Citations sur Le jour des morts (74)
Matiblout fronça le sourcil.
- pas d'empreinte, d'ADN?
- non patron. Aucune empreinte génitale.
Matiblout se redressa, surpris.
- génétique vous voulez dire...
- Si c'est le terme officiel...
Mehrlicht aimait taquiner Matiblout en citant les lapsus d'Hortefeux et de ses autres amis de L'UMP. C'était un hobby.
Et ces cheveux mi-longs...etait-ce une coupe tolérable pour un représentant de l'ordre ? Et puis... il était fils de. Et puis... il avait interrompu son rite onirique ; aux yeux de Mehrlicht, il était cet improbable papoose qui refusait d'aller chercher la plume d'aigle en haut de la montagne, un scout qui récusait son animal-totem, un Pygmée qui regimbait à se faire scarifier le visage et tailler les dents en pointe...
Troizio, ton gars, je le connais pas. Mais je suis sûr que s'il avait des cheveux il serait célèbre !
Dossantos s'affala sur sa chaise, ahuri.
- Non, t'es sérieux, là ? Tu connais pas Bruce Willis ?
- Je devrais ? Il a écrit quoi ?
- Tu te rends compte ? Il ne connaît pas Bruce Willis...
Un monde s'effondrait autour de Dossantos. Merlicht le toisa.
- Bah non ! C'est qui ? Ton coiffeur ?
Latour pouffa de rire. Dossantos ne se démonta pas.
- Bruce Willis, quand même ! C'est Lepers qui se marrerait bien, tiens !
leur amitié se ressoudait comme les barreaux d'une cage ( Dossantos et Sourans).
- T'as vue l'état de ta chambre ?
Jean-Luc soupira.
- Il est 4 heures du mat', et tu t'es réveillé pour me demander de ranger ma chambre ?
- Non, non, bien sûr. Mais là, ça sent la bête ! Tu fais pourrir quoi, au juste ? Tu veux créer de la vie ?
- Ce boulot me permet de croire qu'on peut arranger les choses, au contraire. C'est les hommes qui me débectent.
Parce que nous sommes tous d'indécrottables tarés, obnubilés par les fêlures et les caprices de nos nombrils.
A se demander si se dézinguer les uns les autres, c'est pas tout bonnement rendre service à l'espèce entière...
Qu’est-ce que nous a laissé La Varenne ? Un amour de la grande cuisine française, une alchimie des goûts et des saveurs , une philosophie de la bonne bouffe .Quand il nous dit «quand je mange une soupe aux choux , je veux qu’elle ait le goût de chou » , il a tout dit , putain ! On doit reconnaître le chou quand il y a du chou , sentir le chou dans son contexte , l’histoire du chou , le champ du chou , sa vie de chou ...
- Ses joies et ses peines de chou , approuva Carrel.
-Il est 4 heures du mat’, et tu t’es réveillé pour me demander de ranger ma chambre ?
-Non, non , bien sûr. Mais là , ça sent la bête ! Tu fais pourrir quoi ,au juste ?Tu veux créer de la vie ?
Aux murs pendaient quelques posters sombres à têtes de mort de groupes de metal qui , par décret de Mehrlicht Père , la fermaient après 22 heures .
- Je ne veux pas de stagiaire. Je l'ai dit dix fois; je hais les stagiaires, je les exècre. Je les abomine. Je les vomis!
Matiblout attrapa ses lunettes et les replaça sur son nez. Mehrlicht enchaîna:
- Ils sont stupides, ils ont deux mains gauches, ..Et puis ils sentent fort, comme des petits animaux mais en plus gros...