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Critique de CorinneCo


Dans Derniers retranchements, Hervé le Corre, nous parle de l'Ultime comme ressource finale. Cette successions de nouvelles noires nous pousse dans des histoires ou l'abattement côtoie la colère ; des êtres, femmes et hommes accrochés à la vie, des ouvriers, des chômeurs, des « petites gens » comme on dit. La région bordelaise, la vie comme un rasoir appuyé sur la gorge. Sombres, cruelles, pour un peu j'étais chez David Peace, le jeu stylistique en moins. le Corre a une belle écriture classique, enveloppante, s'égrenant tel un fil d'Ariane ; poésie du noir, empathie de la classe moyenne, des « déclassés ». Pas d'espoir, on sait que cela finira mal, que dis-je ! Très mal ! on sait que tout déraille au détour d'une phrase ; la machine s'emballe et rien ne l'arrête. Dans une des nouvelles, très bien au demeurant, j'ai peut-être trouvé une forme de cliché : cliché des ouvriers et du patronat, du moins du salarié cadre. Mais je voyais avec mon oeil et non avec celui du protagoniste principal. le manichéisme social est en place, rien à dire. le Corre parle souvent à la première personne. le « je » heurte comme il peut heurter chez Peace ou Ellroy car il n'instaure aucune distance avec l'histoire et nous fait avaler des kilomètres de noirceur. Il n'y a pas le déferlement de monstruosités que l'on trouve chez les deux auteurs que je cite plus haut ; mais l'horreur et la souffrance peuvent être dans un petit matin qui se lève, dans une cuisine, en prenant un café avant de partir à l'usine ; où dans l'attente d'un jour sans fin à lire les petites annonces sur la table d'un bistrot.
Pour ceux qui rêvent d'arc en ciel et de fleurs printanières, de douceurs de miel, Hervé le Corre n'est pas approprié. Entre « Après la guerre «, celui-ci et « Les coeurs déchiquetés » je n'ai rien vu de tel. Je retrouve chez lui, un peu de Donald E. Westlake quand celui-ci quitte les tartufferies de John Dortmunder et nous plonge dans la société américaine. Hervé le Corre a cette veine du roman social ; la radiographie d'un pays, d'une ville, d'un groupe d'individu, de vies souvent passées sous silence. Un oeil sans concession et pétri d'humanité
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