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Autant vous l'avouer j'aime beaucoup les livres et l'esprit de John le Carré.
Cet ouvrage vient en fait couronner la liste de ses livres. Il apporte le petit éclairage qu'il accepte de nous donner sur les personnages, fictifs ou non, qui ont jalonné sa vie et sa carrière. Passionnant, seul défaut : je le lis depuis plusieurs années et il me faudrait reprendre ses titres à l'éclairage des éclaircissements qu'il nous donne dans ce dernier livre. Un monde bien complexe, la guerre froide, l'espionnage, les traîtres. L'écriture est riche mais concise, pas de divagations inutiles. Si vous ne le connaissez pas, commencez bien sûr par ses oeuvres, finissez par le « tunnel aux espions » vous en avez pour des semaines de lecture et vous voyagerez dans le monde et les époques…
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Difficile de critiquer un livre autobiographique, en plus de ça l'auteur a vécu une vie exceptionnelle, riche en aventures et en rencontres. le théâtre de sa vie fût riche en émotions, il me fait personnellement rêver, peut-être un peu trop d'ailleurs, j'ai toujours voulu être l'espion qui échange des documents importants sur le banc d'un parc très fréquenté, avoir la confrontation de deux mondes, celui du secret et celui des quidams, bien loin de l'image de James Bond qui tire à tout va et fait exploser la moitié de la ville, j'aime par-dessus tout ce confidentiel regard sur le métier et c'est ce que John le carré me donne dans ce livre.
Des histoires il en a vécu mais je les qualifierais plus d'anecdotes, de celles que l'on raconte après avoir bu quelques verres pour impressionner ou pour partager son expérience de vie, tout simplement. C'est parfois un peu long à lire mais toujours intéressant à mes yeux et la plume de l'auteur fait des merveilles sur moi, j'adore sa façon subtile de distiller des indices comme il le fait si bien dans ses romans.
En bref, c'est un bon livre pour apprendre à connaître l'auteur aussi bien sur sa vie que sur sa façon d'écrire. J'ai adoré suivre ses aventures, ça m'a fait plaisir d'en apprendre un peu plus sur lui.
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Après les lectures au fil des ans d'une quinzaine de romans de J le Carré, j'ai beaucoup apprécié ces « notes complémentaires » qui contextualisent, complètent ou colorent mes lectures anciennes. Avec quelques touches d'humour ciselées et d'intéressantes pages sur son travail d'écrivain tandis que beaucoup le croyaient éternel espion.
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A défaut de voyages lointains, je parcours mes itinéraires de proximité en m'évadant par les podcasts de France CulturePhilippe Sands parle de John le Carré qui fut son voisin . le Carré est une vieille connaissance.  

Je lis régulièrement les romans de le Carré depuis L'Homme qui venait du Froid  lu chez des amis à Glyfada à 17 ans jusqu'au Retour de Service (2019). J'ai dévoré ces thrillers et j'ai commencé à en apprécier le style quand je suis passée à la Version Originale. Pensant qu'un roman d'espionnage serait facile à lire, je me suis retrouvée avec le lourd Harraps sur les genoux presque en permanence en raison de la richesse du vocabulaire technique et de la variété des styles selon le sujet abordé. Sa traductrice interviewée lors de l'émission suivante de la série consacrée à le Carré, explique aussi que la fascination que la langue allemande exerce sur lui,  explique peut-être la complexité des phrases de l'auteur, alors que l'Anglais privilégie plutôt des phrases courtes. 

L'écoute de ces podcasts m'a incitée à acheter le Tunnel aux Pigeons qui rassemble une collection de souvenirs. Ces mémoires d'un écrivain racontent  par courts chapitres comment  il a écrit ses livres (et les films tirés de ses oeuvres) . Il livre assez peu d'anecdotes concernant sa vie familiale (sauf ce qui concerne son père, un vrai personnage de roman) rien de son passé d'espion (cela se comprend). Il construit ses romans en se documentant précisément et raconte tous ses voyages préparatoires  : lieux mais surtout rencontre de personnalités qui l'inspirent. Comme ses intrigues s'articulent  dans la géopolitique et que sa notoriété lui ouvre de nombreuses portes, il a l'occasion de danser avec Arafat, de dîner avec Margaret Thatcher, Alec Guinness ou Robert Burton, et même le président Italien Cossiga. 

Chaque rencontre est mise en scène de manière spirituelle.  On découvre une galerie de portraits  pittoresques. L'histoire de la seconde partie du XXème siècle se déroule , de la construction du Mur de Berlin à l'exil d'Arafat à Tunis, Glastnost et  Tchetchénie, le Carré égrène ses souvenirs pour le grand plaisir du lecteur. Je me régale de cette évocation historique. Il y a juste quelques longueurs pour qui n'est pas britannique quand il s'attarde sur ses anciens collègues du MI5 ou MI6 ou sur des personnalités anglaises, mais cela ne concerne que quelques pages, le reste est vraiment très amusant.

"Mais ce qui m'importait encore plus, je le soupçonne même si je ne me l'avouais pas alors, était mon amour-propre* d'écrivain. Je voulais que mes romans soient lus non pas comme les révélations camouflées d'un transfuge littéraire, mais comme des oeuvres d'imagination qui devaient très peu à la réalité dont elles s'inspiraient."

Un autre aspect du Tunnel des pigeons est la construction d'un roman, la réflexion sur l'écriture. Un personnage de roman s'impose à l'auteur, il veut le voir s'incarner, rencontre dans monde réel son équivalent, le Carré étudie sa manière de s'habiller, de parler, ses expressions. le Carré peut parcourir le monde entier pour le voir évoluer, saisir sa psychologie. C'est fascinant. Comme l'espionnage est un monde de manipulation, l'écriture est aussi une manipulation de la vérité. 

L'écrivain rend compte de la complexité du monde sans manichéisme ni jugement de valeur. Il démonte les rouages des acteurs du pouvoir, politiques, militaires, grands firmes pharmaceutiques ou magnats de Presse comme Murdoch ou Maxwell...
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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.Le tunnel aux pigeons, sous- titré modestement et malicieusement: Histoires de ma vie. Histoires, anecdotes, souvenirs de rencontres, toutes en lien avec la grande affaire de cette vie: l'écriture.
David Cornwell, alias John le Carré connut très tôt le succès, avec L'espion qui venait du froid, et ensuite "la fin de l'innocence" soit le feu des projecteurs, les questions sans fin sur le vrai, le faux de ce théâtre d'ombres de l'espionnage, que lui appelle plutôt le théâtre du réel, puisqu'en espionnage comme en contre espionnage, il s'agit surtout de raconter une histoire à un personnage qui finira par jouer sans le savoir un rôle écrit pour lui c'est à dire contre lui... Théàtre et réalité sont une bande de Moebius sur laquelle les acteurs cheminent, bande qui on le sait ne comporte qu'une seule et même face... le travail de l'écrivain s'apparente à ce théâtre du réél, si bien que John le Carré rencontrera un jour en chair et en os un personnage qu'il avait créé, avant de le connaître. Il ne s'illusionne pas sur la portée de son oeuvre quant à un démasquage de ce qui serait la vérité.Souvent accusé d'avoir trahi des secrets d'espionnage, il s'en montre amusé, lui qui ne fut que brièvement employé par le M15, puis le M16, et il rappelle à quel point de véritables traîtres furent peu inquiétés voire couverts d'honneurs. le personnage de loin le plus énigmatique de son oeuvre n'y apparaît jamais. C'est son père, auquel il consacre, aux deux tiers de cet ouvrage, un chapitre sensiblement plus long que les autres. J'ai aimé aussi sa description de sa rencontre avec Bernard Pivot.
J'ai retrouvé dans ce livre, l'élégance, l'humour, et quelque chose d'une souffrance intime de l'enfance, élevée au rang de littérature, cette manière et ce style de l'écrivain de très grand talent qu'est John le Carré, enraciné dans le questionnement de l'enfant que fut David Cornwell. On ne peut qu'admirer le travail incessant d'écrivain par lequel il a interrogé le rapport de la réalité et de l'imaginaire, comme si sa vie même avait été un long debriefing.
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J'ai apprécié ce livre, d'abord un peu difficile d'accès, lorsqu'il raconte les premières années de John le Carré, de son vrai nom David John Moore Cornwell, en Allemagne, puis dans les services secrets britanniques.

Le livre est construit avec une grande rigueur, alors même qu'il se donne une apparence de promenade négligée dans les souvenirs de l'auteur. Plusieurs chapitres se suivent autour d'une dominante, selon les endroits où John le Carré était en poste, ou, le plus souvent, où il a effectué des recherches pour ses romans, rencontrant des personnes hétéroclites et les sondant pour en adopter des traits dans ses fictions.

Bien sûr, il a également rencontré des personnes célèbres, de grands hommes politiques, récits qui donnent lieu à des moments épiques, parfois d'une grande force émotionnelle – j'ai été bouleversée avec lui par le séjour en Palestine, la rencontre avec Yasser Arafat. Il a aussi rencontré des réalisateurs, des acteurs, pour les besoins d'adaptations filmées de ses ouvrages…

Parallèlement avec une bienveillance tranquille, il ne se départ jamais de ce fameux humour anglais, pince-sans-rire, qui confine parfois à l'ironie mordante. Il n'épargne pas les services secrets et leur sens particulier de l'honnêteté, leur usage du mensonge, du chantage… Nous sommes également aux premières loges pour voir évoluer la Russie post-Pérestroïka, gangrenée rapidement par les gangs et la corruption. Il semble que les services secrets britanniques et la CIA d'une part, le KGB d'autre part, aient passé durant la guerre froide leur temps à se chercher des noises, à se doubler, et les antagonismes ont perduré mais ne sont plus que le reflet d'un vieux monde.

Enfin, et ce n'est pas le moindre sujet, il a fallu à John le Carré affronter l'image de son père, Ronnie, pour exorciser toute la colère qu'il lui vouait, et tenter de comprendre quel homme il était vraiment, ce qu'il pourrait lui avoir légué… Ronnie était un personnage incroyable, presque légendaire, formidable escroc, qui mit souvent ses fils dans le pétrin, mais à qui il fallait toujours pardonner – le tout avec une mère qui s'était enfuie une nuit, et qu'ils n'ont retrouvée que beaucoup plus tard.

John le Carré dresse une sorte de bilan de sa vie et de sa carrière à travers des chapitres assez brefs, peuplés de personnages qu'il fait bien revivre, et traversant une grande partie de l'histoire du XXe siècle.
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Dans ce livre fourre-tout paru vers la fin de sa vie, John Moore Cornwell alias John le Carré a réuni, en chapitres séparés, des articles qu'il avait écrit pour divers journaux et revues apres etre devenu un écrivain célebre. Certains de ces écrits nous parlent de personnages réels qui ont croisé la vie de l'auteur et dont il s'est inspiré pour camper les figures principales de ses romans. D'autres sont des souvenirs personnels marquants datant des quelques années que l'auteur, dans sa jeunesse, a passé dans les services secrets britanniques et qui ont déterminé sa carriere littéraire. Il y a aussi les portraits remarquables de gens pour lesquels l'auteur a éprouvé une certaine admiration et meme fascination: Richard Burton, Alec Guiness et le tres peu connu mais tres admirable Vladimir Puchol. Pour les aficionados du sympathique Bernard Pivot, celui-ci fait également l'objet de quelques pages. Et puis il y a surtout, me semble-t-il, le chapitre extraordinaire consacré a la mere et au pere de l'auteur, qui est a mon sens le joyau du livre et dans lequel John le Carré dévoile a son lecteur la partie la plus secrete de lui-meme.
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Ne vous attendez pas ici à lire un nouveau polar de le Carré. Non, il s'agit ici d'un recueil de chroniques déjà publiées, de souvenirs, de rencontres, de confidence de l'auteur sur sa vie, sa famille et notamment son père.
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"Le présent ouvrage rassemble des anecdotes vraies racontées de mémoire. Mais que sont la vérité et la mémoire pour un romancier qu atteint ce que nous appellerons pudiquement le soir de sa vie? me demanderez-vous à juste titre. Pour l'avocat, la vérité, ce sont les faits bruts - quant à savoir si les faits peuvent jamais se trouver à l'état brut, c'est une autre histoire. Pour le romancier, les faits sont une matière première, un instrument plutôt qu'une contrainte, et son métier est de faire chanter cet instrument. La vérité vraie, pour autant qu'elle existe, se situe non pas dans les faits mais dans la nuance.
La mémoire peut-elle être objective? J'en doute. Même quand nous arrivons à nous convaincre que nous sommes impartiaux, que nous nous en tenons aux faits bruts sans fioriture ni omission intéressées, l'objectivité de la mémoire nous reste aussi insaisissable qu'une savonnette humide -en tout cas pour moi, après une vie passée à entremêler expérience et imagination."

Soit. Il explique n'avoir jamais "sciemment falsifié un fait ou une anecdote. Retouche si nécessaire, oui; falsifié, jamais."

Et c'est parti pour des souvenirs pas forcément chronologiques, où l'on rencontre palestiniens et israéliens, des ex du KGB, où l'on se rend au Cambodge et au Rwanda, avec l'auteur cherchant à écrire des romans aussi exacts que possible, et des personnages crédibles. Quelques pages plus poignantes, et une évocation de son père, une épine dans le pied ou une blessure, allez savoir.

Cela fourmille de détails intéressants, même si parfois j'étais un peu perdue, ce n'était pas grave, je passais rapidement. J'ai bien aimé voir comment ses romans pouvaient s'écrire, comment ses personnages pouvaient se créer à partir du réel.

"L'espionnage et la littérature marchent de pair.Tous deux exigent un oeil prompt à repérer le potentiel transgressif des hommes et les multiples routes menant à la trahison."

Côté écriture, bien entendu c'est fort agréable, l'auteur prétendant que sa formation a l'écriture fut celle de ses "officiers supérieurs pétris de culture classique". Exigeants et pertinents.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Une autobiographie avec des moments de sa vie d'espion, on se régale de découvrir les coulisses de certains événements, ou de personnalités de personnages connus. Un bon moment pour tous les curieux, même si j'aurais bien aimé aussi avoir quelques détails de plus sur sa vie d'écrivain.
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