En voyant ce roman à la Bibliothèque, je me suis rappelée avoir déjà lu un livre écrit par
Agnès Ledig, dont je n'ai bizarrement gardé presque aucun souvenir, à part le titre :
Pars avec lui. de plus, une question sur la quatrième de couverture a attiré mon attention. J'ai donc eu envie de tenter une deuxième expérience...
"Cela fait bientôt sept ans qu'Eric et sa petite Anna-Nina sillonnent les routes de
France. Solitude choisie. Jusqu'à ce soir de juin, où le vent et la pluie les obligent à frapper à la porte de
Valentine. Un orage peut-il à lui seul détourner d'un destin que l'on croyait tout tracé ?"
C'est un roman d'amour, le résumé de l'éditeur ne laisse planer aucun doute là-dessus. Mais pas seulement. Il y est aussi question d'amitié, d'espoir, de tolérance, de résilience, de liens entre les hommes et d'entraide.
Avec des mots empreints de sagesse et de bienveillance, l'auteure évoque le destin de ses personnages, blessés par la vie, et met l'accent sur les chemins souvent imprévisibles de l'existence et surtout sur le désir de vivre, plus fort que la peur, plus fort que tout parfois.
Dans
On regrettera plus tard,
Agnès Ledig nous livre, au gré des chapitres, les points de vue de
Valentine et d'Éric, leurs pensées, leurs doutes, leurs espoirs.
Mais elle donne aussi la parole à Suzanne, jeune femme enceinte, arrêtée et torturée par les allemands en 1944, dont on suit l'histoire en parallèle de celle des deux premiers protagonistes.
J'ai trouvé cette idée d'alterner les narrateurs et d'intégrer un récit secondaire très intéressante : cela apporte de très agréables changements de rythme.
Les personnages sont humains, profonds et attachants, même s'ils sont peut-être un peu caricaturaux.
Je me suis identifiée à
Valentine, qui comble beaucoup de choses grâce à son hyperactivité et à sa créativité. Et j'ai particulièrement apprécié la notion de psychogénéalogie utilisée pour l'aider à surmonter ses souffrances.
J'ai aussi été très touchée par le personnage d'Eric, sa sensibilité, sa fragilité qu'il tente de dissimuler sous des dehors indépendant et froid. Par contre, le personnage de Gaël, meilleur ami de
Valentine, m'a beaucoup moins plu.
En résumé, j'ai passé un moment agréable à lire ce roman parsemé de jolies citations, de passages poétiques et de délicatesse. Cette histoire est assez prévisible, sans doute un peu trop "naïve" et pétrie de "bons sentiments", mais elle fait du bien. En nous révélant la magie des rencontres, qui peuvent changer nos vies, et les petits bonheurs du quotidien - comme lorsque
Valentine s'émerveille de voir ses essuie-glace battre le rythme de la musique - elle dégage une formidable énergie vitale et délivre aux lecteurs un message profondément lumineux.
Et la romancière nous offre une fin qui laisse libre court à notre imagination...