Décembre 2020, au détour d'une promenade dans le cimetière d'Ixelles, au milieu de la pelouse d'honneur de la Seconde Guerre Mondiale,
Myriam Leroy, l'autrice, découvre « par hasard » la stèle d'une certaine Marina Chafroff, avec la mention « décapitée ». Intriguée, elle investigue sur cette « femme sans tête ». Mêlant faits historiques et fictifs, elle nous emmène dans son enquête.
Qui était cette jeune russe, réfugiée en Belgique, décapitée en 1942 sur ordre d'Hitler, tombée dans l'oubli, comme effacée de l'Histoire ? Une femme pieuse, sacrifiée ? Une simple et discrète ménagère ? Une militante explosive ? Des archives à Internet, il y a surtout des blancs, des trous et des versions différentes.
Pourquoi Marina Chafroff a-t-elle été comme « annulée, expurgée d'un film dont on aurait décidé, au montage, que son rôle, finalement n'apportait rien à l'histoire » ?
Pourquoi l'autrice a-t-elle la sensation que tout la ramène à Marina, à son destin et à son malheur, et que les 2 époques, 1940 et 2020, se superposent « un peu comme ces calques peints » ?
Une oubliée de l'Histoire, réhabilitée ; une femme invisibilisée, placée en pleine lumière ; une réflexion sur la vérité historique ; la place des femmes hier et aujourd'hui : autant de thèmes passionnants abordés dans ce roman qui avaient tout pour me séduire.
Pourtant, je n'ai été ni touchée, ni emportée, ni réceptive à cette histoire.
Est-ce dû au style souvent familier et aux expressions et comparaisons parfois lourdes ? A la façon appuyée qu'a
Myriam Leroy de surligner ses idées et de répéter, voire marteler ses messages ? Au sentiment, qu'à la faveur de ce roman, l'autrice en profite pour jeter en vrac ses nombreux combats et agacements ?
Le mélange de situations et pensées tantôt inventées, tantôt authentiques, et surtout trop souvent teintées de la projection des idées de la romancière sur Marina Chafroff, a fini par empêcher toute forme d'émotion et d'intérêt.
Merci à Babelio de m'avoir fait confiance pour cette chronique, dans le cadre de l'opération Masse critique.