Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, c'est un titre qui m'avait toujours attiré, sans doute car je n'étais pas sûre d'en comprendre le sens. A l'origine, je pensais qu'il s'agissait d'une expression américaine retranscrite « To kill a mockingbird » sans pour autant avoir d'équivalent dans notre langue. Je savais juste que l'oiseau moqueur est un très bon chanteur, alors quelle idée de vouloir lui tirer dessus ?
Et bien, pour répondre métaphoriquement à cette question, la narratrice Scout raconte son histoire. Elle est la jeune fille d'un avocat, Atticus Finch, qui l'élève seul, avec son frère. Il est aidé dans cette tâche par une gouvernante et cuisinière noire. Ils vivent dans une petite ville d'Alabama où tout le monde se connaît. Nous sommes au début des années 30, avec tout ce qu'implique l'époque par rapport à la ségrégation raciale.
Pourtant, Atticus décide de défendre un homme noir accusé d'avoir violé une jeune femme blanche. le procès, bien qu'essentiel, n'est pas finalement le seul élément de l'histoire. Avant ce procès, il y a évidemment toutes les remarques dont fait l'objet Atticus et ses enfants sur ce choix de le défendre ; les propos souvent sexistes du frère de Scout envers elle ; mais aussi des bonheurs du quotidien : les jeux, la neige, l'école. La beauté de ce roman est de retranscrire les faits les plus anodins et ceux les plus injustes à travers les paroles et les yeux de cette petite fille, Scout. Elle a sa vision des choses, auxquelles elle répond souvent par les poings. Mais, déjà, elle veut comprendre, s'étonne du racisme ambiant et des inégalités sociales. Si révoltants que ces faits nous apparaissent déjà, ils en deviennent encore plus ridicules à travers de si jeunes yeux.
Il s'agit d'un livre profondément humain qui s'arme de courage, à son époque, pour défendre de grandes valeurs au rang desquelles on trouve la tolérance et le respect. En bref, je vous en prie,
ne tirez pas sur l'oiseau moqueur…
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