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Critique de Lamifranz


Qui a dit que la science-fiction était une affaire anglo-saxonne ? Sans parler de la SF française qui a ses propres phares (René Barjavel, Pierre Boulle, Gérard Klein, Jean-Pierre Andrevon, Pierre Pelot, Michel Jeury, Pierre Bordage, Ayerdhal, et beaucoup d'autres), on peut citer la SF des autres pays européens (Allemagne, Italie, Espagne) ou celle, particulièrement intéressante des pays de l'Est, en particulier la Pologne (Stanislas Lem) et russo-soviétique (Alexei Tolstoï, Evguéni Zamiatine, Ivan Efremov, les frères Arcadi et Boris Strougatski).
Stanislas Lem (1921-2006) est un auteur polonais des plus fameux, aussi connu que Henryk Sienkiewicz (l'auteur de « Quo vadis »). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont marqué l'histoire de la science-fiction : « Mémoires trouvés dans une baignoire » (1961), « Solaris » (1961) ou encore « L'Invincible » (1964) ainsi que plusieurs recueils de nouvelles.
« Solaris » est un roman de science-fiction à portée philosophique, car il pose des questions essentielles sur la connaissance et la compréhension, non seulement d'un autre monde, mais encore de celui où nous vivons, et même de notre monde intérieur.
Solaris est le nom donné à une planète entièrement recouverte d'un océan mouvant à la surface du quel émargent des formations diverses. On ne sait pas si cet océan (et ce qui le compose) est doué d'intelligence. Une station d'observation gravite dans l'orbite de Solaris. Quand le professeur Kris Kelvin y arrive, il constate un grand délabrement de la station. Des trois savants censés l'accueillir, l'un, Gibarian, s'est suicidé, les deux autres, Snaut et Sartorius, sont pour le moins énigmatiques, voire inquiétants. L'affaire se complique quand il voit apparaître sa femme Harey, morte dix ans auparavant. Peu à peu Kelvin comprend que Harvey et d'autres créatures du même genre, issues des souvenirs des passagers, sont en fait des créations émises par l'océan, consécutivement à une agression dont il aurait été victime bien auparavant. La nature de l'envoi de ces « Visiteurs » constitue une énigme : est-ce un premier contact avec une intelligence extra-terrestre ? Ou est-ce un piège venant d'une entité malveillante ? Toutes les hypothèses sont permises. La réponse est sans doute sur la planète elle-même.
Le roman pose plusieurs questions et Solaris n'apporte aucune réponse : le contact des humains avec d'autres formes de vie est-il possible ? La science peut-elle y répondre ? Il ne s'agit pas ici seulement de technologie, mais également de psychologie, voire de psychiatrie : le cerveau humain dont on ne connait pas les capacités peut-il être manipulé par d'autres forces ou est-il lui-même manipulateur ? Kris ira chercher la réponse à la surface même de Solaris. Mais pour autant, en saura-t-il plus à son retour. L'auteur laisse une fin ouverte.
Compte tenu du sujet, il faut s'accrocher un peu, mais, franchement, ça vaut le coup d'aller jusqu'au bout. Solaris est un roman captivant, qui mérite sa place auprès des grands succès de la SF comme « Dune » (Herbert), « Fondation » (Asimov), ou les « Chroniques martiennes » (Bradbury).
Ce grand roman a été adapté deux fois au cinéma, et deux fois avec succès :
Un film d'Andréi Tarkovski sorti en URSS en 1972, avec Natalia Bondartchouk et Donatas Banionis.
Un film de Steven Soderbergh sortis aux USA en 2002, avec Natasha MacElhone et George Clooney.


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