Divins, Tome 1: L'Épée d'Ariane est un bon premier roman, auquel je n'ai pas accroché jusqu'au bout.
Tout d'abord, j'ai vraiment apprécié le prologue faisant référence à la bataille des Thermopyles, les passages où l'on était directement dans l'Olympe et l'utilisation de mots en grec ancien (utilisés tout au long du récit, ils participent à la mise en place de l'atmosphère) qui ont donné cette ambiance fantaisie et mythologique. J'étais vraiment dans un monde où les dieux grecs existent, manipulent, manigancent et agissent selon leur volonté propre, dans un dessein connu seulement d'eux-mêmes.
Dans l'ensemble le récit est bien mené, même si à certains moments, de par les coups bas et les traitrises, les retournements de situation un peu surprise, j'ai parfois perdu le fil dans l'action
(c'est en particulier assez vrai pour la bataille finale). Certains dialogues aussi m'ont semblé parfois confus, car lorsque nous avons beaucoup de participants dans une discussion (quatre ou cinq par exemple), savoir qui dit quoi à qui est primordial (au final bien entendu, je m'y suis retrouvé : j'ai dû simplement relire ces passages une fois de plus).
Le principal point faible du roman est l'utilisation incomplète de certains ressorts dramatiques en particulier au niveau de la psychologie des personnages.
Je n'ai par exemple pas pu m'identifier à 100% au personnage principal Achille.
J'explique pourquoi :
Achille est une jeune femme de famille aristocrate, journaliste, mariée à un avocat Daniel et ce couple souhaite depuis un certain moment avoir un enfant (je fais référence ici au premier chapitre).
À un moment du récit, Achille se retrouve à l'hôpital après une expérience très traumatisante. On y apprend qu'elle attend un enfant.
Le récit se poursuit, elle rencontre Mathias/Dienekès son ancêtre (l'élu de Zeus) qui doit la protéger et quoi de mieux pour la protéger que de lui apprendre à se battre en s'entrainant. Rappelons qu'elle est enceinte et qu'elle le sait. Elle est lié à lui par une force divine qui la rend quasi immortelle (mais pas son bébé). Moi, cela m'a marqué, car je le sais par expérience auprès de ma femme, les trois premiers mois dans cet état sont cruciaux et il faut faire très attention pour ne pas perdre son enfant en devenir. Comme Achille est à la fois fragile et bad-ass, on ne peut pas dire qu'elle ait vraiment fait attention à son état et il a suffi d'un combat de trop pour que sans surprise, ce qui devait arriver, arriva.
Alors chaque femme est différente et réagit différemment bien sûr (toutes n'ont pas l'instinct maternel inné), mais d'un point de vue purement psychologique, je pense que le fait d'être enceinte, d'avoir un embryon, une nouvelle vie à l'intérieur de soi, aurait dû influencer sa façon de réagir, ses actes dans la suite du récit ce qui aurait donner de l'épaisseur au personnage et l'auteure aurait pu en en retirer beaucoup plus le ressort dramatique.
Je pense que ça vient du fait que l'auteure a pris le parti de développer une héroïne forte, et a voulu privilégier l'action sur la fin du roman plutôt que la dramaturgie individuelle des personnages.
En contrepartie, l'auteure a réussi pour d'autres personnages à leur donner beaucoup plus d'épaisseur (je citerai ici Alexandre, le frère d'Achille, ou Suzanne la dernière Varkaris).
Du coup, ça m'a empêché de donner une note vraiment plus haute.
Ca ne m'empêche pas moins de dire que j'ai passé un excellent moment, en compagnie de ce roman et que j'encourage l'auteure
Claire Lecocq à continuer d'écrire la suite.
Ici, je vous invite lecteurs, lectrices à vous faire votre propre idée de ce premier roman auto-édité par
Claire Lecocq.