AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Maintenant ou jamais (18)

Peut-être est-ce vraiment comme cela, peut-être chacun de nous est-il le Caïn de quelque Abel et l'abat-il au milieu de son champ sans le savoir, en lui faisant certaines choses, en lui en disant d'autres, et en ne lui disant pas ce qu'il devrait lui dire.
Commenter  J’apprécie          90
La guerre, c'est surtout une grande confusion sur le champ de bataille et aussi dans la tête des hommes : très souvent on ne comprend même pas qui a gagné et qui a perdu, ce sont les généraux et ceux qui écrivent les livres d'histoire qui le décident après coup.
Commenter  J’apprécie          30
- Nigaud, lui répondit-elle d'une voix mélodieuse, le roi qui n'a pas de royaume est le roi du jeu de cartes, et l'eau qui n'a pas de sable est celle des larmes. Plus rapide qu'une souris, c'est le chat, et plus haut qu'une maison, c'est sa cheminée. Et l'amour peut brûler sans flamme et un coeur peut pleurer sans larmes.
Commenter  J’apprécie          151
- [...] La guerre, c'est surtout une grande confusion sur le champ de bataille et aussi dans la tête des hommes : très souvent on ne comprend même pas qui a gagné et qui a perdu, ce sont les généraux et ceux qui écrivent les livres d'histoire qui le décident après coup. C'était comme ça, la confusion totale.
Commenter  J’apprécie          120
Dans la lumière rougeâtre des incendies, Mendel et les autres descendirent à leur tour; à l'intérieur du puits étaient scellés des barreaux de fer rouillés. Deux ou trois mètres plus bas s'ouvrait un trou; ils entrèrent à tâtons et se trouvèrent dans un boyau en pente douce, ils le suivirent et débouchèrent bientôt dans une cave creusée dans la terre argileuse, et dont la voûte était étayée de pieux. Schmulek les y attendait, essoufflé, une torche allumée à la main.
-- C'est ici que je vis, dit-il à Mendel.
Commenter  J’apprécie          30
Il n'y a que deux moyens de vaincre le désespoir : travailler et combattre, mais ils ne suffisent pas toujours. Il y en a aussi un troisième, c'est de nous raconter des histoires, de nous mentir les uns aux autres, nous le faisons tous.
Commenter  J’apprécie          130
Et je vais te dire une bonne chose que j'ai apprise dans les bois : les coups qui réussissent le mieux, ce sont ceux que l'ennemi ne vous croit pas capables de faire.
Commenter  J’apprécie          153
Nous reconnaissez-vous ? Nous sommes les brebis du ghetto,
Tondus pour un millier d'années, résignées à l'offense.
Nous sommes les tailleurs, les copistes et les chantres flétris dans l'ombre de la Croix
Maintenant nous avons appris à connaître les sentiers de la forêt,
Nous avons appris à tirer, et nous visons juste.
Si ce n'est pas moi qui me prends en charge, qui le fera pour moi ?
Si ce n'est ainsi qu'il faut faire, quoi faire ?
Et si ce n'est maintenant, quand alors ?
Nos frères sont montés au ciel,
Par les chemins de Sobibor et de Treblinka
Et s'y sont creusé une tombe.
Nous ne sommes que quelques-uns à avoir survécu
Pour l'honneur de notre peuple englouti,
Pour le venger et témoigner.
Si ce n'est moi qui me prends en charge, qui le fera pour moi ?
Si ce n'est ainsi qu'il faut faire, quoi faire ?
Et si ce n'est maintenant, quand alors ?
Nous sommes les fils de David et les obstinés de Massada !
Chacun de nous a dans sa poche la pierre
Qui fracassa le front de Goliath.
Frères, quittons l'Europe des tombes :
Marchons ensemble vers la terre
Où nous serrons des hommes parmi les autres hommes.
Si ce n'est moi qui me prends en charge, qui le fera pour moi ?
Si ce n'est ainsi qu'il faut faire, quoi faire ?
Et si ce n'est maintenant, quand alors ?
Commenter  J’apprécie          140
-Et l'histoire des Jeshiva Bucherim, des élèves de l'école rabbinique, qu'on avait enrôlés dans l'armée, vous la connaissez ? C'était du temps des tsars, et il y avait alors des tas d'écoles rabbiniques, de la Lituanie jusqu'en Ukraine. Il fallait au moins sept ans pour devenir rabbin, et les étudiants étaient presque tous pauvres ; même ceux qui ne l'étaient pas étaient pâles et maigres, parce qu'un Jeshiva Bucher ne doit manger que du pain avec un peu de sel, boire de l'eau et dormir sur les bancs de l'école, si bien qu'on dit encore maintenant : "pauvre nebech, il est maigre comme un Jeshiva bucher." Bon : voilà donc que des officiers recruteurs tombent dans une de ces écoles rabbiniques, et que tous les élèves se retrouvent conscrits dans l'infanterie. Un mois passe, les instructeurs s'aperçoivent que tous ces garçons visent infailliblement : ils deviennent tous des tireurs d'élite. Pourquoi ? ça, l'histoire ne le dit pas. Peut-être parce que d'étudier le Talmud, ça vous aiguise la vue. La guerre éclate, et le régiment des talmudistes est envoyé sur le front, en première ligne. Ils sont dans une tranchée, prêts à tirer, et voilà que l'ennemi approche. "Feu !", crie le commandant : rien, personne ne tire. L'ennemi approche de plus en plus. Le commandant hurle de nouveau "Feu !" et de nouveau nul n'obéit : l'ennemi est désormais à un jet de pierre. "J'ai dit feu, sales fils de putes ! Pourquoi ne tirez-vous pas ?" hurle l'officier...
Pavel s'interrompit : Oulybine venait d'entrer et s'était assis à la table ; le murmure excité des auditeurs avait immédiatement cessé. Oulybine avait la trentaine, il était de taille moyenne, musclé et brun. Il avait un visage ovale, impassible, toujours rasé de près.
-Eh bien, pourquoi tu ne continues pas ? Voyons un peu comment cela va finir, dit Oulybine.
Pavel reprit son histoire avec moins d'assurance et moins de verve :
-Alors un des étudiants dit : "Vous ne voyez donc pas, mon capitaine ? Ce ne sont pas des silhouettes en carton, ce sont des hommes comme nous. Si on tirait sur eux, on pourrait leur faire du mal."
Commenter  J’apprécie          100
Par contre il se demandait bien pourquoi Leonid, dont la langue maternelle était le russe, s'était à cette occasion servit du yiddish qu'il parlait assez mal : mais le yiddish tout le monde sait ça, est un immense réservoir d'insultes burlesques ou sanglantes ayant chacune un caractère spécifique : cela pouvait être une explication. "Un juif vous donne un coup de poing dans le nez et puis il crie au secours", pensa Mendel.
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (243) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Si c'est un homme

    Quelle est la forme ce texte ?

    C'est un roman.
    C'est un recueil de nouvelles.
    C'est un récit autobiographique.

    10 questions
    1312 lecteurs ont répondu
    Thème : Si c'est un homme de Primo LeviCréer un quiz sur ce livre

    {* *}