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3,42

sur 85 notes
Tournon est une petite ville jouxtant le Rhône. Comme toutes les métropoles, elle possède ses particularités. En effet, s'il semble y faire bon vivre, des bataillons de gamins s'y suicident pourtant par paquets de douze dans un laps de temps proche du temps de saillie du homard. Qui se défenestrant, qui s'ouvrant les veines, qui visionnant les conférences de Ribéry en boucle, c'est à la guise de l'imaginaire...
Le lieutenant Korvine, tout comme la jeunesse de Tournon, est malade. Cancer. Dans sa poche, les derniers résultats d'examens qu'il se refuse d'ouvrir. Il en connaît déjà la sentence, définitive. A Tournon, il se trouve également en pays de connaissance. Quatre ans d'internat. Quatre ans d'enfer. C'est dire s'il porte la ville et ses habitants dans son coeur. Il y revient à contre-coeur pour un dernier baroud d'honneur. le nombre de suicidés poursuivant toujours son décompte infernal...

Dix pages, pas plus, pour devenir accro au récit.
Des phrases courtes, sèches, qui vous pilonnent le cortex. Un contexte malsain en diable. Un scénario rythmé et totalement anxiogène. Ledun frappe fort et juste !
Oui mais voilà, si le canevas passionne, sa finalité laisse en bouche comme un p'tit arrière-goût d'inachevé. Korvine, flic direct et désabusé plutôt sympathique, voue une passion sans bornes au tournage en rond et au plantage récurrent dans les grandes largeurs. Tout comme soeur Anne, il ne voit rien venir. Un léger problème de myopie j'imagine...
La question qui me taraudait tout au long de cette lecture : «  Comment Ledun allait-t-il retomber sur ses pattes tout en se révélant plausible ? ».
J'attends toujours. Tournon a délivré ses secrets. Il reviendra à chacun de considérer la résolution de cette enquête comme potentiellement vraisemblable. En ce qui me concerne, n'était un ultime chapitre alambiqué, cette guerre des vanités tapait dans l'excellence pour finalement se contenter du très bon !
Korvine a livré bataille. Un combat obsessionnel, âpre et sanglant. Désormais Tournon compte ses morts dans la douleur, la honte et le recueillement.

3,5/5
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Dix petits suicidés - ou presque, on perd le compte qui, de toute façon, n'est pas bon, pas bon du tout. D'autant moins si l'on ajoute l'âge des défunts dans l'équation : entre 7 et 16 ans.
Tout cela en quelques jours, dans la petite ville de Tournon, entre Ardèche et Drôme.

On fait venir de Valence le lieutenant Korvine. Et d'emblée, le bonhomme a du flair :
1. il n'y a pas de hasard
2. tout le monde sait, tout le monde se tait.
Un bon début ! Dommage qu'il en reste là presque jusqu'à la fin, parce qu'il a une piste à un moment, mais il semble la perdre de vue. Et, comme en regardant un Guignol simplet, on a envie de lui crier qu'il est devant, ou juste à côté, bordel !
A sa décharge : il est malade, c'est écriiit ♪♫ (dans sa poche), il a un pied dans la tombe, tousse à s'en étouffer, car il fume, fume, fume, même au petit-déjeuner ♪♫ (qu'il ne prend pas, d'ailleurs, parce qu'il ne dort guère, ni la nuit ni le jour ♪♫, et oublie de se nourrir). Aussi too much et stressant que la médecin du travail qui s'enfile des cachetons au pif dans 'Les Visages écrasés'.

Alors l'enquête s'éternise, et le lecteur peut s'impatienter. Ce que je n'ai pas manqué de faire, après une centaine de pages addictives.
Petite chasse à l'homme - pour redonner un peu de souffle ? Agacement accru : on ne me reconquiert pas avec des courses poursuites.
Puis retour à la case départ, ou quasi.

Ennuyée par cette histoire, pas du tout convaincue par la démonstration diluée sur cette 'guerre des vanités'.
Et déçue d'être déçue par cet auteur érudit dont j'aime tant les idées et les interventions sur les salons (excellent souvenir d'une table ronde à Rennes avec Dominique Manotti).
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A Tournon-sur-Rhône, petite ville de l'Ardèche, les suicides d'adolescents se multiplient. Dépêché sur place, le lieutenant Alexandre Korvine doit essayer de comprendre ce qui a poussé autant de jeunes à se supprimer.

Dans un climat pesant fait de silences et de secrets, l'enquêteur doit faire face à ses propres souffrances, un cancer des poumons et les démons de son passé.

Si l'auteur aborde avec justesse les tourments de l' adolescence, le rapport délicat avec les parents et l'atmosphère d'une petite ville de province, je ne peux pas dire que ce roman m'a convaincue.

Il y a beaucoup de redites sur le nombre d'adolescents suicidés. le style est parfois sec et abrupt. Les rapports entre les différents protagonistes manquent de subtilité dans certains passages. Selon moi, le roman se partage entre épisodes plutôt bien troussés et d'autres sans finesse. La psychologie des personnages est à l'image du roman, inégale ; subtile et bien dépeinte ou sommaire et trop caricaturale.

Quant à l'épilogue, le pourquoi de cette vague de suicides, il m'a laissée perplexe, sur ma faim. J'ai trouvée l'explication tirée par les cheveux, pas très crédible.

C'est ma première lecture d'un roman de Marin Ledun. Elle me laisse une impression mitigée. Peut-être que la lecture d'un autre de ses romans saura me convaincre de son talent.

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Quand cinq adolescents se suicident le même jour dans la petite ville de Tournon, les autorités entendent bien répondre à l'émoi provoqué dans la population. D'autant plus que l'on s'aperçoit rapidement que ces suicides ont été filmés. C'est le lieutenant Korvine qui traverse le Rhône depuis Valence et vient enquêter sur place. Korvine qui a quitté la ville il y a bien longtemps et entendait bien n'y jamais revenir.

C'est un étonnant roman noir qu'a écrit Marin Ledun avec cette Guerre des vanités. Un roman dont, quelques jours après la lecture on peine encore à savoir s'il s'agit d'un livre très malin ou si, au contraire, l'auteur s'est contenté de balader le lecteur en lui donnant cette illusion.

Je m'explique. Marin Ledun nous raconte une enquête qui, au fond, pourrait n'être que routine impuissance. En effet, tout au long de ce roman et jusqu'à son dénouement Korvine fait la preuve de son inutilité. Non seulement les suicides continuent, mais, de plus, on ne saura jamais vraiment pourquoi ils ont eu lieu. C'est d'ailleurs sans aucun doute là que réside la plus grande faiblesse de ce roman : une véritable carence dans l'explication, trop courte, peut-être trop simpliste… à moins bien sûr qu'elle ne dissimule autre chose, ce qui fait penser que Ledun aurait alors pu commencer un autre roman dont celui-ci n'aurait été qu'un (long) prologue.
Il ne faut toutefois pas, à mon sens, se focaliser sur cette faiblesse ou même sur l'enquête de Korvine qui n'est finalement là que pour révéler partiellement la manière dont Tournon semble dévorer ses enfants. Car c'est bien Tournon la cannibale , la petite ville de province vaguement chabrolienne, avec son chirurgien-notable-tout-puissant, qui en est le personnage principal et qui se meut, dissimulée sous les cadavres ou les eaux tumultueuses du fleuve, pour mieux échapper au regard de l'étranger indésirable. Exorciste impuissant confronté à une ville dont il comprend peu à peu le fonctionnement vicieux de liens sociaux corrompus par la peur du regard des autres qui pousse à dissimuler les petits travers comme les pires avanies jusqu'à de libératrices explosions de violence à l'égard de boucs émissaires, Korvine part perdant malgré son opiniâtreté.

Conte cruel et retors, La guerre des vanités est-il alors, si l'on doit user de superlatifs, un roman génial ou une escroquerie ? Ni l'un ni l'autre, sans doute. Ce qui est certain, en tout cas, c'est que la légèreté de sa conclusion, frustrante à bien des égards, ne doit pas faire oublier la façon dont Ledun réussit à créer avec brio cette atmosphère trouble, à donner vie à ce personnage de ville hantée par un mal diffus et à rendre passionnant le parcours d'un policier en bout de course constamment dépassé par les événements. C'est malin donc, et agréablement malsain.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Paru en 2010, assez loin de l'univers que développe l'auteur dans ces trois derniers ouvrages mais tout aussi fouillé et une bonne occasion pour Marin Ledun d'explorer les consciences des habitants d'une petite ville de province. En effet Tournon, ville jumelle de Valence mais néanmoins en Ardèche, pour ne pas être exactement la France profonde n'en est pas moins isolée. Certes internet et les réseaux sociaux planent sur cette vague de suicides d'adolescents, mais pas que. L'enquêteur qui s'y colle c'est Korvine, malade en répit, va s'investir au-delà du raisonnable avec son adjoint. Tous les travers de la micro société vont se révéler autant de pistes que nous allons investiguer en même temps que les pros, au cours d'une traque impitoyable de trois jours.
Un très bon moment de lecture, encore une découverte.
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Lire. Découvrir. Connaître.

Un auteur qu'on a rarement lu. du noir, du polar, du social. Un mélange de tout cela. Récit surprenant qui tient en haleine et fait tourner les pages pour savoir, comprendre. Y trouver du plaisir grâce à un style particulier : haché, presque télégraphique. Rien d'exceptionnel mais trouver ça un peu différent, un peu singulier. Suffisamment pour que ça plaise.

Être séduite par le sujet qui soulève des tonnes de questions. Par l'audace et l'imaginaire qu'il a fallu pour écrire sans pour autant sombrer dans le sordide ou la caricature.

Attendre. S'impatienter. Accélérer.

Trouver les personnages intéressants mais manquer d'historique et de développement sur certains. Savoir le travail et le manque de pages mais rester sur sa faim. Celle de ne jamais savoir. Celle qui prive et qui dépouille de quelque chose d'important. A cause des non-dits, des vérités écrites à demi-mots et des allusions.

Penser comprendre ce que l'auteur a voulu exprimer. Saisir le fossé entre deux mondes : l'enfant et l'adulte. Se rappeler, tenter de se souvenir. D'un état d'esprit, de sensations, des révolutions dans le corps et l'esprit mais rester bloquer par la maturité et l'oubli de ce passage intense mais si bref.

Renier. Oublier. Grandir.

Et aimer cet objectif que l'auteur s'est fixé. Constater qu'il est allé au bout de son engagement. Se laisser convaincre et se laisser embarquer presque jusqu'à la fin. La désirer cette fin. L'attendre et la souhaiter renversante. L'imaginer inattendue, presque suffocante. Et puis…

Trébucher. Tomber.

Comme quand on en attend trop. Qu'on est trop exigeant et qu'on place la barre trop haute. S'imaginer que l'auteur va satisfaire tous ses désirs, qu'il est au service des desiderata de chacun de ses lecteurs. Réfléchir et se dire que les attentes sont toutes différentes et que ce qui déplaît à l'un plaira à l'autre.

Se relever.

Et constater qu'on vient de lire un polar honnête et bien écrit. Qu'on a aimé le style et l'histoire. Que rien n'est parfait mais qu'on a passé un bon moment. Et que l'essentiel est là.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Un roman policier dont l'intrigue se situe dans la vallée du Rhône. le suicide de 5 jeunes comme point de départ. Un pitch qui m'a fait penser à l'envoûtant "Virgin suicides" de Jeffrey Eugenides.
Malheureusement, la référence s'arrête là. Je n'ai pas du tout réussi à entrer dans cette histoire écrite tout au présent avec des phrases très courtes. le style n'était pas pour me déplaire mais l'accumulation de clichés convenus a fini par m'agacer au plus haut point : l'image éculée du flic imbuvable et poitrinnaire qui trimballe ses vieilles casseroles, ici récurées à coup de flash back maladroits et puis surtout des phrases lues et relues encore et toujours telle que "ses doigts serrent le battant jusqu'à faire blanchir ses phalanges". Stop, les phalanges qui blanchissent deviennent le détail anatomique qui tue le roman policier, qu'on se le dise! ;-)
Néanmoins, si vous êtes fan du genre, n'hésitez pas à vous faire votre propre opinion sur ce roman qui mériterait sans doute l'avis d'un aficionado davantage converti.
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Ledun Marin, "La guerre des vanités" – Gallimard, 2010 (ISBN 978-2070125180)

Disons-le d'emblée, en tant que récit littéraire, c'est mauvais, vraiment mauvais, avec quelques circonstances atténuantes, en ce qui concerne l'écriture ampoulée et les formules usées jusqu'à la corde : il faut se montrer indulgent avec l'auteur, car – pour survivre, sans doute – il écrit des pièces radiophoniques pour "France Culture" dont on connaît le ton snobinard constipé.

En ce qui concerne en revanche l'intrigue totalement invraisemblable (une série d'adolescents qui décident de se suicider par des procédés violents), l'auteur ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Il en remet, il en remet, il en remet jusqu'à plus soif, sa théorie étant que c'est cette petite ville de Tournon (au Sud de Lyon, le long du Rhône) qui étouffe ses jeunes et protège ses notables (décidément, je n'apprécie vraiment pas ce racisme social germano-pratin envers la France profonde des petites bourgades), théorie doublée bien entendu du cliché archi-usé de l'enquêteur sur le point de rendre l'âme tant il fume mais se montre capable de courir comme un lapin dès que la situation l'exige.
Bref, encore une fois c'est très mauvais : ces gens-là devraient lire et relire les romans de Pierre Magnan.

Pourtant, le sujet constituait à lui seul non seulement ma motivation d'achat, mais surtout un thème intéressant : comment en est-on arrivé à une jeunesse aussi obnubilée par les écrans, les réseaux, aussi éloignée de tout contact avec la réalité, même dans les petites villes, et comment ces petites villes sont-elles en train de mourir, asphyxiées par leur désertification ? Sur ce thème, l'auteur fournit des portraits bien brossés (voir citation).
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roman noir à tournon
qui tourne en rond
malgre tout jeune auteur vraiment pas con
A suivre le filon!
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Géographie des lieux familière et pour cause, c'est là que j'ai connu l'auteur du livre : Tournon/Tain/Valence, la rue piétonne, cette passerelle, cette rivalité Drôme/Ardèche, ces années collège/lycée, que de souvenirs, fort heureusement moins sordides.
Les années ont passé et pourtant, je reconnais les lieux, les mentalités, les façons de faire de chacun. C'est comme immuable.
Et que dire de la Roche de Glun où j'ai été élevée, où je me suis mariée et où réside encore une partie de ma famille !!!

Marin, tu as su faire revivre à celle qui est partie depuis des années ces impressions de déjà vu. Pour les autres lecteurs, tu as su crée une ambiance pesante dans une petite ville de province où, d'ordinaire, on en reste aux vagues querelles de clocher ou aux chats et chiens écrasés.

Tes personnages plus crédibles que jamais sont des quidams que l'existence bouscule.
Tu leur as donné la vie, mais ils ont su la gâcher ou au contraire mener leur barque pour le meilleur ou le pire.

Ton style est cinématographique. Tu nous plonges dans un film noir, un thriller de province bien glauque, si plausible que j'en frémis encore.
Je ne peux pas dire que je te retrouve derrière cette frontière qu'est l'écriture, mais indéniablement il y a du vécu dans tout ceci. Et d'ailleurs, il faut être de là-bas pour en saisir l'essence même.

Un livre qui a une saveur bien particulière pour moi, mais que je vous recommande vivement.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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