres d'ornithologie car Lautréamont voulait faire un jeu de mots avec le double-sens de "vol"). Ce livre est finalement trop complexe pour être vraiment décrit en quelques mots, à moins de faire une dissertation. Je peux juste dire que les amateurs de psychologie ou les lecteurs d'ouvrages surréalistes devraient adorer cette lecture.
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Je n'ai pas pu le lire ! Trop de cruauté gratuite, une apologie du sadisme que tout le talent de l' auteur n'arrive pas à faire passer !
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Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu
momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se
désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les
marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison;
car, à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique
rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa
défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont
son âme comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le
monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls
savoureront ce fruit amer sans danger. (Livre I, Les Chants de Maldoror)

Voici le liminaire de l'oeuvre et, à dix-sept ans, j'ai pris acte de l'avertissement, dès la première scène de carnage qui y a eu lieu. En effet, j'étais "une âme" bien trop "timide", pour ce genre de lectures, et ce, malgré l'admiration de mon professeur de Première pour l'oeuvre.
Bien des années plus tard, je m'y relance et je suis en effet admirative, moi aussi. Et pourtant, je ne suis pas sûre d'y avoir compris grand'chose.
Maldoror est un être démoniaque anarchiste ; je veux dire, par cette bizarre expression, qu'il trahit, massacre, viole, désole, en free lance, et qu'il n'obéit à aucune hiérarchie diabolique. Peut-être est-il le diable lui-même ? Une chose est certaine, il raille Dieu, il l'insulte, le défie, et ce dernier ne sait pas agir autrement envers lui qu'en l'avertissant et en lui envoyant des émissaires ridicules que Maldoror massacre.
Les victimes préférées de Maldoror : les êtres jeunes, naïfs, confiants, aimant, et faits pour le bonheur. Leur châtiment tient de la torture, et je ne saurais que trop déconseiller ces magnifiques pages (car c'est du beau style, original et complexe) aux personnes sensibles.
lautreamontLe style est déconcertant, extrêmement nouveau, pour ne pas dire génial et, si je ne m'abuse, il me semble avoir lu (à 18 ans, c'était il y a longtemps, désolée) dans le Manifeste du Surréalisme, que cette oeuvre était un modèle. Je comprends tout à fait la parenté revendiquée, bien après coup !
Par ailleurs, cela a beau être du poème en prose, il y a une complexité narrative incroyable, impressionnante de maturité chez un auteur mort à 24 ans ! La question qui revient sans cesse est "qui parle ? ". Comme dans une poupée-gigogne qui s'ouvrirait parfois latéralement sur une dimension inconnue, Lautréamont joue avec son lecteur. Mais pas en jouant l'hermétisme ou l'absurdité, pas de ces facilités-là ! il fait des analepses ou prolepses plus ou moins proches. Par exemple, dans le chant VI, après une tentative d'enlèvement d'adolescent anglais manquée, on a la vision surréaliste d'un cygne noir passant sur un lac et portant sur son dos le cadavre d'un tourteau en décomposition et une enclume... On suppose qu'il s'agit encore d'un avatar de Maldoror, mais sans comprendre. La clé vient quelques pages après.
Mon passage préféré est dans un des premiers chants, dans les strophes en pantoum "Je te salue, ... !" (Vieil Océan, poulpe, mathématiques !...)
Un des passages les plus irritants, mais les plus virtuoses, est dans le chant III (ou IV), je crois, quand Lautréamont ne cesse de parler par appositions, subordonnées, parenthèses et qu'il nous perd dedans. Il faut toute la volonté humaine pour ne pas perdre le fil... Et on voudrait pouvoir le perdre... ;o)
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Je ne lis pour ainsi dire presque jamais de poésie, et c'est sans doute un grand tort que j'ai de négliger cet art majeur. Encore faut-il en trouver qui vaille la peine. J'ignore d'ailleurs s'il existe encore de la bonne poésie publiée. Probablement, mais bien à la marge. Car qui en lirait encore de nos jours ? le contemporain habitué aux délassements de lecture, au dépaysement et aux divertissements faciles, la bouderait et la mépriserait. La poésie n'est-elle pas une insulte ? Une provocation ? Une pédanterie qui lui crache à la figure qu'il est incapable de la lire et de la comprendre ?

N'importe, je ne vaux guère mieux, parce que j'en lis peu ( je lis tout de même un poème ou deux, et de très bonne facture pour ne pas dire excellents, chaque semaine). Je me promets d'en trouver et d'en élire.

«Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre, quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger.»

Les Chants de Maldoror est un recueil de poèmes en prose. S'il existe six parties (chants), j'ai choisi un ouvrage qui ne comporte que les deux premières, ce qui est un grand tort, puisque c'est à peine assez pour se faire une idée. Je n'entends d'ailleurs pas qu'on ait ainsi divisé les chants.

Maldoror, seul protagoniste d'épisodes féroces indépendants les uns des autres, est un personnage bien étrange. Il était pourtant un adolescent comme les autres, il fut bon et vécut heureux. Cependant au fond méchant, il s'efforça de dissimuler ce trait de caractère tant qu'il put. Enfin, quand cette duplicité lui devint insupportable, il épousa la « carrière du mal ». Qui, comme Maldoror l'adolescent, ne dissimule pas une sorte de férocité, d'agressivité intérieure ? Il y a une dizaine d'années, je me faisais parfois cette réflexion : « je suis méchante ». Par contraste avec ce que j'entendais et voyais autour de moi ou plus loin. Plus jeune, j'imaginais que j'étais une étrangeté. le monde me paraissait bon et altruiste, empathique et tolérant. Gentil, en quelque sorte. Tandis que moi, je me fichais assez de la misère du monde tant qu'elle ne m'atteignait pas. Il me fallut des années pour comprendre que l'autre se donnait des apparences de bonté, pour sa conscience ou pour paraître, et surtout pour rester bien assorti au monde. Maldoror s'efforçait d'être bon et de dissimuler sa nature jusqu'à l'adolescence. Et puis il a mûri. On devient adulte quand on cesse de feindre et d'agir par conformisme. Et je songe soudain - puisque l'on est dans la poésie - à Chateaubriand : "Si tu pouvais, par un seul désir, tuer un homme à la Chine et hériter de sa fortune en Europe, avec la conviction surnaturelle qu'on n'en saurait jamais rien, consentirais-tu à former ce désir ?" ». Qui ne consentirait pas ?

Maldoror est le mal. Cruel, pervers, et gratuit. Il est le mal qui invite à le suivre, à le lire, à l'apprécier. Il entraîne le lecteur en des chemins inexplorés de la poésie : ceux du sadisme et de la dépravation. Est-ce grave ? Non. Si l'homme n'est pas ostensiblement méchant, il est malfaisant, ce qui est bien pire que la cruauté pure, parce qu'il avance ainsi à couvert. L'homme se trompe, il se ment. Il veut se croire bon. Maldoror veut le redresser à coups de vérités sur ce qu'il est/serait sans imprégnation.

L'amour universel est un mythe, une légende que se racontent les médiocres. Maldoror ne se raconte rien. Il se contente de suivre son instinct, de vivre selon sa nature, d'obéir à ce que lui dictent ses pulsions, fussent-elles impitoyables.

La forme est assez ique paradoxalement. Voire très conventionnelle. Je pense notamment à « Je te salue, vieil Océan », assez similaire au « Ô, Océan » de Withman notamment. Ce qui est d'autant plus déroutant quant au contenu des poèmes. Il n'est pourtant pas question de pastiche ou de parodie. Lautréamont est un poète. Que son oeuvre soit une célébration de la cruauté, une provocation, n'empêche rien.

Ces chants sont une démesure assumée, un recueil de violence et de délires. On se croirait dans la tête d'un fou, mais pas de n'importe quel fou: c'est excellent d'écriture. le fou est poète. Et vérité. J'avais profondément aimé le personnage du fou dans le roman La fenêtre panoramique, de Richard Yates. le fou dit ce qu'il pense et énonce des vérités. N'ayant pas intégré les codes sociaux, rien ne l'en empêche. À la différence près que le fou n'a aucune volonté de scandaliser. Lautréamont, lui, choque et horrifie à dessein. Il revendique ses actions malveillantes et se place en ennemi assumé d'une société judéo-chrétienne. L'idée du fou s'impose à nouveau par une confusion narrateur/personnage. Maldoror est tantôt « il », tantôt « je », comme s'il était à la fois en dehors du narrateur et en lui, ce qui évoque évidemment une double personnalité, une sorte de schizophrénie. Cette manière de causer le trouble est très habile. On ne sait plus bien si, par extension, Maldoror n'est pas l'auteur lui-même. Impression de folie, de double personnalité, renforcée par le fait qu'après avoir fait souffrir volontairement des dizaines de victimes, Maladoror sauve une vie, et trouve cela « beau ». le bien et le mal, l'auteur et le malfaisant, la cruauté et la pitié, se superposent, se mélangent, ne font qu'un. Maldoror compatit au sort de la prostituée, puis veut enfoncer ses doigts dans les lobes de son cerveau. Il est multiple. Mais tout homme n'est-il pas multiple ? Cette folie apparente n'est-elle pas plus proche de l'esprit humain que n'importe quel univers manichéen ? Un homme n'est-il que vertueux ou que malfaisant ? Ce qui apparaît comme une incohérence psychologique reflète très bien les contradictions et conflits intérieurs de chaque être humain. Toutefois, la folie prend d'autres formes encore, notamment celle de la bouffée délirante. Maldoror enfante des poux à l'aide d'un cheveu dressé qu'il brandit comme un sexe. Une armée de poux né de son phallus-cheveu, conquérante et grandiose.

Par contraste, son chant sur les mathématiques est d'une rationalisation implacable. Maldoror fait l'éloge des mathématiques. Après le délire, voici la froideur de la pensée pure qui est louée. Les mathématiques n'ont nul besoin de sentimentalisme. de même que la morale ou la bienséance n'influent jamais sur leur vérité. C'est la science suprême, celle qui ne laisse aucune place à des affects, à des considérations émotives. Et l'on y retrouve encore la double personnalité qui fascine : après le délire à son paroxysme et les visions troublantes et ahuries, l'apologie de la logique pure.

Lautréamont a un qui fait savourer les passages sordides. le méchanceté, la cruauté, la transgression sont pour ainsi dire sublimées. le mal, admirablement conté, devient si pur qu'il éblouit.
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A l'automne 1958 (j'avais 15 ans et demi), je devins interne dans une petite ville perdue en pleine province (les "territoires" ça n'existait pas). A l'époque, la pudibonderie était telle que la municipalité avait interdit la projection du film "Le blé en herbe" (d'après Colette) pour immoralité.
On me confia la bibliothèque du bahut. A ma disposition, un grand nombre de "Poètes d'aujourd'hui, " chez Séghers.
Lautréamont fut un des premiers que je parcourus.
Quand j'arrivais au passage où le chien de Maldoror viole la petite fille, il me sembla que la pièce dans laquelle j'étais se mettait à tourner-et pourtant je n'avais fumé aucun joint (je ne l'ai jamais fait -sans mérite particulier- :la pratique intensive du sport m'a toujours éloigné de ces Paradis pleins d'artifices..) Je posais le livre...
J'eus en ma possession l'édition de J.J. Pauvert, celle du livre de poche. Aujourd'hui je dispose du" Bouquins ", qui réunit Rimbaud, Cros, Corbière, Lautréamont. Je suis toujours surpris quand je compare préfaces et présentations, tant les angles d'attaques sont divers, voire opposés. Peut-être est-ce là ce qui fait la richesse de ces chants.
J'ai découvert, hier, un texte de René Crevel paru dans "Le disque vert" de 1925. C'est, pour moi, le plus bel hommage à ce jour, un véritable poème en prose offert au poète:

Lautréamont, ta bague d'aurore nous protège

"Je voudrais pouvoir adresser à Lautréamont un hymne de reconnaissance digne de lui. Au contraire, il me serait odieux, il me paraîtrait sacrilège d'essayer une mosaïque de cailloux critiques autour de Maldoror.
Le rythme qui me saoula, m'a-t-il mené jusqu'à la crête des vagues? Règne des tempêtes, l'écume s'achevait par les bouquets des plus beaux visages qui naissaient, s'épanouissaient et jusqu'au ciel se prolongeaient par la forêt de leurs désespoirs.
Une porte s'ouvrait sur la mer. Maldoror. Aurore du mal. Vésuve du matin, et cette fraîcheur criminelle des algues dans la chaleur même du volcan. Alors, nous avons connu le règne des choses disproportionnées. Une porte spontanément s'ouvrait sur la mer.
Lautréamont fut au seuil de la bouleversante amitié que je n'ai pu m'empêcher de vouer à des hommes, des esprits tels que Breton, Aragon, Eluard. de ce mystère je ne saurais rendre compte, ni, surtout, ne le veut. Mais comment oublier ce trouble et mes yeux qui pleuraient?
Beaux couteaux, les phrases glissaient entre les os de mon crâne. de mes tempes le sang coulait dans un flot de cloche.
Puisque je suis lâche à faire encore du bonheur un critérium, j'avouerai donc,
Lautréamont, de toi j'ai été heureux.
Lautréamont, ta bague d'aurore nous protège."

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J'ai toujours autant le vertige à sa lecture..
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Il m'est dans l'impossibilité technique de vous dire si j'ai apprécié ce livre ou non, tellement il est hors du commun, inclassable, insaisissable. Dès le début du bouquin, Ducasse nous met en garde ; on va en prendre plein la tronche. Et c'est réussi, cependant sur certains passages, la lecture peut s'avérer compliquée, quand des phrases prennent parfois une demi page, ce qui nous oblige à les relire depuis le début pour en comprendre le sens. Je vous avoue que j'ai commencé à saturer vers le 5ème chant ou la conceptualisation alambiquée de certains passages a eu raison de moi. Excepté cela, c'est un texte d'une intensité peu commune et d'une beauté froide qui rappelle un peu le style de Baudelaire, à savoir "accéder au beau par l'expérience de la laideur", faire du beau avec du laid. J'ai eu cette même impression, tout au long des chants. le personnage récurent des six chants, "Maldoror" est un être maléfique qui apparaît quasi tout du long, afin de semer mort et destruction, souvent en confrontation avec Dieu lui même, ce qui n'est pas sans rappeler un certain Lucifer du paradis perdu.
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