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Critique de Fanny1980


Un livre, « Anaïs Nin : sur la mer des mensonges » lu en début 2021, m'a incité à lire « L'amant de lady Chatterley » car Anaïs Nin, dont on suit la vie dans les années 1930, écrivait alors un essai sur D.H. Lawrence. Comme quoi, la bande dessinée peut amener à la lecture de classiques de la littérature.

Ce roman a été publié en 1928 à Florence, mais seulement en 1960 au Royaume-Uni, après un procès pour tenter de l'interdire. Pour cette raison, je pensais trouver une oeuvre avec un forte connotation érotique. Or, franchement ce pan de l'oeuvre existe, mais avec beaucoup moins de passages explicites que dans d'autres livres ayant fait l'objet de procès de censure (par exemple dans « J'irai cracher sur vos tombes » pour un autre livre lu cette année).

« le flux et le reflux de nos affections est en réalité ce qui conditionne notre existence. D'où l'importance des romans, si l'on sait les utiliser. Ils peuvent nous instruire et nous orienter dans notre affection, ou, inversement, la détourner de ce qui est mort pour nous. Ils sont capables de nous révéler les lieux les plus secrets de l'existence. Car les passions secrètes sont l'élément dans lequel doit baigner notre conscience, pour se purifier et se renouveler. »

L'amant de lady Chatterley présente également les grandes évolutions du début du 20e siècle : la fin de la vieille Angleterre, avec ses domestiques et ses grands domaines vers une société plus moderne, les conséquences de la première guerre mondiale, avec le handicap du mari, Clifford Chatterley, l'industrialisation avec l'importance des mines de charbons en Angleterre, la lutte des classes avec l'amour entre une lady, Constance Chatterley, surnommée Connie, et un garde-chasse, Olivier Mellors, comme l'avait vécu les propres parents de David Herbert Lawrence, bourgeoise et mineur.

Certains passages égratignent aussi d'autres auteurs passés ou contemporains de David Herbert Lawrence qui s'exprime à travers Constance Chatterley de manière assez savoureuse… Pour illustration sur Marcel Proust :
- « J'ai essayé mais il me rase.
- Il est vraiment exceptionnel.
- Possible, mais il me rase avec toute cette subtilité ! Il n'a pas de sentiments personnels, il ne fait que disserter sur les sentiments. J'en ai assez de cette vanité mentale.
- Tu préférerais une vanité animale ?
- Peut-être ! Mais on pourrait peut-être se passer de la vanité ».

Un roman que je suis contente d'avoir lu et qui me donne envie de poursuivre ma découverte de la littérature anglaise ! Sans doute avec « Nord et Sud » d'Elisabeth Gaskell.
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