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4,27

sur 1485 notes
Pachinko : machine à sous très en vogue au Japon, constituant le seul secteur économique possible pour des coréens expatriés, exclus de nombreux autres emplois. Un jeu de hasard, allégorie moderne des obstacles de vie pour personnes discriminées.

Une histoire dans l'Histoire, celle d'une famille coréenne qui s'étend sur plusieurs générations, subissant les turbulences de la géopolitique du XXe siècle, la colonisation de la Corée, la Seconde Guerre mondiale, et les difficultés d'assimilation dans la société japonaise. le roman aux personnages nombreux ne peut se résumer, accompagnant le parcours de déracinées luttant pour survivre, s'instruire et s'intégrer, en dépit de préjugés et de privations de droits de minorités.

Un roman passionnant, tant sur le plan romanesque que sur le contexte historique et sociétal, pointant les capacités de résilience des individus, le courage dans l'adversité, l'aptitude à se projeter dans un avenir meilleur par l'éducation, le travail acharné, l'entraide.
Les femmes y ont toute leur place, socle familial nourricier, solide et besogneux, en premier ligne pour subir des sacrifices douloureux.

Un sujet d'immigration toujours d'actualité qui pointe les difficultés de la société nippo-coréenne.
Belle lecture !

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Dans ce magnifique roman nous suivons les quatre générations d'une famille coréenne émigrée au Japon. Sunja est arrivée à Osaka pendant l'époque coloniale et ses enfants et petits-enfants sont nés sur cette terre. Mais ils n'en restent pas moins des "zainichi" (des Coréens au Japon), et sont dénigrés pour cela.
Nous voyons à travers le destin des membres de cette famille le racisme criant, le mépris et le dédain des Japonais envers les Coréens, la cruauté avec laquelle ces derniers sont traités et toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face. C'est incroyable que des personnes de troisième génération soient toujours autant discriminées alors qu'ils n'ont finalement toujours connu que le Japon et parlent tout aussi bien japonais qu'un "local pure souche".

Ce roman est très dense, tant au niveau des sujets abordés que de la complexité des sentiments des personnages. Nous y découvrons donc le racisme anti-coréen dont je viens de parler, mais aussi le monde du pachinko, les yakuzas, l'homosexualité, la pauvreté et la guerre. Ce roman est une vaste saga familiale et nous nous attachons à chacun de ses membres et des amis bienveillants qui gravitent autour d'eux. J'ai eu un faible pour le sensible Noa qui m'a beaucoup touché.

J'ai été très marquée par le destin des Coréens expatriés avant la division de leur mère patrie. Certains se sont retrouvés sans pays d'origine, ou à devoir choisir entre le Nord ou le Sud après la guerre de Corée.

Malgré ces thèmes difficiles, et la répétition du destin qui semble s'acharner, le roman reste tout de même lumineux grâce à l'amour de cette famille pour les siens, un amour profond et sincère, et une grande bonté.

C'est donc ici un roman magnifique qui mêle la petite histoire à la grande.
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Un petit bijou !

Cela commence en Corée unifiée dans les années 30 pour s'achever au Japon fin des années 80.

Le personnage central est Sunja, jeune femme coréenne vivant sur une petite île au large de Busan. Une rencontre et son destin bascule, des choix s'imposeront à elle afin de ne pas apporter la honte sur sa famille.

Nous parcourons plusieurs générations : ses parents, celle de Sunja, ses enfants et petits-enfants.

C'est aussi et surtout un moment d'histoire et sociétal : la domination japonaise sur la Corée, la place des coréens et chinois au Japon ou dans le monde, la deuxième guerre mondiale vue et vécue au Japon, la création des états de Corée du Nord et du Sud, les yakusas, la famine, les bidonvilles, l'univers des jeux (pachinko étant les salles de jeux du type « machines à sous »), la religion, les tenues traditionnelles, les spécialités culinaires ou encore les vendeuses sur les marchés…. Ce livre regorge d'éléments importants, il est passionnant ! Je ne me suis à aucun moment ennuyée dans cette lecture, au contraire, j'ai eu envie d'approfondir tous les sujets soulevés.

De plus, les personnages sont magnifiques, on ne fait que de belles rencontres.
Je me demande pourquoi je ne l'avais pas mis au dessus de ma pal avant, Pachinko est un vrai bijou !
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Un roman qui s'étale sur 4 générations durant le XXème siècle.
La Corée est un pays qui a beaucoup souffert et l'on découvre son histoire à travers une famille. La particularité est qu'elle est chrétienne (protestante, comme le quart de la population actuelle au Sud).

Les vies sont loin d'être banales et l'histoire de l'héroïne principale est passionnante. Risquant de devenir fille-mère, elle sera "sauvée" par un homme et partira au Japon. Là-bas, l'antagonisme avec les Japonais sera saillant, les coréens étant vus comme une "sous-race".

On ne s'ennuie pas un instant avec énormément d'aventures et de soucis du quotidien. Beaucoup de souffrances aussi, mais qui donnent de très belles pages. le contraste est très fort entre la vision typiquement féminine et des mots parfois très crus, qui tombent sans prévenir et selon les situations (liées au sexe) qui sont traitées différemment suivant les personnages.

L'autrice nous fournit beaucoup de considérations sur la morale, la religion, la place de la femme dans la société, l'amour et le devoir. le destin surtout, ainsi que la résignation face à la fatalité : la mort, la posture que doit tenir la femme. C'est poignant.

Sur la fin cela devient légèrement pénible, on commence à s'y perdre dans les personnages puisque l'on saute de l'un à l'autre pour une petite tranche de vie, un épisode. La famille s'agrandit et les années défilent trop vite.

Je donne 5 étoiles pour la première partie (Livre I qui se déroule principalement en 1933 en Corée - 200 pages), et 4 pour le livre II au Japon qui couvre une très grosse période (1939-62 en 220 pages). On y évoque Nagasaki sans utiliser les mots "bombe atomique".
La dernière partie est décevante, je lui donne 3 étoiles (période 1962-89 sur 200 pages). Elle couvre beaucoup trop de lieux et de personnes.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Pachinko nous rappelle avec émotion que l'Histoire se fonde sur mille morceaux de vies confrontés au meilleur comme au pire.

Lois divines, des hommes ou pur hasard, le jeu de la vie serait-il truqué pour le peuple coréen? Reste à décider pour Sunja et sa famille de sombrer dans la fatalité ou de garder espoir.

Cette fresque familiale époustouflante est un véritable voyage à travers le temps, à la découverte de deux nations que tout semble opposer. Poids écrasant de l'occupation japonaise en Corée, parcours chaotique des expatriés au Japon, considérés comme des moins que rien, et leurs descendants, éternels apatrides, conditions des femmes prisonnières des traditions, évocation du monde du jeu et des yakusas, les sujets sont foisonnants, le récit richement documenté. Par leurs cultures et leurs sombres histoires communes, les jeunes générations de japonais et de coréens souffrent des stéréotypes dans lesquels on les enferme taisant violemment leurs individualités. Révoltée par ce postulat, j'ai malgré tout envie de garder en tête ce doux sentiment qui m'a traversée en découvrant cette famille pour qui la filiation se construit par l'amour et la bienveillance et non par le sang.

Nul besoin d'être joueur compulsif mais juste être un lecteur attentif et humain pour se laisser embarquer par cette fabuleuse histoire de Pachinko.
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Pachinko suit quatre générations d'une famille coréenne qui s'installe au Japon au milieu de la colonisation japonaise. Au fil des années, en tant qu'immigrants coréens, leurs familles multi générationnelles font face à des défis pour s'adapter à la vie au Japon. Ils se débattent avec leur identité, font l'expérience de préjugés et de discriminations fondés sur la race et la religion, sont soumis à des stéréotypes négatifs sur les Coréens, etc. Cela a un impact énorme sur toute la famille, même pour la quatrième génération.
J'ai appris beaucoup de choses sur la culture et l'histoire de la Corée et du Japon. Outre les préjugés, le livre aborde de nombreux thèmes importants tels que la guerre, l'immigration, l'exil, l'amour, la maternité, la misogynie, la fidélité, les sacrifices, la pauvreté et ce que signifie être une bonne personne. Mais le thème le plus important et le plus récurrent ici est celui de la famille. Même si les personnages font des choix discutables, on ne peut s'empêcher de les comprendre et de les soutenir. J'étais intriguée de voir le chemin que chacun prendra et comment il va s'en sortir. Nous les voyons sacrifier presque tout pour avoir un foyer au Japon, et pourtant, l'histoire n'est pas motivée par le traumatisme, mais par leur résistance face aux obstacles.
Le roman est impressionnant, mais parfois trop tentaculaire, désireux de tout inclure et expliquer, ce qui peut être parfois un peu déstabilisant. Cependant, je me suis beaucoup attachée aux personnages et j'ai apprécié le portrait historique de l'Asie de l'Est.
Le style d'écriture est sans prétention, calme, et pourtant, j'étais entraînée dans une histoire qui a déclenché un tourbillon d'émotions. Certains développements sont profondément touchants, de nombreux personnages subissent des destins tragiques. Plus d'une fois, j'ai eu une boule dans la gorge, une brûlure dans les yeux - et ce, sans que l'auteur ne force pas le récit avec un pathos artificiel. Elle évite également le kitsch et les clichés avec beaucoup d'élégance à mes yeux.
Je ne sais pas si l'auteure a écrit autre chose, je serai ravie d'explorer encore plus son univers, mais je sais que ce livre fera partie de ceux que je pourrais recommander sans hésitation, pour sa profondeur et sa leçon de vie, il est à mettre dans toutes les mains !
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Cette lecture commune me laisse un goût d'inachevé, une histoire dont le sujet, pourtant si fort, aurait pu me transporter et m'émouvoir, m'a au fil des pages perdue et même parfois ennuyée. Certes les peuples Japonais et Coréen sont bien plus dans la réserve que nous, pourtant il me semble difficile de lire l'histoire de Sunja, qui a traversé tant d'épreuves et montrer tant de courage, sans ressentir aucune émotion, c'est pourtant presque le cas. La part historique que l'on découvre à travers les générations qui se succèdent, est par contre instructive et même passionnante, la place de la femme dans cette société est une découverte pour moi, ainsi que l'animosité et le mépris des Japonais envers les Coréens, cela aura d'ailleurs un impact sur la vie de chacun des personnages rencontrés au fil des ces trois parties...
http://livresque78.com/2021/04/29/pachinko-de-min-jin-lee/
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Voici un livre lu en LC qui nous aura beaucoup fait parler tant chacune à eu un ressenti différent. Pour ma part, c'est un livre que j'ai beaucoup aimé, mais il faut dire que c'est une période que j'aime lire, d'autant plus que l'action se passe en Corée et au Japon, 2 pays dont j'apprécie découvrir l'histoire et la culture.

Il s'agit d'une saga familiale, celle d'une famille coréenne que l'on va suivre de 1910 à 1989. Une trop longue période pour vous en faire ici le résumé, aussi je vous laisse lire la 4ème de couverture et je vais me contenter de vous donner mon avis.
J'ai vraiment énormément apprécié toute la 1ère partie, même si je sais que certaines ont trouvé qu'il y avait trop de descriptions dans celle-ci et donc de longueurs... mais c'est justement cela qui m'a plu : j'avais vraiment l'impression d'apprendre à connaître les personnages et je m'imaginais bien les lieux et paysages.
L'auteure a fait le choix de nous présenter à travers l'exil de cette famille les relations nippo-coréennes très compliquées suite à la colonisation de la Corée par le Japon. Ainsi, l'accent est porté sur les discriminations raciales subies par les coréens qui s'installaient au Japon ainsi que par leur descendants pourtant nés sur le sol japonais et n'ayant connu que ce pays.
J'ai cependant un peu moins aimé la seconde partie. En effet, la famille s'agrandissant, beaucoup de nouveaux personnages ont fait leur apparition et j'ai regretté que l'on ne passe pas assez de temps sur l'histoire de chacun. Je pense que cette histoire aurait méritée plusieurs tomes, un par génération par exemple.
J'ai vu qu'une série TV avait été tournée à partir de cette histoire et j'ai très envie désormais de la regarder pour rester encore un peu auprès de cette famille.
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“Une histoire puissante sur la résilience et la compassion.” Ces mots, ce sont ceux de Barack Obama à propos de Pachinko, la chronique d'une famille d'origine coréenne qui s'étend sur quatre générations au cours du XXe siècle, d'abord en Corée sous l'occupation japonaise, puis au pays du Soleil-Levant.
Min Jin Lee reconstruit méticuleusement l'histoire relativement peu connue de l'importante communauté coréenne du Japon, appelée zainichi, dont le statut perpétuel d'étrangers les oblige, comme le neveu de Noa, Solomon, à renouveler leur carte d'immatriculation d'étranger tous les trois ans : un état de limbes administratives qui reflète leurs identités divisées et les condamne au rôle d'étrangers perpétuels.
Le roman s'ouvre sur une côte coréenne , peu après l'annexion de la Corée par le Japon. le pêcheur Hoonie épouse Yangjin, une jeune fille de 15 ans "aussi douce et tendre qu'un veau nouveau-né". Leurs trois premiers bébés meurent, mais le quatrième, Sunja, survit et s'épanouit à l'adolescence. Elle s'éprend bientôt d'un homme en costume qui porte des chaussures blanches et parle couramment le japonais et le coréen : un yakuza marié, un gangster poli qui a aura raison de l'innocence de Sunja. Enceinte de Noa, son seul salut réside dans le mariage avec un pasteur généreux qui organise sa fuite au Japon, où commence pour elle et sa famille une vie de citoyen de seconde zone, dominée par les sacrifices douloureux.

Très vivant, Pachinko est un riche hommage à un peuple sacrifié qui doit faire face à de multiples discriminations, que cela soit dans la recherche d'un emploi ou d'un appartement, dans les relations amoureuses mais aussi de sa place dans la société japonaise, et que l'histoire semble vouloir effacer.




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Quelle belle découverte! Un roman qui sinue sur quatre générations, des personnages qu'on adopte pour amis, des femmes qui acceptent sans subir, des hommes qui ne sont ni des héros ni des victimes... en filigrane, et parfois sur le devant du récit, la difficulté de l'intégration, la cohésion d'une famille, les préjugés, la volonté de transmettre l'essentiel à ses enfants (mais quel est-il), la force de vivre, quoi qu'il survienne.
Un roman magnifique, où le temps passe, les personnages vieillissent, doublé d'une leçon d'Histoire (et mon ignorance en la matière est d'une insondable profondeur, hélas).

Lu en VO.
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