Merci à SimPlement et à l'auteur de m'avoir permis la lecture de cette nouvelle .Une nouvelle qui nous amène dans le Yukon dans le nord du Canada .Une famille est cloîtrée depuis 6 jours dans un chalet alors que le blizzard souffle et que les températures extérieures atteignent des records jamais atteints .Une famille qui voit les lumières des voisins s'éteindre les unes après les autres et qui entend les chiens de traineaux hurler à la mort .Vont-ils en réchapper? Il faudra la lire pour le savoir .
Commenter  J’apprécie         290
Une courte nouvelle qui nous emmène dans le grand froid canadien où une famille se terre dans ce qui n'est déjà plus un abri contre le gel et la mort.
A travers ces quelques pages, on sent toute la puissance d'évocation de la plume de l'écrivain qui parvient en peu de mots à faire ressentir à son lecteur le froid et la peur.
Commenter  J’apprécie         140
Quand l'auteur m'a proposé de découvrir cette nouvelle, le résumé et la couverture m'ont tellement intriguée que j'ai eu envie de plonger dans ce texte. C'était la première fois que je découvrais la plume de l'auteur et je dois dire que j'ai été impressionnée par la qualité du texte de cette nouvelle qui est glaçante et des plus sombres.
Nous allons être transportés dans un village qui est au coeur d'un hiver terrible. Quand je dis terrible, vous n'imaginez pas à quel point… Ce dernier est destructeur à tous les égards et nous glace autant que les terres qu'il transperce. Quand l'hiver se transforme en chasseur et que son seul but est de tuer, cela donne cette nouvelle qui transperce et qui glace le sang.
La famille que nous suivons nous touche en plein coeur et nous ne pouvons que découvrir, totalement impuissants, l'horreur qu'ils vivent et la destruction qu'ils subissent. J'ai été totalement retournée par cette nouvelle qui est d'une force incroyable et qui nous fait tellement mal. Comment rester insensible face à l'impensable ?
Mais si le sujet est d'une dureté incroyable, il montre aussi la force que le psychologique peut avoir. Nous suivons cette famille à l'instant présent, sans réellement connaître l'univers dans lequel nous sommes, ni les raisons pour lesquelles leur monde en est arrivé-là, mais cela ne gêne en rien la compréhension et rend presque le récit encore plus fort et plus glaçant.
La nouvelle étant très courte, je ne vais pas vous en parler davantage pour essayer de garder encore un peu la surprise face au récit qui nous est proposé. Mais ce que je peux vous dire, c'est qu'il vous faut absolument découvrir ce texte qui vous fera probablement verser quelques larmes…
En bref, cette nouvelle est un vrai coup de poing dont on se remet difficilement.
Commenter  J’apprécie         50
Ecrire des nouvelles est souvent une gageure puisque l'histoire proposée aux lecteurs est courte – moins d'une trentaine de pages en moyenne – ce qui implique pour l'auteure de donner d'emblée le ton et le style de son écriture qui doivent être percutants et imagés, avec des personnages facilement identifiables, aux caractères bien trempés qui ainsi les démarquent.
C'est chose faite ici puisque l'écrivain nous conte ici le récit et la résilience du seul survivant de son village après un hiver cauchemardesque.
Le cadre est posé dès les premiers paragraphes, celui d'une maison abritant de manière dérisoire ses quelques habitants de la fureur d'une tempête de neige furieusement dévastatrice, au sein d'un village devenu fantôme par la faute des éléments déchaînés, on le devine, depuis plusieurs jours voire semaines consécutives.
Le plus jeune voit progressivement s'éteindre la vie de tous ses proches, comme un enfant maladroit soufflerait les bougies du macabre gâteau symbolisant sa famille. Une seule continuera de briller vaille que vaille, la sienne, et après cette meurtrière apocalypse blanche, il lui faudra puiser en lui les forces et raisons de continuer son propre chemin, en fidèle gardien de la mémoire des siens.
Cette nouvelle, pas si imaginaire que cela si on songe aux multiples, imprévisibles et trop souvent incontrôlables changements climatiques de ce début de 21è siècle, laisse une large part à la réflexion des lecteurs. Que ferions-nous si, un hiver prochain, nous y étions confrontés sans possibilité de nous y soustraire de quelque façon que ce soit ?
Cette histoire déchirante à bien des égards offre aux lecteurs une profonde réflexion sur la fragilité de la vie et la force de l'esprit humain face aux pires formes d'adversité. Elle fait aussi réaliser à quel point la solidarité serait capitale pour survivre, si cela devait nous arriver demain, à un semblable enfer blanc.
Je n'ai qu'une seule remarque, et cet avis m'est strictement personnel. Il manque l'image de couverture dans la version numérique envoyée ce qui est un peu dommage car les couvertures sont très importantes visuellement puisque ce sont elles qui donnent le ton de l'histoire proposée aux lecteurs. Et les illustrations auraient eu un impact plus fort il me semble, si elles avaient été incluses sous forme de photographies plutôt que sous l'apparence des croquis noir et blanc insérés au début des chapitres clés. L'essentiel est le pari littéraire que l'auteur a fait du choix du récit-nouvelle et qui est ici pleinement réussi. Bravo !
Commenter  J’apprécie         10
Comme pour me dire que même si elle semblait abattue, elle n’avait pas encore abandonné le combat. Elle avait
juste demandé une petite pause à la vie, avant de reprendre.
La veille, toute la nuit, et ce durant des jours, le vent glacial et meurtrier du Yukon, avait une fois de plus démontré aux yeux des Hommes, toute l’étendue de la cruauté de mère Nature : la femme-neige, vêtue de son linceul blanc, nous avait enlacé de tout son souffle et de tout son amour.
Entassant, sur son passage, des dizaines de cadavres désespérés.
"La veille, toute la nuit, et ce durant des jours, le vent glacial et meurtrier du Yukon, avait une fois de plus démontré aux yeux des Hommes, toute l'étendue de la cruauté de mère Nature: la femme-neige, vêtue de son linceul blanc, nous avait enlacé de tout son souffle et de tout son amour."
Ma mère me serra davantage contre elle, avec mon petit frère dans ses bras. Je voyais les mains de ce petit être d’à peine dix mois, greloter sans arrêt. Je revois ses yeux fermés par la fatigue, ses paupières cristallisées par le froid, et ses petites lèvres fendues par la faim.
Mais personne n’osait sortir pour se mesurer au froid-prédateur, qui attendait patiemment dehors, les griffes profondément ancrées dans la neige et les crocs à l’air, guettant aux portes des maisons ses prochaines proies l’air affamé.