Ce roman est court et se lit comme on une partition musicale dont le tempo, la vitesse d'exécution varie au gré des sentiments du personnage principal:
Lilou.
Les chapitres également courts, comme des phrases musicales avec des respirations fréquentes, donne un sentiment dominant d'exécution rapide sur le mode "vivace" et "stacato", rapide, envolé.
En effet, du début à la fin, aucun temps mort!
Lilou fait tout rapidement, elle s'habille vite, mange vite, presque goulûment, trébuche parfois mais se relève, rit d'elle-même et continue d'aller de l'avant comme pour exorciser le sort qui s'acharne sur Solal, l'être aimé.
Au début,
Lilou arrive à Barcelone pour se reconstruire, sur le mode "dolorosa", puis elle visite la ville de lumière aux parcs magnifiques sur le mode "cantabile" pour aboutir par la visite de la Sagrada Familia sur un mode "maestoso", solennel, majestueux pour exploser en "toccata" dans une explosion de lumière qui irradie des vitraux. Peu à peu elle reprend goût à la vie, laissant ses sens s'éveiller avec des moments de joie sur le mode "allegro".
De façon récurrente, l'évocation des moments passés avec l'être aimé revient comme une reprise, parfois intense sur le mode "vivace", parfois plus intime sur le mode "dolce"; des moments de bonheur entrecoupés de "pitsicatto" lorsque
Lilou et Solal font les fous sur la plage et de belles descriptions de la Bretagne sur le mode "cantabile"!
Une nouvelle "toccata" lorsque
Lilou apprend une nouvelle qui la chamboule totalement, des moments de suspens et d'inquiétude sur le mode "appassionata" et un final "con forza" dans un happy end comme on les aime.
Tous les sentiments de l'âme humaine sont exprimés avec beaucoup d'intelligence, du moins c'est ainsi que je l'ai ressenti.
Lisez "
Lilou", ou plutôt écoutez
Lilou comme un beau morceau de musique .