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Guy Delisle (Autre)
EAN : 9782413039310
136 pages
Delcourt (27/01/2021)
3.7/5   384 notes
Résumé :
Vous ne le saviez peut-être pas mais avant d'être un célèbre auteur de bandes dessinées, le jeune étudiant Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine à papier. À partir de cette expérience de jeunesse, il dresse un portrait drôle et tendre du monde du travail et questionne les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine.
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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« Quand je pense qu'ils [passent] tout l'année à travailler ici, dans le bruit et la chaleur, et qu'ils vont probablement continuer comme ça jusqu'à la retraite... J'imagine que le bénéfice de travailler à l'usine quand on a moins de 20 ans, c'est qu'on voit de façon concrète à quoi serviront nos études. »

Même constat à 19 ans quand j'ai eu un job d'été sur une plateforme de commandes.

Lorsqu'il était lycéen, puis étudiant, Guy Delisle a travaillé plusieurs étés dans une usine de 'pâte et papier' à Québec. Excellent choix lorsqu'on se destine au dessin, même si le jeune homme est plutôt entré par piston.
Le boulot est rude, physique ! Il faut se familiariser avec les machines, supporter le bruit, la chaleur, le travail de nuit, le rythme (12 heures d'affilée), la fatigue. S'imposer ou être suffisamment discret et cool pour ne pas être trop rudoyé par les collègues d'atelier, d'autant que son père est cadre dans la boîte.
Bref, le jeune homme découvre un autre monde : d'adultes et d'ouvriers, exclusivement des hommes avec les comportements grivois qui peuvent aller avec, et leur surprise teintée de moquerie lorsque, à leur demande, l'adolescent parle de ses études :
« Je fais des études en arts plastiques.
- En quoi ?
- En arts plastiques !
- Mais qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? [ à un collègue qui arrive, hilare ] Hé ! Tu devineras jamais en quoi il étudie ! »

Bien qu'un peu trop répétitif (comme le quotidien en usine, cela dit) et factuel, cet album est intéressant, pour l'aspect technique du métier, et pour le témoignage.
J'ai préféré l'exotisme géopolitique des premières chroniques de l'auteur (Birmanie, Pyongyang, Shenzen).
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Roman graphique autobiographique, voyage d'adolescent dans une usine de Québec.

Il travaille dans entreprise de papier journal et, par la magie de ses dessins, on l'accompagne dans ses découvertes. Il fait chaud, c'est très bruyant, parfois épuisant ou même dangereux. Comme étudiant, il n'est à l'usine que quelques mois par année, mais il y côtoie des hommes qui vont y faire toute leur carrière.

Le jeune homme a un sens de l'observation aigu, son regard dissèque tant l'architecture des lieux, que les bedaines proéminentes de certains travailleurs…

On aimerait pouvoir ajouter d'autres citations, mais les mots de Guy Delisle sont plutôt des images…
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Guy Delisle nous raconte ses premières expériences professionnelles, alors qu'il était étudiant : des jobs d'été dans la fabrique de papier où son père est ingénieur.

Il met en évidence la séparation entre les 'cols bleus' avec qui il travaille, et les 'cols blancs' comme son père, qu'il ne croise d'ailleurs presque jamais dans l'entreprise.
Il montre la difficulté du travail posté pour un débutant : gestes et rythmes à acquérir, bruit, horaires difficiles.
L'ambiance entre collègues est aussi parfois difficile à supporter, certains étant particulièrement lourds. Les blagues de c** peuvent figurer en tête du palmarès des sujets de discussion - quoi de mieux pour rigoler entre mecs. Guy Delisle ne les snobe cependant pas en masse, trouvant certains d'entre eux intéressants.

Ce témoignage de Guy Delisle m'a rappelé des expériences professionnelles comparables.
Mon premier poste était en fin d'une chaîne de démoulage de futurs fromages (Brie) que je devais empiler sur des claies. Pendant quelques jours je fus incapable de suivre la cadence, et le produit se retrouvait régulièrement au sol (donc à la poubelle), sauf quand j'arrêtais la chaîne, mettant en pause la demi-douzaine d'ouvriers qui travaillaient en amont (ils n'appréciaient pas, et j'ai finalement été envoyé dans les chambres froides au retournement des fromages en cours d'affinage…). Comme Guy Delisle, j'ai vite été effrayé par la perspective de faire ce genre de travail pendant des années ; de telles expériences sont motivantes pour se chercher un autre avenir.
Hormis les fromages, j'ai donné dans les brochettes de viande. Guy Delisle s'est fait engueuler parce qu'il avait mal accroché un gros rouleau de papier en hauteur, risquant d'occasionner sa chute sur un passant. Moi ce fut parce que j'avais posé un couteau de boucher avec le côté tranchant vers le haut, faute d'instructions préalables également.
J'ai aussi eu le 'bonheur' de travailler sur des roues de poussettes : je devais les sortir de cartons portant l'inscription 'made in Taiwan' et les replacer dans d'autres cartons avec la mention 'made in France' (COCORICO !).

Ce récit autobiographique est intéressant. Guy Delisle a eu la chance de percer dans la voie qu'il s'était choisie (avec le talent), et c'est tant mieux pour ses lecteurs.
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L'auteur de chronique birmane ou du formidable S'enfuir, récit d'un otageGuy Delisle nous entraîne pour un nouveau voyage, dans son Québec natal, au coeur d'une usine à papier où il fut employé .

Car dans une autre vie, avant d'être un célèbre auteur de bandes dessinées, le jeune étudiant Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine à papier.

Il revient avec énormément de délicatesse et d'acuité sur ces trois années, qui fut selon ses dires, des années très donatrices sur l'homme et l'artiste qu'il est devenu

À partir de cette expérience de jeunesse, il dresse un portrait drôle et tendre du monde du travail et questionne les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine.L'usine, monde en déclin presque crépusculaire, est ici reconstituée avec justesse et épure, en tons grisés, seulement interrompus par l'orange du tee-shirt orange de Guy Delisle.

Une immersion au sein d'un monde traité avec énormément de dignité et un peu de burlesque à la Charlie Chaplin dans Les Temps modernes !

Avec très peu de choses, le génial dessinateur réussit à nous toucher et nous transporter autant qu'avec ses chroniques plus lointaines.

Un vrai coup de force!!.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette nouvelle bande dessinée de Guy Delisle nous fait découvrir sa jeunesse ou plus exactement le travail d'été qu'il a accompli durant trois étés, un travail d'ouvrier dans une usine de papier au Québec.
Il nous emmène avec lui dans cet enfer bruyant et surchauffé, un endroit dangereux où on peut se faire happer un bras et finir écrasé dans une cuve de pâte à papier.
L'étudiant qu'il était alors se rend bien compte de la chance qu'il a de ne travailler ici que l'été quand les hommes qu'ils côtoient y travaillent eux toute l'année, depuis parfois des décennies.
Il nous raconte son expérience avec humour et tendresse.
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critiques presse (6)
Sceneario
25 février 2021
Un remarquable moment de lecture, dans une forme à la fois personnelle et didactique.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LActualite
04 février 2021
Que ce soit par ses récits d’expatrié, tels que Chroniques de Jérusalem, ou grâce à sa sympathique série Le guide du mauvais père, Guy Delisle nous permet, au moyen de la bande dessinée, de mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Lire la critique sur le site : LActualite
BoDoi
29 janvier 2021
De cocasse, l’album se fait touchant. Guy Delisle, sans en avoir l’air, a encore visé juste. Bravo.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
26 janvier 2021
Temporelles plutôt que géographiques, ces Chroniques de jeunesse gardent, l'exotisme en moins, les qualités de leurs grandes sœurs. Un récit drôle, sincère, à défaut d'être pleinement passionnant, qui apporte un éclairage nouveau sur le parcours et la construction d'un auteur qui dessine la vie avec une justesse impeccable.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaPresse
26 janvier 2021
Après avoir planté ses albums dans des lieux des plus exotiques (Pyongyang, Shenzhen, la Birmanie ou Jérusalem), le bédéiste Guy Delisle a choisi un décor étonnant pour ses nouvelles chroniques : une usine de pâtes et papiers de Québec où il a travaillé adolescent.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
25 janvier 2021
L'illustrateur québécois Guy Delisle raconte son passage à l'âge adulte dans une nouvelle BD fascinante, Chroniques de jeunesse.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
[ job d'été en usine, début 1980's ]
Curieusement, les horaires de travail ne sont pas distribués à l'avance.
C'est dans la journée qu'on reçoit un coup de fil pour travailler le soir même. [ plage de 12h : de 19h à 7h du matin ]
Un jour, j'en parle au gars qui s'occupe de la gestion des horaires, mais il n'est pas très réceptif à mes suggestions :
- Et si on essayait de...
- Ça fait 20 ans qu'on fait comme ça.
Rater un appel, veut dire rater pas mal d'argent.
Et plus on rate d'appels, plus on a de risques d'être oublié.
Bref, je passe mon été à côté du téléphone.
[ pas de portable, à l'époque ]
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Comme beaucoup de garçons de mon âge, je me replie sur moi-même.
Et je communique avec mes proches de façon homéopathique.
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[ usine de papier ]
- Papa ?
- Je prends des mesures pour le bruit. Avec un sonomètre.
- Je croyais que tu dessinais des plans ?
- Je fais aussi des projets. Chaque année, on doit calculer le bruit ambiant. C'est pour les normes.
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J'imagine que le bénéfice de travailler à l'usine quand on a moins de 20 ans, c'est qu'on voit de façon concrète à quoi serviront nos études.
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A l'intérieur des bottes, il y a une série de petits ergots disposés en cercle. C'est assez agaçant. Je me suis longtemps demandé à quoi ça pouvait servir. Quelque part, un designer industriel a réfléchi à la conception de cet objet et il a trouvé cette ingénieuse façon de retenir le pantalon à l'intérieur de la botte. C'est malin, sauf pour ceux qui, comme moi, travaillent en short. Ça arrache les poils, et ça laisse une zone bien rasée de chaque côté des mollets. Très chic!
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Videos de Guy Delisle (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Delisle
Le combat d'un homme pour la liberté de la presse
En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. À travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de la Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. À l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'arts, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie… il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne « hérétique » au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde.
Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle.
Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert-Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 The Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.
Un album en partenariat avec Reporters sans frontières et France Info.
https://www.glenat.com/1000-feuilles/dissident-club-9782344042717
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