Un album terriblement émouvant pour les adultes comme pour les enfants. Nous suivons l'imaginaire poétique d'un petit garçon qui accompagne sa mère courageuse qui se défends seule au quotidien face à la pauvreté. Les illustrations sombres suivent cette mère et ce fils au plus prêt, les héros de dos pour inviter le lecteur à accompagner le quotidien des héros pour une plus forte émotion. Nul doute que cet album finement achevé va faire parti des albums jeunesse marquants.
Commenter  J’apprécie         140
Un petit garçon, le narrateur, et sa maman s'appliquent à disparaître : ils jouent aux fantômes, dit la mère, et ne doivent ni faire de bruit, ni allumer la lumière. On apprend que la mère a perdu la maison où ils vivaient et que depuis ils dorment dans des appartements vides. La maman fait des ménages, entre autres dans une agence immobilière où elle peut subtiliser une clé afin de squatter un appartement vide le temps d'une nuit… le petit garçon, amoureux des mots, se réfugie le soir à la bibliothèque et, le matin, attend caché dans un arbre que l'école ouvre ses portes. Bien que la mère lui cache la vérité, le petit garçon n'est pas dupe. Ni l'un ni l'autre ne sont nommés, forcément…
Sur ce sujet particulièrement douloureux et délicat, les illustrations viennent appuyer le texte ou dévoiler subtilement une partie des non-dits : le titre de l'album dont les dernières lettres disparaissent progressivement, les tons sombres des illustrations, la mère qui apparaît six fois sur la double-page où l'enfant explique qu'elle fait des ménages, et le rôle de la lampe électrique sur l'avant-dernière page, à la fois symbole de la visibilité retrouvée et de l'espoir en l'avenir…
Commenter  J’apprécie         40
Un petit garçon et sa mère changent de maison chaque nuit. C'est un jeu, c'est leur secret. Ils partent au petit matin sans faire de bruit. Et en même temps, c'est loin d'être un jeu. La maman passe sa journée à faire des ménages et termine le soir par une agence immobilière dans laquelle elle emprunte chaque fois une clef différente. Son fils l'attend à la bibliothèque, où il joue à apprendre des mots compliqués et exotiques...
Cet album nous raconte une belle histoire triste, celle de gens qui n'ont pas de logement, celle d'une maman courageuse qui arrive à transformer cette situation en aventure, celle d'un petit garçon qui n'est pas dupe mais se prête au jeu.
Commenter  J’apprécie         50
Persuadée que le livre collerait parfaitement avec Halloween je l'ai empruntée à la médiathèque, ça n'a finalement pas été le cas mais qu'elle surprise !
Le livre n'est absolument pas une lecture pour Halloween mais c'est une lecture surprenante, ne s'attendant absolument pas à l'histoire.
Franchement, je suis partagée entre l'envie de vous parler de l'histoire et celle de vous l'a laisser aussi secrète que je l'ai eu avant ma découverte !
Je penses que vous devriez, quand vous aurez l'opportunité, allez à la médiathèque et vous renseignez sur sa disponibilité afin de sauter sur cette lecture.
Quant au visuel, la couverture, les couleurs et les illustrations, elles sont sympas mais franchement, je ne me suis pas vraiment attardée dessus, bien trop suprise par l'histoire qui m'a très rapidement emportée !
Pour ne pas parler de l'histoire mais au moins vous dire à quoi vous en tenir, c'est une histoire pour enfants révélant une certaine difficultés de la vie, d'une belle façon mais n'enlevant en rien la tristesse de la situation.
Je n'ai jamais lu le résumé et idéalement vous ne devrez pas le lire afin d'avoir le plus de suprise possible. Personnellement c'est ce que je fais certaines fois et particulièrement en période d'Halloween.
Commenter  J’apprécie         10
Le thème infiniment difficile, peu vu en littérature jeunesse, est traité de front tout en sachant rester pudique – ce qui lui permet de s'adresser aux plus jeunes dès 6/7 ans. Triste, vrai, poignant.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Il faut juste être des ombres. Des ombres parmi les ombres.
J'aime bien être une ombre.
Allongé dans le noir, je chantonne à voix basse
Les mots que j'ai appris dans le dictionnaire, aujourd'hui.
Kouglof, larynx, pacotille...
Après l'école, je vais à la bibliothèque.
Elle ferme à 10 heures du soir. Je me sens bien ici, au milieu des livres et des gens qui étudient en silence.
Nous changeons tout le temps d'appartement vide.
Maman dit qu'elle est très riche et qu'elle les collectionne.
Mais petit à petit, je comprenais ce que maman gardait pour elle. Depuis des mois, elle n'avait plus de travail, et comme elle n'arrivait plus à payer le loyer, il fallait qu'on s'en aille.
Bien sûr, je ne disais pas à maman que j'avais lu ces lettres. Moi aussi, je suis très fort pour faire comme si de rien n'était.
Maman et moi, nous dormons dans des appartements vides.
Maman dit qu'on joue aux fantômes.
Il ne faut pas faire de bruit ni allumer les lumières.
Rencontre avec Benjamin Chaud
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse (CNLJ) de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Auteurs, illustrateurs, éditeurs ou chercheurs viennent présenter leurs projets et partager leurs expériences.
Benjamin Chaud travaille avec des auteurs comme Didier Lévy pour La Fée coquillette ou Ramona Bdescu pour Pomelo, ou signe seul ses « histoires d'ours ». Figurant régulièrement sur la liste des best-sellers du New York Times, il a remporté la médaille d'or de la société des illustrateurs de New York.Rencontre animée par Patrice Wolf et enregistrée le 23 septembre 2021 à la BnF I François-Mitterrand
+ Lire la suite