Quand Elvire, la mère, apprend que Claire, sa fille, vient d'avoir un accident, qu'elle a été fauchée par une moto et se trouve sans connaissance sur un lit d'hôpital, elle prend le premier train pour rejoindre sa fille. Elle ne sait pas encore où va la conduire ce voyage. Mais elle est progressivement amenée à s'interroger sur elle-même, sur les liens qui unissent, où plutôt désunissent toute la cellule familiale.
Hélène Lenoir décrit une famille somme toute banale, classique, appartenant à la bonne société française, ancrée dans ses vieilles traditions, une famille au sein de laquelle Elvire n'est toutefois qu'une
pièce rapportée. Rien n'est simple finalement dans une famille. Entre non-dits, secrets, conventions et mystères des relations filiales, chacun cherche sa véritable et juste place. Ces questions affluent à l'esprit d'Elvire au fur et à mesure qu'elle prend conscience de l'état de sa fille. Et toute la force, du livre d'
Hélène Lenoir est justement là, dans cette façon de décortiquer la mécanique des liens mère-fille, femme et mari, belle-fille et beaux-parents, avançant toujours par petites touches subtiles pour mieux en décrypter les mystères. Si
Pièce rapportée est un roman sur la désillusion, c'est aussi le portrait d'une femme qui tente douloureusement de s'affranchir d'un passé encombrant.