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EAN : 9782494665149
208 pages
Argyll éditions (05/04/2024)
4.5/5   7 notes
Résumé :
Besoin d'une terraformation, d'une purification d'atmosphère, d'un assainissement d'écosphère ? Arnold et Gregor sont là pour résoudre les problèmes rencontrés par les nouveaux pionniers humains à travers la galaxie. Le premier est chimiste de formation, le second écologue. L'un est aussi extraverti et imprudent que l'autre est neurasthénique et précautionneux. Ensemble, ils ont fondé, avec plus de bonne volonté que de moyens, la société « AAA Les As de la Décontami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
AAA, « Les As de la Décontamination Planétaire ». Au pays de la libre concurrence et des entreprises toutes puissantes, pas facile de se faire un nom et de survivre. Richard Gregor et Frank Arnold le savent bien, eux qui tentent, tant bien que mal, d'empêcher leur petite boite de couler définitivement. Alors ils acceptent quelle mission, y compris celles que les compagnies plus implantées refusent parce qu'elles sont jugées infaisables ou trop loufoques. Heureusement que nos deux amis sont ingénieux. Et un peu inconscients.

Inconscients ? Enfin, pas tous les deux. C'est surtout le cas du Dr Frank Arnold, celui qui se considère comme le cerveau du groupe. Et se doit donc de rester dans son bureau, à rechercher et trouver, bien évidemment, les solutions aux problèmes qu'il a lui-même causés en acceptant certains défis particulièrement osés. Comme de faire voyager des smags, des firgels et des queels dans le même vaisseau. Pas évident, hein ? Mais j'y reviendrai plus tard. Car celui qui paye les peaux cassés de cette audace toute relative (celle des planqués), c'est son ami, Richard Gregor. Lui serait les muscles dans le duo. Mais cela ne l'empêche pas de comprendre à chaque fois qu'il se fait avoir et de voir venir de loin les dangers qui vont lui pleuvoir sur le crâne, grâce à son ami. Et de tenter d'y remédier, car Arnold n'est pas le seul à faire preuve de finesse. Et les voir se lancer quelques piques, assez aimables, mais qui touchent juste, est plutôt réjouissant. Tout comme les voir se dépêtrer des problèmes qu'ils ont, sinon créés, du moins accepté de gérer est un petit moment de délectation.

En effet, les six nouvelles proposent à nos deux compères des situations à chaque fois quasi inextricables. Comme les smags, les firgels et les queels dans « Une mission de tout repos ». Que sont ces êtres aux noms étranges (petite parenthèse : motion spéciale pour les noms propres inventés par Robert Sheckley dans ce recueil. Je ne sais pas s'il a accumulé des consonances aussi fantasques et étranges parce qu'il trouvait que ce la sonnait bien ou pour se moquer des autres noms inventés pas ses collègues écrivains – on pense aux Dirdir, Chasch, Wankh et Pnume de Jack Vance ou les Beudag, Mordach ou Penkawr-Ché de Leigh Brackett, par exemple – mais cela donne un ton loufoque que j'ai particulièrement apprécié) ? Des animaux aux caractéristiques assez spéciales, pour le moins, et surtout, totalement incapables de supporter les mêmes conditions. Quand on favorise l'un, l'autre change de taille ; quand on tente de s'adapter au second, le troisième risque de mourir. Il faut donc toute l'habileté d'Arnold et de Gregor (et l'abnégation de ce dernier qui vit dans le vaisseau avec les bestioles) pour se sortir de ce jeu d'équilibriste. C'est aussi le cas avec cette « Invasion de Slegs » : encore des animaux aux propriétés pour le moins surprenantes et qui vont donner beaucoup de fil à retordre à notre fine équipe.

Mais la gente animale n'est pas leur seul domaine. Ils sont également aux prises avec des fantômes dans « le château des Skags », nouvelle à rebondissements, qui s'amusent avec les clichés des châteaux hantés, en les adaptant aux schémas extraterrestres. Hallucination toujours dans le texte d'ouverture, « Spectre 5 », qui permet de découvrir les deux aventuriers (enfin, l'un est plutôt un aventurier par procuration, bien protégé dans son bureau) et le type de récits que nous offre Robert Sheckley : des énigmes qui trouvent toujours une solution logique, même si parfois frustrante (« La clé laxienne » : on voit venir la fin de loin, mais elle fait mal quand même), et beaucoup d'humour loufoque, qui vire de temps en temps à l'absurde. Aussi logique que dans les nouvelles policières d'Isaac Asimov, la fantaisie en plus.

Après le Temps des retrouvailles, les éditions Argyll continuent à nous offrir les textes de Robert Sheckley, capsules temporelles qui nous replongent dans un âge d'or à l'humour léger et aux préoccupations tout autres. En plus, les quatre textes qui entourent ces nouvelles (une préface de Philippe Curval, une postface du traducteur Leo Dhayer, un entretien lunaire de Robert Sheckley et de Philippe Curval et quelques conseils d'écriture par l'auteur) apportent un éclairage bienvenu, qui leur donne du relief. C'est donc une grande joie de découvrir ces deux personnages inconséquents et pourtant éminemment sympathiques, dans ce monde capitaliste et colonial qui permet d'aller de planète en planète, de conquête en conquête sans réelle question, sinon le profit qu'on peut en tirer. C'est surtout un grand moment de divertissement et de légèreté, malgré quelques brumes désabusées sur la fin, parfaitement nécessaire de nos jours.
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A cause de mon travail, j'ai été amenée à beaucoup me déplacer sur Rennes et sa région. A l'occasion d'une semaine dans un quartier de Rennes, où je n'avais jamais mis les pieds, j'ai découvert la librairie l'Astrolab. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cette librairie était également la maison d'éditions Argyll ! Ni une ni deux, me voilà en train de fouiner me sentant littéralement au paradis du lecteur de SFFF ! J'ai trouvé un petit planet opéra dont je n'avais jamais entendu parler et j'en ai profité pour demander au libraire ses recommandations en science fiction chez Argyll. Il m'a conseillé plusieurs romans, mais surtout ce petit recueil de nouvelles “Deux hommes dans les confins” de Robert Sheckley. Je l'ai averti : moi, j'aime pas les nouvelles ! Mais il a continué à me le vendre de telle manière que je n'ai pu que craquer et l'acheter !
Deux hommes dans les confins, c'est l'histoire de Arnold et Gregor qui ont monté leur entreprise de décontamination de planètes. Evidemment, cela se passe dans un futur très lointain, hein ! Leur petite entreprise ne marche pas trop, des géants de la purification planétaire étant leaders sur le marché. Mais quand les autres entreprises refusent, c'est à eux que reviennent les contrats. Au programme : planète hantée, bateau têtu, rongeurs invisibles… le tout dans une ambiance loufoque et très drôle !
Robert Sheckley est un écrivain de science-fiction aujourd'hui décédé qui a écrit les nouvelles de ce recueil entre les années 50 à 80. J'avais peur que ces dernières soient un peu datées, obsolètes. Mais pas du tout ! J'ai été emportée par ces courts récits qui ont une vraie histoire avec un début, un milieu et une fin sans sensation de trop peu, comme je le regrette souvent. J'ai beaucoup ri. Les deux compères se mettent dans des situations pas possibles (souvent à cause d'Arnold d'ailleurs) et s'en sortent de manière tout aussi improbables grâce à leur débrouillardise et leurs capacités de déduction.
J'ai vraiment passé un super moment et je vais sûrement me pencher sur les autres écrits et recueils de cet auteur !
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J'ai plongé dans ce recueil de nouvelles comme dans un roman.

Cette jeune entreprise sans moyens va prendre souvent des contrats refusés par d'autres compagnies. Il y a un côté très américain dans cet entreprenariat, le côté tout est possible, on peut partir de rien. Ainsi que ce qui touche aux « contrats ». Financièrement ils retombent plus ou moins bien sur leurs pieds. Ils se laissent souvent entrainer par leur enthousiasme chacun avec une approche différente.

Dès la deuxième histoire on se dit « qu'est qui va leur arriver ? » , « dans quoi va les embarquer Arnold et ses contrats ? », « que va subir Gregor ? » Ils ont un côté « trop enthousiaste » qui frôle souvent la naïveté.

La dynamique de groupe est dans ce roman et cela depuis l'enfance des deux personnages (d'après ce que l'on en sait) Arnold a les idées et Gregor est sur le terrain et les exécute. Bien sûr Gregor prend des initiatives et résous les problèmes au fur et à mesure qu'ils lui tombent dessus, avec le soutien d'Arnold. On n'est pas avec la tête d'un côté et les jambes de l'autre, mais Arnold est le plus intrépide tout en laissant l'action à Gregor. Arnold n'abandonne jamais son ami même s'il le met dans des situations impossibles.

Ce que j'aime dans la façon de raconter de Robert Sheckley c'est qu'il ne se perd pas dans des descriptions et des créations d'univers avec des détails. On sait qu'il y a des planètes avec des configurations spécifiques, des créatures en tout genre, qu'on peut voyager de l'un à l'autre avec des engins. S'il donne des détails, c'est parce que c'est en rapport avec l'aventure. Je pars du principe que ce déplacer d'une planète A à une planète B prendra tant de temps, c'est comme une extension de notre vie. La vraisemblance est un accord tacite entre l'écrivain et le lecteur. On est dans l'aventure.
[...] Ce livre n'est pas une simple compilation de nouvelles qui mettent en scènes les deux personnages. Il y a un beau travail éditorial pour retrouver dans l'oeuvre de Robert Sheckley qui semble très éparpillée. Une préface de Philippe Curval, que j'ai lu après pour ne pas avoir de révélations et une postface de Leo Dhayer très instructives suivie d' un entretien entre Robert Sheckley et Philippe Curval avec des références qui complètent les propos de l'auteur (certaines renvoient à des nouvelles que j'ai lu dans « le temps des retrouvailles »). Et pour finir des notes de l'auteur. J'ai d'autant plus apprécié que mes connaissances en Sciences Fictions sont assez légères, c'est très enrichissant.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rêveusement, il se demanda où tout cela pourrait mener. Il se représenta alors un vaste hôpital pour machines. Deux robots-médecins poussent une tondeuse le long d’un corridor blanc. Le Robot-Médecin-Chef demande : « Quel est le problème ? » Et son aide de lui répondre : « Troubles de l’identité. Il s’imagine être un hélicoptère. » D’un air entendu, le médecin-chef commente : « Je vois. fantasmes de toute-puissance aérienne. Quel dommage, un p’tit gars si sympathique… » L’assistant hoche la tête et ajoute : « Le surmenage est responsable. Il s’est épuisé sur de l’herbe sauvage. » La tondeuse s’étire et lance soudain : « Maintenant, je suis un batteur électrique ! » Avant de se mettre à glousser.
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NOTES SUR L’ÉCRITURE
[...]
Il est rigoureusement impossible de dire quoi que ce soit de l'écriture. En fait, il est presque impossible de dire quoi que ce soit en général. Que pourrait-il y avoir à dire ? Les mots sont des choses traîtresses, insaisissables et à double tranchant. Le fait que je les utilise de temps en temps ne devrait pas être retenu contre moi. Des grognements conviendront tout aussi bien. Des petits mouvements de main préciseront ma pensée. Un certain sourire pourrait suffire à clarifier ce qui doit l'être. (193)
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Videos de Robert Sheckley (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Sheckley
Extrait de la conférence "Dialogue entre les morts : Robert Sheckley et Fredric Brown" aux Utopiales 2017 avec J._A.Debats, S.Lainé et X.Mauméjean.
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