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Citations sur L'Anomalie (998)

Et au cœur de cet incendie sans fin qui de tout temps a dévoré l’Amérique, dans cette guerre que l’obscur mène à l’intelligence, où la raison recule pas à pas devant l’ignorance et l’irrationnel, Jacob Evans revêt la cuirasse d’ombre de son espérance primitive et absolue. La religion est un poisson carnivore des abysses. Elle émet une infime lumière, et pour attirer sa proie, il lui faut beaucoup de nuit. (page 294)
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Il sait malgré tout qu’il suffira qu’une de ses phrases soit plus intelligente que lui pour que ce miracle fasse de lui un écrivain. (page 172)
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La mort n’est jamais une chose digne, Victor, elle est toujours solitaire. Mais on peut espérer de ce moment ultime des adieux qu’il serve au moins à ceux qui restent. Si les stoïciens disent vrai, si rien n’existe entre les hommes, ni amour, ni tendresse, ni amitié, mais qu’au contraire le corps est tout, s’il est vrai que toute sensation prend naissance et racine en soi, alors Victor, ce dernier mot n’est pas inutile.
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La nostalgie est une scélérate. Elle laisse croire que la vie a du sens.
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Toujours se méfier des gens qui nous demandent de nous méfier
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Sa première vision de Lagos, du hublot, à travers la nuée brune de pollution, ce furent des kilomètres carrés de taudis collés les uns aux autres, des millions de toitures en tôle rouillée, un quadrillage anarchique, et aussi cet immense embouteillage, coloré en jaune et noir de doryphore par ces milliers de minibus si dangereux qu’on tente de les interdire, en vain. Et chaque été, quand viennent les pluies torrentielles, Lagos rappelle à tous qu’elle signifie « lacs » en portugais. (page 87)
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L'architecte dresse la liste de ce qui, dans les manières de la jeune femme, l'a peu à peu anéanti, et il en conclut que tout se ramène à la question du corps. Depuis qu'il voit la mort à l'horizon, c'est à dire depuis longtemps, il place le désir au centre de ce qu'il appelle l'amour.
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Nous sommes aveugles à tout ce qui pourrait prouver que nous nous trompons. C’est humain. Nous ne sommes pas rationnels.
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Dans leurs échanges, malgré ce qui les sépare - trente-trois ans, deux milliards de dollars en stock-options et un dentier étincelant -, tous deux abusent des prénoms, et cela colore leur conversation d'une touche raffinée d'hypocrisie vénéneuse. Seraient-ils latins qu'ils se tutoieraient. En bourgeois qui se déclare l'ami de son jardinier, Prior s'est persuadé de cette fiction d'amitié, mais Joanna n'est dupe de rien. Elle discerne dans le rictus de Prior cet indicible du Sud qu'il porte sur lui, ces signes et ces nuances symboliques qui imprègnent toutes les relations raciales, elle reconnaît cette posture spontanée qui autorise une riche dame blanche aux cheveux bien mis à offrir à son chauffeur noir le plus radieux des sourires, un sourire d'affection écrasant où se déchiffre son impérieuse certitude de l'infériorité naturelle de ce petit-fils d'esclave, ce sourire empoisonné qui n'a pas bougé d'un pouce depuis Autant en emporte le vent et que toute son enfance Joanna a vu se dessiner sur les visages poudrés des clientes blanches de sa mère couturière.
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Peu à peu, face à l’exaltation d’André, à ses bras qui veulent l’enserrer, à ces baisers qu’il lui inflige à tout instant, devant ses amis à qui il veut « absolument la présenter », comme le butin d’une bataille qu’il aurait gagnée, elle recule. Pourquoi les chats qui attrapent les souris refusent-ils de les laisser vivre ?

(LUCIE)
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