AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Marquise aux poisons (23)

On ne pourra pas retirer ses crimes à la marquise. Et il ne s'agit pas de la défendre de ses actes. Elle fut dépensière, adultère, avorta à plusieurs reprises, fut probablement loin d'être une mère exemplaire, et donna la mort, soit de sa propre main, soit par intermédiaire. Mais sa triste vie et le repentir visiblement sincère qui l’anima dans les derniers jours de son existence, sont des circonstances atténuantes pour voir au-delà de cette image de cruauté implacable. Et c’est de cette manière que j’ai voulu faire revivre ce personnage. Car par-delà la figure du monstre, qui choqua ses contemporains, se dessine aussi la femme brimée et tourmentée, qui n’est que le reflet de l’époque troublée où elle vécut.
Commenter  J’apprécie          00
L’historiographie, de manière générale, a présenté Marie-Madeleine comme un monstre, dissimulé derrière un masque de beauté et de d’innocence. Pourtant, la réalité est plus complexe. Son existence fut loin d’être heureuse et on peut penser que le viol qu’elle relate dans sa confession, et qu’elle dit avoir subi à l’âge de sept ans, a sans doute laissé des séquelles psychologiques importantes. Les incestes relatés dans cette même confession avec ses frères, sont révélateurs d’un climat familial difficile. Nombre d’historiens et de biographes l’ont pourtant décrite comme habitée par le vice dès sa plus tendre enfance.
Commenter  J’apprécie          00
Une foule immense était venue au supplice de la Brinvilliers. Voir cette femme de mauvaise vie mourir, assister à l’exécution de ce monstre. La populace, puante, bruyante, mélange de visages sales, de bouches édentées, de regards haineux et de poings levés, injuriait Marie-Madeleine au fur et à mesure que le tombereau déambulait dans Paris, (...).

17 juillet 1676
Commenter  J’apprécie          00
— Le soleil, demain, ne se lèvera que pour me voir mourir...

16 juillet 1676
Commenter  J’apprécie          20
— Je vins au monde le jour de la Sainte Madeleine, et j’en porte le nom. Je fus appelée au baptême Marie-Madeleine. Ma mère est morte quand j’étais encore petite fille. Je ne me souviens pas d’elle. Son visage a disparu de ma mémoire depuis bien longtemps. J’ai reçu une bonne éducation, mais je n’ai pas été versée dans la religion. Et je vous avouerai que j’ai une certaine méconnaissance des textes sacrés.

16 juillet 1676
Commenter  J’apprécie          00
À dix-neuf ans, Marie de Brinvilliers avait tout pour plaire à un homme. Elle avait hérité du charme de sa mère, et possédait les mêmes yeux d’un bleu magnifique. En revanche, elle n’avait rien pour faire un beau parti. Quelle famille aurait voulu marier son fils à la fille des Brinvilliers ? Tout le monde savait maintenant que la famille était au bord de la ruine. Personne n’ignorait que le marquis de Brinvilliers se terrait sur ses terres loin de Paris pour éviter ses créanciers. Quant à la marquise, au-delà du scandale de sa liaison avec Sainte-Croix, on s’étonnait fortement de la disparition rapide de ses frères, à quelques mois d’intervalle.

Juillet 1661
Commenter  J’apprécie          10
Elle tourna la tête vers le guéridon posé à côté du fauteuil où elle s’était assise. Son verre était vide, lui aussi. Elle ne se rappelait plus ce qu’elle avait bu, entre les diverses liqueurs et le vin, mais son début de migraine lui indiquait qu’elle avait consommé une grande quantité d’alcools différents.
Elle avait pris l’habitude de boire de plus en plus, et à chaque fois, elle avait besoin d’en augmenter les quantités. Au fur et à mesure des verres qu’elle se servait elle-même –elle fermait la porte du salon pour rester seule et ne pas être dérangée – elle buvait très rapidement, comme pressée de voir l’alcool s’insinuer en elle.
Lorsqu’elle avait bu, son état alternait entre des moments d’euphorie intense, où elle se disait qu’elle n’était encore pas mal lotie, qu’il lui restait son titre de marquis, et que Jean-Baptiste finirait par revenir vers elle.
Mais le plus souvent, l’alcool faisait remonter en elle mille et un tourments, le souvenir de son père agonisant, ses dettes monstrueuses et la saisie progressive de tous ses biens par les huissiers. Ainsi que le mépris de Sainte-Croix, qui ne l’avait utilisée que pour s’enrichir, et qui, maintenant qu’elle était ruinée, lui tournait le dos.

Juin 1671
Commenter  J’apprécie          00
À chaque fois, sur son passage, les regards la dévisageaient discrètement. Elle laissait planer autour d’elle un parfum de mystère, un voile parsemé de choses étranges et intrigantes. Dès qu’elle faisait une apparition, elle traînait avec elle les atours de rumeurs persistantes. Ne disait-on pas qu’elle finançait les lubies d’alchimie de son amant Sainte-Croix ? Et son père le lieutenant civil, disparu en quelques mois après qu’elle l’ai accompagné dans sa résidence de campagne ?

Décembre 1668
Commenter  J’apprécie          20
— Je ne vous parle pas madame, et si vous et votre époux préférez mener une vie de bourgeois cela vous concerne. Vous n’avez, il me semble, aucun droit de me faire la moindre remarque quant à la tenue de ma maison ou mon mode de vie.
— Oh ! Dieu me garde de donner conseil à une coquette qui affiche son indécence en toute impunité et qui néglige son époux et ses enfants.
— Dieu vous garde surtout de ne jamais donner conseil à quiconque ma chère, s’exclama la marquise, car vous n’avez aucun esprit et je pense que le bon sens vous fait défaut. Vous excellez en revanche telle une roturière à manier votre langue de vipère pour sortir des insanités que je ne relèverai pas !

Octobre 1668
Commenter  J’apprécie          00
Antoine d’Aubray, le frère aîné de Marie-Madeleine se maria en début d’année avec Marie-Thérèse Mangot de Villarceau, jeune femme d’une vingtaine d’années. Froide et hautaine, elle détesta immédiatement sa belle-sœur. La première fois qu’elle vit la marquise de Brinvilliers, elle la trouva de grande beauté et très spirituelle. Mais quand son époux l’informa de sa vie dissolue, de son train de vie dépensier, de sa liaison avec Sainte-Croix et de la ruine de son ménage, elle se mit aussitôt à la haïr. Si Marie-Thérèse Mangot désapprouvait ce genre d’attitude de la part de sa belle-sœur, elle éprouvait également envers elle une certaine jalousie. En tant que femme, Marie-Madeleine menait une vie plus ou moins libre, loin de l’image de l’épouse pieuse et soumise à son mari. Marie-Thérèse était très attachée à Antoine, et ce mariage d’amour qui comblait les deux jeunes gens représentait à ses yeux la bienveillance de Dieu. Si la marquise formait un si piètre ménage avec Antoine de Brinvilliers, estimait-elle, c’est que le Ciel la punissait pour sa mauvaise conduite.(...)
C’est lors d’une de ces réunions imposées que Marie-Madeleine acheva de se brouiller complètement avec son frère. Le souper s’était pourtant déroulé de manière agréable. La marquise de Brinvilliers, poudrée et maquillée avec soin, remarqua d’emblée l’attitude de sa belle-sœur, sans doute offusquée de la voir si apprêtée pour un souper de famille. Cette dernière, très sèche, était d’ailleurs son exact opposé. Plus jeune de dix ans que la marquise, elle ressemblait pourtant déjà à une vieille femme, engoncée dans une robe noire, qui s’associait à merveille à son visage terne et sans charme.

Octobre 1668
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (12) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Connaissez- vous bien la "Marquise aux poisons" ?

    Comment s'appelle le père de Marie-Madeleine ?

    François
    Antoine
    Dreux
    Jean-Baptiste

    11 questions
    2 lecteurs ont répondu
    Thème : La Marquise aux poisons de Guillaume LenoirCréer un quiz sur ce livre

    {* *}