À Saint-Cloud, dans son vaste cabinet de travail, dont les quatre fenêtres donnaient sur le parc, et qu’encombrait un pêle-mêle d’appareils électro-thérapiques, de flacons et de livres, le célèbre docteur Rabican était, depuis plus d’une heure, en grande conférence avec un de ses anciens clients, un gymnasiarque devenu aéronaute, et nommé Alban Molifer. Le fils du docteur, le jeune Ludovic Rabican, qui écoutait derrière la porte, et collait, de temps en temps, son œil au trou de la serrure, ne pouvait, malgré ses louables efforts, attraper que des lambeaux de conversation. Il savait qu’Alban, que son père avait, autrefois, guéri, grâce à une opération d’une hardiesse merveilleuse, s’occupait alors, dans le plus grand secret, de la construction d’un aérostat, conçu suivant des données toutes nouvelles.