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3,87

sur 591 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le diplomate John Quayle débarque à Nairobi au Kenya avec sa jeune épouse Tessa, avocate. La vie de cet agent gouvernemental bascule dans l'horreur lorsque sa femme, révoltée par le sort des autochtones et militant auprès d'OGN est retrouvée violée, assassinée. Partie avec le docteur Bluhm, médecin africain très impliqué auprès de la population celui-ci a disparu. Effondré, Quayle doit néammoins prouver son innocence car la rumeur enfle disant que Tessa voyageait avec son amant. Dès lors l'homme effacé, discret va se faire violence pour faire la lumière sur l'abominable meurtre de Tessa. Et découvrir l'hypocrisie meurtrière de l'Angleterre qui cache la vérité pour protéger le lobby de l'industrie pharmaceutique. Les lecteurs coutumiers de le Carré seront surpris car ici, point de manipulation, de poker menteur, d'espions retournés, Justin est juste un homme blessé dans sa chair et son honneur, ,indigné et seul, il n'a qu'une idée, laver l'honneur de l'être aimé.
La charge de le Carré bien que fiction, fait bien évidemment penser aux scandales qui éclaboussent régulièrement les laboratoires pharmaceutiques et l'on ce dit que le réel est peut être dans ces pages.
La belle Tessa hante constamment le récit et l'on se dit que le combat pour rétablir la vérité coute que coute est une formidable preuve d'amour.
Passionnant, glaçant, captivant. le meilleur le Carré pour moi.


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Big Pharma ?
Je ne suis pas complotiste. Mais les complots cela peut aussi exister. Entre les délires que l'on entend tous les jours et une attitude naïve il y a de nombreux degrés. Ce roman est là pour nous le prouver.
Ce roman (magnifiquement adapté d'ailleurs au cinéma) dénonce la politique de certains grands groupes pharmaceutiques à un certain moment, en certains lieux. Et c'est un constat terrible. John le Carré est pour moi l'un des auteurs les plus importants pour comprendre l'histoire récente, qu'il s'agisse de la guerre froide ou bien sûr comme ici du chaos de l'après-guère froide.
le livre est magnifiquement écrit, l'histoire finalement romantique en diable (mais comme toujours en réalité chez le Carré), la fin tragique (si vous avez lu un le Carré qui finit bien, il m'a échappé !), et le réalisme au plus haut niveau. John le Carré enquêtait énormément pour ses romans ( il l'a raconté de manière plaisante dans ses mémoires).
Inconsolable de son décès, je regrette un écrivain qui nous aidait réellement à comprendre notre monde, quand d'autres nous aident à nous intéresser à leur nombril. Et puis il y a une écriture si singulière, une ironie puissante et un sens qui n'est presque qu'à lui des personnages.
La finesse et la puissance de son analyse sur bien de sujets nous manque. Pour ceux qui découvrent le regard de le Carré sur l'Afrique, on peut prolonger cette lecture par le magnifique Chant de la mission.
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Un diplomate mûr et dilettante, en poste au Kenya, a épousé une femme nettement plus jeune, idéaliste et affranchie. Malgré leur passion, ils vivent ‘'en parallèle'' : lui avec la distance et la componction issues de son milieu et de sa formation, elle avec l'enthousiasme et le culot des défenseurs des grandes causes. le roman est la quête du personnage principal pour éclaircir les circonstances de l'assassinat de son épouse : il va la découvrir petit à petit, son amour va grandir jusqu'à épouser la cause de sa défunte femme... une rédemption.
Outre cette enquête et cette histoire de couple, il y a une description détaillée et au vitriol des machinations des industriels pharmaceutiques dans les pays sous-développés (utilisation de cobayes humains, mafias, mercenaires), des milieux diplomatiques post-coloniaux (pour avoir vécu l'expatriation, je trouve que c'est criant de vérité) et de la real-politique des grandes nations (avec la cohorte de fonctionnaires dénués de tous scrupules ‘'pour le bien du pays'').

C'est dur, noir et très réaliste.

Pour info : Fernando Meirelles a porté ce roman à l'écran sous le titre éponyme ‘'The constant gardner'', film nominé plusieurs fois aux Oscars et à La Mostra
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Plutôt bien écrit ,avec une histoire qui peut paraître réaliste ,j'avoue que j'ai été surpris par ce livre .
Un récit qui est en fait un prétexte pour dénoncer les abus des laboratoires pharmaceutiques( même si l'auteur s'en défend en fin d'ouvrage).
Les fameux "labos" qui auraient tendance à utiliser le continent africain comme" terrain d'essai" pour leurs nouvelles molécules avant de les commercialiser en occident .
Je lirai certainement d'autres livres de john le Carre .
Désolé de ne pas l'avoir défendu mieux que cela, j'ai parfois du mal a trouver les mots, mais il méritait surement mieux .
Heureusement, certaines personnes sur le site (plus doués que moi ) l'on certainement déjà fait.
Il n'est pas possible que ce livre soit passé inaperçu .
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La découverte du cadavre de Tessa Quayle, assassinée alors qu'elle venait de passer la nuit dans un oasis dans le Nord du Kenya, avec un beau médecin belge d'origine africaine et qu'ils partaient vers le Turkana, produit des remous au Foreign Office. Il faut dire que la belle et jeune avocate était mariée à un des diplomates mais qu'elle menait de grands combats contre la pauvreté et les injustices en Afrique. Ce qui n'était pas toujours du goût des autorités britanniques. Mais alors que la Grande Bretagne veut étouffer l'affaire, Justin, le mari de Tessa veut au contraire faire la lumière sur le meurtre de sa femme qui, il le découvre, se battait contre de grands groupes pharmaceutiques.

J'ai longtemps cru que John le Carré écrivait d'ennuyeux romans d'espionnage jusqu'à ce que je voie quelques bribes du film tiré de ce roman et qui m'ont donné envie de le lire. Si ce n'est pas vraiment un roman d'espionnage, on se retrouve malgré tout plongé en plein coeur d'une intrigue où l'auteur nous montre comment humanitaire, politique, corruption, recherche médicale et quête du plus grand profit sont étroitement liés et ce au détriment des régions pauvres du monde dont la population paie encore et toujours la cupidité de ses dirigeants corrompus et des pays occidentaux. Rien de nouveau sous le soleil, cela ne fait que confirmer ce que je savais déjà de mes lectures et de mes recherches sur un sujet qui m'interpelle.

Dans ce cas-ci, la cible sont les industries pharmaceutiques qui testent des médicaments pas encore au point sur des populations du Tiers-Monde qui ne pourront pas se défendre en cas de problème. Les premiers effets secondaires indésirables se font rapidement sentir entraînant la mort de nombreuses personnes au Kenya mais ils sont occultés par la société qui compte mettre le produit sur le marché. Cependant Tessa et son ami Bluhm, le médecin belge, ne l'entendent pas de cette oreille, au risque de défier les autorités et ces multinationales sans foi ni loi. Ils le paieront de leur vie.

John le Carré signe avec La constance du jardinier un thriller passionnant et haletant qu'il est difficile de lâcher tant le lecteur a envie de découvrir ce qu'il est arrivé aux deux amis. Justin, le mari qui ignore tout de ce que faisait sa femme car sa position diplomatique empêchait Tessa de pouvoir lui confier ses recherches et découvertes. Il avait une confiance aveugle en elle et c'est pourquoi il ne supporte pas qu'elle soit salie par les ragots après sa mort. Les personnages de Justin et de Tessa sont tous les deux forts et passionnés mais chacun à leur manière. le romancier prend le temps de les développer et chaque étape nous permet d'entrevoir de nouvelles facettes de leur caractère.
Ce roman est beaucoup plus qu'un simple thriller et c'est peut-être la seule critique que j'émettrai. C'est que parfois il tire en longueur. Les narrateurs changent tout au long du récit et s'alternent. le lecteur découvre la vie du Haut Commissariat au Kenya et le rôle que les différents diplomates et donc que les politiques ont joué dans cette histoire. Mais parfois, cela regorge de détails un peu inutiles, selon moi.

Un roman passionnant que je conseille, certes pas optimiste sur l'état de notre monde, mais qui me permet de découvrir un auteur de grande qualité !
Lien : http://www.chaplum.com/la-co..
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Brillant, passionnant, on ne le lâche pas avant de savoir la fin.
Un roman qui part d'une histoire qui pourrait être vraie à l'heure de la mondialisation et des scandales sanitaires, et qui se lit comme un thriller palpitant . Les personnages sont très bien campés, sans caricature aucune , on comprend toute l'ambiance des milieux diplomatiques et des services d'espionnage britanniques que l'auteur a fréquenté dans sa vie réelle. Un énorme travail documentaire a été nécessaire. Magnifique histoire d'amour du couple central.
Le film qui en a été tiré est réussi également.
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Le grand retour de John le Carré avec ce livre, à plus d'un titre : la justesse et l'humanité des personnages, notamment Justin Quayle, le fonctionnaire amateur de plantes exotiques se transformant en espion dur à cuire pour rester fidèle à ses convictions, la "thèse" courageuse et peu exploitée dans les romans, dénonçant les magouilles criminelles des multinationales pharmaceutiques, le scénario implacable qui ne vous lâche plus dès la première page, la concision du style (j'ai trouvé un peu verbeux certains autres romans de le Carré, comme "un pur espion" ).
Justin Quayle, diplomate jusqu'alors sans histoire, cherche à établir la vérité sur la mort de sa femme et veut défendre sa mémoire. Il sera alors contraint de poursuivre un combat qui au départ n'était pas le sien. Il découvre progressivement - en même temps que le lecteur - tout un pan de la vie de sa femme qui lui avait jusqu'alors échappé. En voulant rester jusqu'au bout fidèle à la mémoire de sa femme et à de profondes convictions morales, il devra renier le système auquel il appartient, devenir un paria malgré lui et, dans une logique tragique, chercher les ultimes réponses de sa quête dans un rendez-vous final, là ou tout avait commencé.
Un très grand écrivain et un très grand roman à ne manquer sous aucun prétexte !

Un petit bonus pour finir :
http://www.youtube.com/watch?v=FO4d2owsCpg
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J'ai adoré! Contrairement à mon habitude, j'avais regardé l'adaptation ciné avant de lire le livre, mais je n'ai pas été déçue, ni par le film ni par le roman.
J'ai beaucoup d'admiration pour les personnages, en particulier pour Justin Quayle qui se "secoue" et décide de continuer le combat de Tessa.
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« La constance du jardinier (The Constant Gardener ») » de John le Carré, maître du roman d'espionnage anglais, s'ouvre aussi sur un meurtre : Tessa Quayle a été retrouvée assassinée dans un 4x4 au bord du lac Turkana, et son mari, Justin, doit venir identifier le corps à la morgue de Nairobi. Justin Quayle est un conseiller d'ambassade britannique, irréprochable dans ses bonnes manières, mais sans trop d'ambition. En dehors des heures de bureau et des réceptions diplomatiques, c'est aux fleurs du jardin de sa résidence qu'il donne toute son attention, tandis que Tessa, la jeune femme qu'il vient d'épouser sur le tard, elle, se passionne pour les injustices vécues par les habitants du bidonville de Kibera. Ses activités outrepassent la bienséance qui convient aux épouses de diplomates quand elle s'intéresse de trop près aux médicaments contre la tuberculose, distribués dans certains villages et quartiers par un consortium pharmaceutique.
Que faisait Tessa au bord du lac Turkana ? le Dr Arnold Bluhm, un médecin africain qui l'accompagnait et qui a disparu, était-il son amant ? Ou bien l'a-t-il tuée ?
Certains critiques ont reproché à John le Carré de quitter les personnages à la morale ambiguë qui avaient fait le succès de ses romans d'espionnage pendant la guerre froide et de se reposer sur un scénario dans lequel la dichotomie du bien et du mal est plus évidente. Pourtant, ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la transformation de Justin. le diplomate effacé, décide, par amour pour Tessa, de mener une enquête parallèle pour comprendre pourquoi elle a été tuée et dénoncer le scandale qu'elle avait mis à jour et que le Foreign Service cherche à étouffer. Cette transformation du personnage de Justin est aussi très bien rendue dans le film inspiré du roman réalisé par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz, qui en outre inclut des vues époustouflantes du lac Turkana.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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J'avais à peine terminé le cerveau de Kennedy d'Henning Mankell, que j'ai enchaîné sur La constance du jardinier.
Et là, surprise ! Ils se sont passé le mot ou quoi ?
Après quelques dizaines de pages, je me rends compte que le thème est en gros le même : l'exploitation de la misère des gens, en l'occurrence des populations africaines démunies, par certaines multinationales occidentales, qui sous couvert d'activités sanitaires ou humanitaires, s'en mettent plein les poches et accablent encore plus ceux qui n'ont déjà rien.

Mais là s'arrête la ressemblance.
Avec La constance du jardinier, j'ai retrouvé les impressions que j'avais eues à la lecture de la maison Russie et le chant de la mission, du même auteur.
Ses romans semblent très travaillés, ancrés dans le monde réel avec ses tensions entre les Etats, ses diplomates et ses espions, ses grandes organisations qui cultivent le politiquement correct mais n'en sont pas moins dangereuses pour autant.
A tel point qu'il est difficile de percevoir la limite entre fiction et réalité.

C'est pourquoi il s'agit là, à mon sens, d'un très bon roman.
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