Merci pour ce livre remporté grâce à Masse Critique ! J'ai en effet foncé à la seule lecture du nom Arsène Lupin, car c'est mon héros littéraire préféré. J'ai lu de nombreuses adaptations et à chaque fois, bien sûr, j'ai peiné à retrouver la verve de
Maurice Leblanc... et de son héros. Cette fois encore, même si le style est dynamique et que le héros est très fougueux, quelques petites choses distinguent cette oeuvre d'un original. Je reconnais que je ne suis pas arrivée à lire cet ouvrage comme un roman unique, mais que je n'ai pas cessé de comparer avec les Leblanc que nous connaissons bien.
Je vous laisse lire le résumé repris sur le site de l'éditeur.
Le roman se passe en 1908.
Dès le départ, lors de la scène avec Ganimard qui reconstitue la scène du crime pour lequel il a arrêté Arsène, quelque chose m'a chiffonnée. Aucun sentiment d'amitié pour Lupin n'étreint l'inspecteur, alors que dans les romans d'origine, il éprouve de la haine mêlée de respect pour son vieil ennemi. Ici, ce n'est que rancune et gloire à la perspective de sa vengeance.
Il y a beaucoup de verve et d'ironie mordante dans le roman. Mais quelque chose me dérangeait, et j'ai finalement mis le doigt dessus : l'ironie provient non de Lupin mais du narrateur, qui est donc omniscient. Beaucoup de narration donc, et les dialogues perdent la complexité qu'ils auraient pu avoir. Toutes les petites réflexions perdent donc de leur portée, alors que moins de traits mordants mais dits par Lupin aurait permis de renforcer le personnage.
J'ai trouvé difficile également de suivre l'intrigue, trop tarabiscotée : peut-être est-ce uniquement dû à mon attention soutenue sur le style, mais je n'ai pas compris grand-chose.
Autre petit détail également : il est dit que Lupin est seul, qu'il anime seul son agence, qu'il ne peut faire confiance à personne... Qu'est donc devenu le réseau de Lupin ? Ses amis ? Complices ? Son confident ? (si tant est qu'il en ai un vrai...) Chez Leblanc, Arsène ne fonctionne pas seul. Dans ce roman, le Lupin montré est donc un mortel, un humain, et non un ... superhéros. C'est pourquoi
il y a ce personnage de psychanalyste qui l'analyse (avec peine). C'est un parti pris intéressant mais ça casse l'aspect « formidable » du personnage, tout puissant, qui n'a montré ses failles qu'à quelques passages de l'oeuvre originale.
Dernière critique : quelques passages un peu vulgaires. Je ne suis pas une saint Nitouche, mais il me semble que certains mots comme « cul » ne sont pas du style d'
Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, mais gentleman quand même !!
Néanmoins, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié les passages avec les artistes, contemporains à l'époque, comme
Apollinaire, Laurencin... ou
Pablo Picasso, qui était effectivement à Paris à cette époque, et les réflexions sur l'art moderne de l'époque, encore incompris.
De même, quelques beaux passages, dans le style de
Maurice Leblanc (la fin, entre autres, très douce et mélancolique) : voir les deux passages qui m'ont fait sourire dans la rubrique citations.
Je trouverais intéressant de lire une critique de lecteur non connaisseur des oeuvres de
Maurice Leblanc, afin de voir s'il est parvenu à rentrer dans l'intrigue...
Merci en tout cas pour cette réutilisation intéressante du personnage ! C'était intéressant de lire une nouvelle mouture !