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EAN : 9782385291778
624 pages
Charleston (20/03/2024)
3.85/5   24 notes
Résumé :
Dans la monarchie divine de Ciel et l'Ordre de Zeus, Koré, jeune déesse sans pouvoir, grandit à l'ombre de sa puissante famille. C'est loin de l'Olympe, auprès des mortels auxquels sa mère Déméter enseigne l'agriculture, que son pouvoir se révèle enfin. Koré devient Printemps, Feu de Terre, et l'héritière d'une lignée de déesses gardiennes de l'ordre ancestral. Mais avec cette révélation jaillit la contestation, le rejet d'un ordre oppressant et patriarcal.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une grande connaissance de la mythologie grecque mais une description qui n'en finit plus !

Alors que Déméter est une déesse accomplit, sa fille, Koré, qui est aussi celle de Zeus, tarde à faire jaillir ses pouvoirs. C'est auprès des mortels et de sa mère qui enseigne l'agriculture, qu'ils vont enfin se révéler après de très nombreuses années.
Mais forte de ce nouveau pouvoir, elle décide de déclarer la guerre à Ciel. Zeus ne l'entend pas de cette oreille et veut que sa fille lui obéisse. Avant qu'elle n'ait pu mettre son plan à exécution, elle se fait enlever par son oncle, Hadès et devient sa captive dans l'autre monde, celui d'où personne n'en revient. Déméter ne se remet pas de la disparition de sa fille et va tout mettre en oeuvre pour que Zeus lui rende. Mais pendant ce temps-là, un amour naissant voit le jour dans les Ténèbres. Et Perséphone voit le jour…

Tout d'abord on peut reconnaître que l'auteur a respecté le mythe de Perséphone et nous a fait part de sa grande connaissance sur le sujet ce qui est très appréciable.
Il prend le temps de mettre en avant ses protagonistes, autant la mère que la fille, en leur attribuant des chapitres par alternance et nous donnant leur point de vue. On assiste à l'évolution de Koré auprès des mortels ainsi que sa détermination à s'opposer à Zeus et à créer un nouvel ordre.
Benjamin Carteret prend le temps de tisser un lien fort entre Déméter et Koré afin de mieux comprendre la douleur que ressentira la mère quand sa fille se fera enlever.
Alors que la mère est inconsolable suite à la perte de sa fille, et qu'elle est prête à tout pour la retrouver, on découvre le lien qui se tisse entre Koré et Hadès dans l'autre monde.
Nous avons une Koré qui commence à s'affirmer sans être constamment sous le couvert de sa mère et qui commence à prendre sa place en tant que Perséphone.
On découvre un Hadès qui est loin d'être le monstre que l'on peut décrire dans certaines autres histoires.

Si le mythe est très bien respecté, les descriptions étaient à mon goût beaucoup trop longues et on a du mal à s'attacher aux personnages. Il me manquait ce lien qui se construit entre l'histoire et le lecteur afin de se sentir ancré dans l'univers mythologique grec.
Cependant pour ceux qui ne connaissent pas mythe de Perséphone, ce roman est très bien détaillé et permet de bien connaître les Dieux grecs et leur façon de vivre, de s'imposer et de se faire adorer par les mortels.

Je remercie les éditions Charleston et Babelio pour la découverte en avant-première de ce beau roman.
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Une histoire captivante !

Les mythes ont une réelle nécessité : ils doivent continuer d'être racontés mais d'une manière intelligente qui permet de s'interroger et de mieux appréhender la société actuelle ainsi que nos rapports sociaux contemporains.

Benjamin Carteret y est arrivé avec brio. Il a évité les écueils de la réécriture mythologique actuelle (trop romancée, trop Disneylandisée, ou se revendiquant seulement de nom d'être féministe mais n'y mettant aucun fond...).

Perséphone : l'enlèvement d'une jeune fille, un prélude au mariage.

L'auteur décrit ce rapt et ses conséquences avec détails.
La construction de son récit est intelligente car les événements sont relatés de manière chorale, par la mère (Déméter) et par la fille (Koré/Perséphone).
On perçoit tout au long du roman les évolutions du rapport mère/fille. (L'interdépendance mais aussi le besoin d'émancipation de Koré vis-à-vis de sa mère)

On y comprend la soudaineté de l'acte (la fin d'un monde maternel sécurisant, cette rupture mère/fille), le peu de solidarité entre femmes dans cette société patriarcale sous sa forme absolue.

Grâce à une écriture poétique, l'auteur montre la détresse d'une mère prête à tout pour retrouver sa fille, mais aussi sa détermination et sa résistance à l'ordre patriarcal.

Confiscation des domaines des déesses au profit des époux lors des mariages, mais surtout les viols et incestes banalisés, ce Zeul cruel, tyrannique, incapable de contrôler ses pulsions, en toute impunité, ce violeur en série.

Déméter et Perséphone s'éloignent des stéréotypes de la femme dans la mythologie (soit elles sont jalouses et irascibles comme Héra, soit elles sont naïves, passives et interchangeables).

Déméter résistera farouchement et se rendra coupable de tous les maux car cette déesse de la fertilité (passage de la nature à la culture) détruira tout ce qu'elle avait construit, semant mort et désolation.

Perséphone ne se laissera pas domestiquer, dompter, assujettir par Hadès. On verra éclore une femme déterminée.

L'auteur m'a montré sous un jour nouveau le monde de l'Olympe, la construction des mythes, l'émancipation des déesses, en y intégrant une dimension écologique.
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Ce roman, mythologique, qui raconte l'histoire de Demeter et de Perséphone, n'est pas qu'un roman mythologique.
Il explique aussi les conflits de famille, le patriarche, enfin celui qui a pris la tête d'une révolte des enfants contre un père abusif, qui les mangeait, et son rôle dans la famille. C'est très très chouette de voir ces dieux et déesses incarnés de cette manière, avec la politique, la lutte de pouvoir et d'influence sur les hommes. J'ai plongé en Grèce Antique où j'ai retrouvé les dieux que j'apprécie, ceux que je connais moins bien parce qu'ils sont considérés comme mineurs.
J'ai aimé encore plus de retrouver Ganymède, Narcisse, Artémis et ce terrible Zeus (que je détestais déjà) que j'abhorre encore plus maintenant que j'ai lu l'histoire.

Demeter, la soeur de Zeus, a eu une fille avec lui, comme le raconte la mythologie. Ici, on comprend les raisons de cette décision et ses conséquences.
J'ai plains Koré et sa maman, moi ! J'ai souffert comme elles, d'ailleurs. Nous assistons à des scènes terribles, la violence, des scènes et des sentiments.
N'oublions pas que l'ensemble se déroule dans la Grèce Antique et qu'à cette époque-là, les gens ne connaissaient pas la bienveillance.

Tout se passe bien, Koré trouve un domaine où exercer ses talents, en compagnie de sa mère et où elles se complètent, jusqu'au jour où… Tonton Hadès arrive.
Je riais en parlant de Tonton Hadès, parce que je connais le mythe et que je l'ai lu à plusieurs reprises dans divers ouvrages.
Ici, il est bien plus détaillé, avec des évolutions parrallèles. Celle de Déméter, mère éplorée de perdre sa fille brutalement sans explications, et celle de Koré, fille qui cherche son indépendance.

Cette histoire est aussi celle de la maternité. D'une mère qui doit laisser son enfant partir loin d'elle et devenir adulte à son tour.

Je ne suis pas une experte en mythologie, mais j'en connais quand même un bon rayon et là, j'ai appris pas mal de choses. Je vois ton travail de recherche et ta grande connaissance du domaine et personnellement, j'adore ! J'ai lu un roman et appris plein de termes et concepts que je connaissais mal jusqu'à maintenant. Et vu que c'est romancé, c'est moins lourd que des livres encyclopédiques.

A recommander aux amateurs de mythologie, à ceux qui aiment les histoires de famille assez compliquées et ceux qui veulent lire un roman dans le style Grec d'Homère, qui donne moulte détails sur la scène, le quotidien et les sentiments des protagonistes.
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En fin d'ouvrage, dans ses remerciements, Benjamin Carteret évoque Henri Bauchau qui lui a permis de "réaliser que les mythes sont profondément actuels et nécessaires". Je crois que c'est ce qu'il est parvenu à faire également avec son Perséphone : un mythe actuel et nécessaire, celui d'un renversement de l'ordre établi, d'un retour à la Terre primordiale, et d'une rage féminine ardente et légitime.

Koré, fille de la déesse de Terre, Déméter la Nourrice, et de Zeus l'Ordonnateur, dieu du Ciel, grandit dans l'ombre, sans pouvoirs et parmi les mortels alors que sa mère enseigne patiemment à ces derniers l'agriculture. Au fil des siècles, sous la tutelle de Déméter, elle s'ouvre au pouvoir du Grand Tout et de Gaïa, déesse primordiale de la Terre. Elle apprend à se connecter à sa nature profonde et se révèle aux yeux des dieux et des hommes comme l'incarnation de Feu de Printemps, le pouvoir de Terre jaillissant. Sa flamboyance et sa vitalité primordiales ne peuvent être contenues par l'Ordre écrasant que Zeus impose violemment. Koré est sûre de sa puissance et pleine de révolte mais elle est brutalement enlevée par Hadès. Alors que Déméter, ravagée par le désespoir, prive la surface de la Terre de sa fertilité; c'est en son coeur, aux Enfers, que la Jeune Fille comprend sa destinée et opère sa mue. Elle devient Perséphone.

La première partie du roman, centrée sur l'enfance et l'apprentissage de Koré auprès de Déméter, est une ode à la puissance et la complexité du lien mère fille. A leur féminité également. Benjamin Carteret tisse patiemment, prudemment, leur relation aussi belle que houleuse. En parallèle, le lecteur découvre et apprend, au rythme de la Jeune Fille, les pouvoirs de la Terre, la philosophie et les mystères qui l'entourent, mais aussi sa place tronquée injustement au sein du panthéon créé par Zeus. L'auteur parvient à faire nôtre le sentiment d'injustice et de révolte, la rage flamboyante, qui embrasent Koré.
La seconde partie est celle de l'Hiver de Déméter et de la naissance de Perséphone reine des Enfers. Encore une fois, l'auteur construit avec soin la relation a priori contre nature entre le dieu des Enfers et la déesse du Printemps.

J'ai aimé l'écriture ample, le rythme parfois lent et presque méditatif imposé par le mouvement de la nature créatrice et fertile des pouvoirs inhérents aux deux narratrices. Cette amplitude se retrouve aussi dans le style, qui, tout en restant simple, possède un relief et un souffle propre à la narration des épopées fondatrices.

A travers les voix en échos de Déméter et Koré, la mère et la fille, Benjamin Carteret ne déroule pas seulement devant nos yeux l'histoire millénaire de Perséphone. Tel un aède, il rend le mythe vivant, vibrant et intemporel.

J'ai absolument adoré circé de Madeline Miller, que je place parmi mes livres doudous. le silence des vaincues de Pat Barker était aussi une très bonne mise en lumière des femmes des mythes antiques. A mes yeux, Benjamin Carteret a produit un travail de réécriture de qualité similaire, très érudit et parfaitement moderne. Très féministe, aussi.
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ÉBLOUISSANT
Installées sur le Mont Olympe, Koré, fille de Zeus, et sa mère Déméter Mère sont condamnées à l'exil. Et parce que les déesses n'ont pas les mêmes droits, Koré crie son injustice et sa colère à l'égard de la domination patriarcale et oppressante de l'Ordre des Dieux.
Koré tarde à choisir son domaine et se sent mal aimée des siens. Parce qu'il n'y a pas plus terrible qu'un dieu qui ne considère plus un autre dieu. Koré se doit d'annoncer au plus vite son pouvoir pour rester au monde, sinon elle disparaîtra...
Subitement, tel un éclair dans la nuit, Koré devient Feu de Terre et Déesse du printemps.
Koré, devenue incontournable et courtisée, Déméter la met en garde sur les dangers des dieux et l'asservissement. Elle n'a que trop vu toute sa vie des déesses sublimes, fortes et indépendantes, détruites et réduites au silence par une union écrasante.

Face à Zeus, en quête perpétuelle de pouvoir et de domination, Koré, éclatante de son pouvoir et plus déterminée que jamais, déclare la guerre à Ciel.
Brutalement Koré disparaît, capturée par son oncle Hadès, terrible seigneur du monde souterrain. Déméter est désemparée car le seigneur des morts ne plie jamais, ne rend jamais...
Une période sombre traverse Déméter alors endeuillée. Partout, elle cherche désespérément sa fille disparue... Et elle est prête à tout pour la retrouver...
Pendant que l'amour éclos dans le royaume des ombres, dans le coeur de Terre nait Perséphone...

A travers une plume riche en références mythologiques, Benjamin Carteret nous livre une interprétation captivante du mythe de Perséphone.

Un roman de mythologie grecque éblouissant, profondément féministe, et faisant écho aux transformations écologiques actuelles.

J'ai aimé le personnage de Perséphone, héroïne forte et engagée. J'ai aimé son désir d'émancipation et de liberté, sa volonté de s'affranchir du patriarcat.
La bonne et douce Déméter peut aussi être la plus féroce des déesses lorsque l'on s'en prend à sa fille.

Un roman qui allie amour envoûtant et interdit, indépendance de la femme et mythologie grecque.🤍

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les promesses que se font les enfants sont les plus sacrées de toutes, elles deviennent les colonnes des temples de leurs vies.
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Et moi, je t'interdis de me parler de la sorte. Je suis Printemps, quatrième Gardienne de Terre dans le ventre de laquelle nous te permettons de bâtir ta demeure. Rien ne peut m'interdire. Personne ne peut me brider.NI Ciel, ni toi. J'irai, ferai, dirai, brillerai comme bon me semble et jamais personne ne m'enfermera à nouveau dans le noir. Maintenant, laisse moi aller, je n'ai pas besoin qu'on me protège. Ton frère et toi m'avez déjà tout fait.
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La misère humaine n'a d'égale que la force et la résignation des mortels. Les vies de ces femmes et de ces hommes, si pauvres, si courtes, ne les empêchaient pas de s'aimer comme des fous, d'être reconnaissants, de croire et de s'acharner.​
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Terre est maternelle, égale et n'appartient à personne et à tous à la fois, car tous appartiennent à Terre. Ce que l'on fait aux autres, on le fait à Terre et à soi-même dans un unique mouvement.
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La Terre qu'elle défend est à son image, contrainte dans les petites cases de ses champs fertiles travaillés par des propriétaires. C'est la vision de Ciel projetée sur ce que les autres pensent encore être "un domaine". Terre n'est pas un domaine. Tu le sais aussi bien que moi. Les dieux, comme les mortels qui sont leurs créatures, ne regardent désormais que leurs petites villes, leurs maisons, leur groupe, leurs terrains à défendre.
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