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EAN : 9782953879087
151 pages
Sourire en bandoulière (08/11/2018)
2/5   1 notes
Résumé :
« L’air froid lui faisait mal, lui brûlait les poumons. Il avait l’impression de manquer d’air, de suffoquer. Tout cela n’était que fadaises, superstitions, bien sûr ! Il avait honte de se sentir aussi mal… il se trouvait ridicule… mais… tout résonnait douloureusement en lui : il avait quitté l’enfer brûlant des hommes pour tomber dans celui, glacial, des morts. »

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Ce n’était sans doute pas l’idée du siècle… », pensa-t-il en descendant un chemin escarpé et glissant qui traversait un bois sombre et glacial. Il s’était laissé piéger par la tombée brutale des nuits d’hiver.

Là-bas, il n’y avait pas d’hiver. Il n’y avait pas non plus d’écran opaque et cotonneux entre la terre et les étoiles.
Là-bas, la voûte céleste permettait à l’œil de voir au cœur de la nuit.
Même ce qui ne devrait jamais être vu.

Il avançait précautionneusement. À défaut d’avoir du réseau, au moins avait-il la lumière de son téléphone portable pour éclairer le chemin caillouteux.
Le sol bleuté était déchiré, de-ci, de-là, par des arêtes de schistes coupantes, comme si des poignards avaient percé la chair de la terre de l’intérieur... comme si l’on avait voulu s’enfuir d’une prison souterraine…

Il s’arrêta net, retint son souffle : un bruit dans les ténèbres végétales.

Son regard tentait de percer leur épaisseur, son ouïe de la sonder, mais les battements de son cœur, l’afflux du sang dans ses tempes avaient soudain recouvert la respiration de la forêt.
Ses oreilles bourdonnaient ; il suffoquait, la sueur perlait. Un goût métallique pesait sur sa langue, emplissait sa bouche.
La main sur l’estomac, plié en deux, il desserra brusquement les lèvres comme pour se délivrer d’un flot amer.
Il aspira à pleine bouche, goulûment, l’air glacial et boisé. Il se redressa et ouvrit grand les yeux : il n’était plus là-bas, le froid humide avait remplacé la moiteur équatoriale, les ombres mouvantes des chênes, des hêtres et des résineux celles des essences exotiques.
Il inspira profondément et reprit sa marche, transi de froid après les suées brûlantes.

La masse sombre des arbres se dissipait progressivement en faveur d’une végétation rase : la forêt laissa place aux marais.
Les flaques d’eau avaient emprisonné un peu de la lumière des étoiles, échappées çà et là de leur gangue de ténèbres. Libéré des frondaisons centenaires, le ciel gros de flocons diffusait une lumière faible et laiteuse sur la lande désolée.
Il s’engagea sur un lacet de planches courant à travers les herbes givrées et les trous d’eau.
Par moment, le froufrou des plantes étiques interrompait subrepticement le sommeil minéral : une vie invisible courait discrètement entre les herbes, volait silencieusement et bas.


Il marchait
entre ciel et terre
ombre éphémère
traversant un monde bien antérieur à la mémoire
des hommes
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