De petites scénettes de la vie quotidienne française, souvent déroulées au long d'une double page, séquencent le récit. La vignette d'un objet rappelle et clôt l'épisode ouvert par une cartouche-enluminure rouge à la calligraphie blanche «
La France vue par Madame Hibou ».
La très francophile Mme Hibou, indonésienne, petit bout de femme asiatique, célibataire à tendance boulotte, terriblement attachante, ne manque pas de s'étonner des différences culturelles qu'elle rencontre dans son pays d'adoption.
A travers ses déambulations dans les rues d'une ville provinciale aux habitations médiévales présentant de superbes colombages et que l'on suppose être Rouen, tout est sujet à surprises et comparaisons.
De parcimonieuses et douces couleurs ponctuent ce récit-témoignage. Seule Mme Hibou le traverse avec une touche vestimentaire rouge vif : bonnet, sortie de bain, manteau ou autre sac à dos « coccinelle » confirment sa place centrale dans le récit. L'auteur, très présent auprès de notre héroïne, n'est que le récipiendaire des réflexions de celle-ci. La couverture prend le code couleur opposé au contenu comme un très esthétique clin d'oeil.
Tel un récit de voyage, le petit format et la couverture souple à rabats confèrent aux propos de Mme Hibou un caractère confidentiel, tout au moins personnel. Y sont évoqués la solitude du migrant, le besoin de rattachement à son pays d'origine...une forme de nostalgie culinaire.
Le dessin y est soigné et précis. Il ne prétend pas être un croquis restituant sur le vif une attitude ou une ambiance croquée en cours de pérégrination.
«
La France vue par Madame Hibou » : de patientes et riches heures de conversations retranscrites par son récipiendaire.