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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne connaissais pas cette pratique des instituteurs itinérants qui avaient cours au XIXème siècle en France et notamment dans les villages les plus reculées des vallées alpines. On va suivre l'un d'eux dans un parcours tout à fait intéressant.

Je ne m'attendais pas à passer à une seconde histoire se déroulant dans l'Ouest américain avec ce même homme qui se retrouve au sein d'une population indienne. A vrai dire, j'ai été un peu dérouté par cette nouvelle direction du récit.

Il y a un troisième chapitre consacré à une descendante de cet homme qui est une journaliste envoyée en Afghanistan. Elle sera confrontée à un enseignant qui fait la même chose que son ancêtre dans un univers où les femmes essayent de se battre contre une société résolument patriarcale.

Le thème central est l'éducation et l'instruction qui doivent se réaliser afin d'émanciper les populations face à l'obscurantisme. On ne peut s'empêcher de penser à Samuel Paty, cet enseignant investi et aimant son métier, soucieux de leur réussite et apprécié par les élèves qui fut lâchement assassiné et décapité par les tenants de cet obscurantisme. La liberté a été durement acquise grâce aux livres et aux enseignants, il ne faut jamais l'oublier !

On aura droit à une horrible fin qui s'apparente un peu à un fait divers pour le moins marquant. On quitte un pays en guerre. On croit trouver la sécurité dans nos pays occidentaux mais c'est de là où peut survenir des dangers insoupçonnés liés également à une forme de stupidité humaine alimentée par des discours haineux de responsables politiques tel que Donald Trump pour ne citer que l'exemple dans cette oeuvre. Oui, il y a encore beaucoup de travail à accomplir afin de pacifier les esprits.
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Col de la Rousse, novembre 1833. C'est ce chemin qu'emprunte, par tous les temps, Fortuné Chabert, colporteur en écriture, autrement dit instituteur itinérant. Et ce sont surtout pendant ces longs mois d'hiver qu'il se rend auprès des enfants, alors non assujettis aux travaux des champs. Trois plumes ornent son chapeau car son savoir est triple : lecture, écriture et chiffres. Alors qu'il se rend au hameau des Guions, où, comme à chaque fois, les parents lui fournissent gîte, couverts et salle de classe, il est malheureusement sommé, par le curé, de quitter les lieux, sous prétexte qu'il n'a pas à faire classe aux filles, pour qui seul doit compter la lecture du catéchisme. Et la loi de Guizot, alors ministre de l'instruction publique, impose désormais d'avoir un brevet pour pouvoir enseigner. Sonné et anéanti, Fortuné laisse s'envoler ses trois plumes et décide de devenir colporteur de livres...
En 2018, en Afghanistan, dans la province du Pandjchir, Sanjar parcourt les montagnes, un tableau noir sur le dos, pour enseigner aux enfants. Malheureusement, sa présence n'est plus souhaitée. le nouveau mollah a, en effet, décrété qu'il n'y aura plus qu'une école coranique et donc que les filles n'iront plus à l'école. Chassé à coup de pierre, il deviendra fixeur pour l'armée américaine. Son chemin croisera celui d'Arizona Florès, journaliste au Phoenix Post qui fait un reportage sur les femmes de ce pays...

Des Alpes enneigées aux villages arides d'Afghanistan, en passant par Phoenix, ville grouillante, du début du 19ème siècle à nos jours, Lax nous offre une saga mettant en lumière l'éducation, la culture et la transmission du savoir mais également l'hostilité et le refus d'une partie du monde (la plupart étant des hommes) à cette transmission qui voit en l'instruction une puissance extérieure, une force, une certaine forme d'émancipation... de Fortuné Chabert, colporteur malheureux qui finira chez les Hopis à Sanjar, qui se bat pour instruire les enfants des villages, en passant par Arizona, jeune journaliste qui dénonce la violence à l'école et le lobbying des armes et qui va tenter de montrer au monde ce qui se passe au pays des Talibans, tous ces personnages, volontaires, téméraires et parfaitement crédibles, portent haut ces valeurs que sont le droit au savoir et à l'éducation. Bien que fictionnel, L'université des chèvres est basé sur des faits réels, Lax s'étant fort documenté afin de rendre hommage à tous ces enseignants de tous pays. Tragique et sensible, habile par sa mise en scène, cet album regorge avant tout d'une profonde humanité. Graphiquement, Lax, par son trait délicat et subtil, parfois épuré, donne à voir de magnifiques paysages, que ce soit ces montagnes enneigées ou ces déserts américains, et de profonds portraits. Sa palette de couleur, douce et harmonieuse, met parfaitement en lumière ce récit original et fort.
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L'école éduque, élève et en conséquent, libère.

L'université des chèvres est une transmission des savoirs élémentaires, lecture, écriture et calcul, par des enseignants nomades qui relient des villages isolés. Christian Lax, dans un texte de fiction, la positionne à diverses périodes et dans différents pays. Des Alpes françaises en 1830, à l'Afghanistan de nos jours en passant par les réserves Amérindiennes des Etats-Unis de la fin du 19e siècle, on part sur les traces de deux hommes luttant contre l'obscurantisme. Fortuné, français ayant immigré aux Etats-Unis, et Sanjar, afghan ayant également immigré aux Etats-Unis mais quelques décennies plus tard, sont reliés par une femme, Arizona qui est au centre du récit.

Cette bande dessinée est un plaidoyer en faveur de l'éducation. Sans trop en révéler, l'intérêt est de montrer que le système éducatif peut être mis en danger par la pauvreté, mais également dans des lieux plus privilégiés, dès lors que l'école n'est plus sanctuarisée, protégée des violences extérieures.

Les dessins de neige et de sable, en zone désertique, sont assez esthétiques, même si les représentations sont un peu trop classiques à mon goût, tant pour les paysages que pour les personnages ou encore dans le choix des couleurs.

Le texte est engagé, avec un scénario romanesque bien construit autour de deux destins croisés, dans un combat pour l'instruction et contre la propagation des armes.

L'université des chèvres de Christian Lax est une bande dessinée qui met bien à l'honneur l'éducation et l'engagement enseignant. Cependant, je pense que sur ce thème, je continuerai à conseiller plutôt la lecture de Blanc autour de Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, inspirée de faits réels.

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L'école et l'alphabétisation est au coeur de l'intrigue dans cette B.D. qui traverse les mers, les océans et les époques. Ecole mise à mal par bien des bétises...la bétise humaine! Oui, avec sa prétendue "civilisation" l'humain est le pire des animaux, le plus imbécile. A toujours vouloir prendre le dessus sur les autres, parce que différents.
La thématique est bien traitée, illustrée. Elle en est touchante de sensibilité. J'ai aimé le fait que l'auteur ne prend pas partie, laisse chacun se faire son propre jugement.
Le dessin est plus souvent esquissé puis coloré à l'aquarelle ce qui donne des tons doux. Je ne suis pas fan de ce dessin, trop brouillon à mon gout.
L'histoire m'a séduite cependant.
J'ai envie de découvrir d'autres ouvrages de Christian Lax.
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A travers des histoires qui se croisent et se répètent à travers l'espace et le temps, nous découvrons les oppositions à l'éducation en général et des filles en particulier, nées de l'obscurantisme (religieux). Au XVIIIe siècle dans les Alpes et en Arizona et aujourd'hui en Afghanistan, c'est à pied que des enseignants volontaires et passionnés se rendent de villages en hameaux afin de partager leur savoir, souvent à leurs risques et périls. Mais les dangers nés de la peur de la différence sont parfois encore bien plus grands.
Cette histoire, tel un conte, nous fait voyager et trembler car toute cette violence, toute cette haine est à nos portes et aux portes de nos écoles.
Un récit glaçant et cinglant qui ne laisse pas de marbre.
Je l'ai cependant trouvé trop diffus dans sa narration pour une fiction et je suis peu amatrice des dessins de Lax.
A lire.
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Des dessins légers, clairs et aériens, un réalisme soutenu par de l'aquarelle, pour une histoire de livres et d'éducation. Sous forme de saga familiale, on découvre une histoire de l'enseignement, on part de la Savoie au milieu du XIXe siècle où un homme part en montagne apprendre à lire aux enfants des hauts villages, puis au États-Unis chez les indiens, et enfin de nos jours en Afghanistan. C'est une vision de l'éducation contre les obscurantisme, religieux plus particulièrement, mais aussi contre une vision colonialiste qui consiste à faire perdre leur personnalité aux peuples, et donc les membres de cette famille, les uns après les autres, de façon indépendante, font découvrir le poids du savoir à ceux pour qui on destine plutôt un savoir de propagande, un savoir qui ouvre contre un savoir qui enferme. C'est un récit militant, assez idéaliste et fleur bleu, mais bien raconté avec ce déploiement dans le temps et l'espace et pleine d'émotions. L'argument est simple, mais très juste et efficace, et en plus c'est une belle histoire qui reste positive malgré la dureté des luttes.
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A l'heure où l'on se concerte sur l'intérêt de cet album, des écoles ferment.
Les filles restent à la maison et les garçons sont endoctrinés ; joli programme…
De nombreux chefs religieux étouffent la flamme des dernières bougies encore allumées et voilent les derniers rayons de soleil pour imposer par leur obscurantisme - et dans cette obscurité toute relative - des préceptes venu de si loin.
Mais vigilance, les pays où il fait sombre ne sont pas forcément ceux auxquels on penserait en premier.

Lorsqu'une foi a besoin de noirceur pour subsister, c'est que quelque chose ne va pas, ne va plus.
Le siècle des Lumières avait enthousiasmé et éclairé le monde ; cela fait déjà 250 ans.
Depuis, les lumignons s'éteignent tour à tour...
Nous sommes entrés dans un siècle de doute et de terreur.
Bien courageux qui saura maintenir le feu et porter le flambeau ; des professeurs se lèvent. Mais ils sont rares et bien trop seuls.
Ce livre est un plaidoyer pour l'éducation pour tous (garçons et filles), et il est le carburant de l'humanisme.
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19eme siècle, Fortuné Chabert parcours les Alpes Françaises afin d'enseigner écriture, lecture et calcul dans les villages reculés.
21eme siècle, Afghanistan, Sanjar tente d'instruire les enfants des villages perdus.
Deux destins séparés par de nombreuses années et de nombreux kilomètres et pourtant même combat. Une lutte pour l'enseignement pour tous, malgré l'obscurantisme local. Un magnifique témoignage sur un combat de plusieurs personnes pour permettre l'accès à la culture à des enfants qui ne demandent que ça tout en respectant leur culture, leur passé.
Le récit est très beau, très émouvant, et parfaitement traduit par ses jolies aquarelles au couleurs pales et sensibles.
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Bande dessinée étonnante sur un "métier" ou plutôt sacerdoce du siècle dernier, instituteur itinérant.
On suit un de ces instituteurs, d'abord dans les Alpes du Sud, puis chez les Indiens d'Amérique, avant de finir en Afghanistan où exerce un autre de ces instituteurs.
Un peu déroutant, ces transitions entre pays époques
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J'ai d'abord lu la première partie, la partie historique qui débute dans les alpes au XIXème siècle. J'ai bien aimé cette histoire qui parle d'éducation mais aussi de la place de chaque culture et de sa préservation.
J'ai été très surprise par le basculement à l'époque contemporaine, sans aucune transition et donc j'ai arrêté ma lecture pendant quelques jours.
Je l'ai reprise, mais finalement c'est un autre histoire, certes il y est aussi question d'enseignement mais dans des contextes bien différents, mais pas moins complexe.
Finalement, il me fallait bien cette coupure et lire ces deux histoires séparément.
Et cerise sur le gâteau : j'adore le dessin
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