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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
20 janvier 2009, Washington D.C. Jour de la passation de pouvoir. Dans les couloirs de la Cannon House, une mère de famille fait visiter les locaux à ses deux fils afin qu'ils puissent voir le bureau de John Lewis. Ne pensant pas se trouver nez à nez avec lui et encore moins qu'il lui propose quelque chose à boire, elle est évidemment surprise et fière de présenter à ses enfants un homme qui a combattu pendant de longues années contre la ségrégation raciale. Disposé, John Lewis leur fait visiter son bureau et, disposant d'un peu de temps avant l'investiture de Barack Obama, leur raconte son parcours depuis son enfance, dans un coin paumé d'Alabama...

Nate Powell retrace la parcours de John Lewis, sénateur noir élu à la chambre des représentants, qui a oeuvré comme Martin Luther King et Rosa Parks (pour ne citer qu'eux) contre la ségrégation raciale dans cette Amérique des années 50. Cette biographie est captivante, voire nécessaire, pour qui voudrait comprendre le sort de ces américains noirs. Mêlant habilement les souvenirs de John Lewis et les faits marquants de ces années, tels que le geste de Rosa Parks ou la non-violence prônée par les Noirs, Nate Powell nous offre une première partie, allant des années 40 aux 60, passionnante et fort documentée, servie par un noir et blanc profond et une mise en scène maîtrisée.
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Ce premier volume de l'autobiographie de John Lewis en trois parties réalisé graphiquement et se focalisant sur les droits civiques vient couvrir la vie du membre du Congrès depuis son enfance en tant que pauvre garçon de ferme rêvant de devenir prédicateur jusqu'à son travail en tant qu'organisateur de la table-repas de 1960 à Nashville et à la fondation du Comité de coordination des étudiants non élèves. Alors qu'il s'éloigne de son histoire-cadre - un rassemblement de Lewis avec des amis et des électeurs quelques minutes avant la première investiture d'Obama - aux contes que Lewis raconte de ses premières années, le livre parvient à transmettre à la fois l'héroïsme et le charme de l'homme, sa fermeté, son esprit stratégique astucieux et sa simplicité aimante, presque enfantine.

Nate Powell, le graphiste et co-auteur, a fait l'excellent choix d'illustrations en noir et blanc pour raconter l'histoire de John Lewis. Elles évoquent les films d'actualité des années 60 de l'ère des droits civiques, suggérant parfois une menace noire, d'autres fois une mélancolie tranquille. Les scènes de foule, de protestation et de violence sont aussi très efficaces, car Powell apporte un vif sentiment de mouvement et de drame aux conflits dans les rues du sud.

Il y a beaucoup de choses importantes ici à savourer et à se rappeler, mais je dois admettre que ma partie préférée de ce livre est le récit de Lewis sur ses premiers efforts pour être un prédicateur en livrant des sermons à une congrégation improbable : les poulets de la famille. Son affection évidente pour ces humbles créatures et sa détermination à répandre la Bonne Nouvelle sont toutes deux importantes.

J'ai beaucoup aimé ce livre et j'ai la ferme 'intention de lire la suite au plus vite.
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La lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 1950 nous est essentiellement connue par le biais du combat de Martin Luther King et par la résistance de Rosa Parks. On oublie trop souvent que cette longue lutte a engagé une énorme quantité d'hommes et de femmes qui, dans la lignée de Martin Luther King, ont réussi à développer une forme de manifestation non-violente empruntant beaucoup à Gandhi.


Nate Powell a choisi de revenir sur le parcours de John Lewis, sénateur noir élu à la Chambre des Représentants depuis 1986, sans doute parce qu'il le connaît bien et entretient avec lui une relation de proximité qui lui permet de construire sa rétrospective sur une source authentique et de qualité.


Dans ce premier volume, Nate Powell retrace le parcours de John Lewis des années 1940 aux années 1960. On y découvre le choc de la confrontation à la réalité brute et moderne de certaines villes américaines –ici, ce sera la ville de Nashville. John Lewis a passé son enfance au fin fond de la campagne de l'Alabama et lorsqu'il la quitte pour poursuivre des études dans l'enseignement supérieur, il est choqué de découvrir la gravité d'une ségrégation qui semble ne jamais devoir être remise en question. Son modèle, c'est Martin Luther King et le gospel social : et si les injonctions de la Bible permettaient d'entrer dans une nouvelle ère politique ? le Nashvill Student Movement est lancé. Les entraînements sont focalisés sur la résistance à la violence :


« Lawson nous apprit à nous protéger. A désarmer nos assaillants en faisant appel à leur humanité. A nous protéger les uns les autres. A survivre. Mais le plus dur à apprendre… à sincèrement comprendre, au plus profond de soi, était de réussir à éprouver de l'amour pour ceux qui nous attaquaient. »


A la suite de cela, les membres du mouvement commencèrent leurs premiers sit-in non-violents dans des magasins. Les noirs ne devaient jamais être servis au comptoir : les noirs outrepasseront la consigne et demanderont à manger, quittant d'abord les lieux sans protester puis occupant les sièges de plus en plus longtemps, à mesure que le nombre de manifestants silencieux augmentera. La force du dessin soutient ici la puissance hautement perturbatrice de ces occupations pacifiques : le propriétaire du magasin qui, en refusant de servir les noirs, soutient indirectement la ségrégation, est renvoyé de plein fouet à sa propre violence. Il devient le propre spectateur de son injustice, et tout cela se passe au-delà des mots et des discours classiques.


Le succès du mouvement aboutira à la création du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) et à la victoire du 10 mai 1960, date à laquelle 6 grands magasins de Nashville servirent à manger, pour la première fois dans l'histoire de la ville, à des clients noirs. La réussite témoigne elle-même de l'aberration de la situation qu'elle révoque.


La suite des événements est vivement attendue au prochain épisode.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Washington D.C. 20 janvier 2009, Une femme et ses enfants veulent visiter le bureau de de John Lewis, qui par un coup de chance, y est présent. Il va leur raconter son enfance avec les poulets dans la ferme de ses parents, puis son militantisme en tant que figure du Mouvement afro-américain des droits civiques. Pour info : Il est actuellement le seul membre du Congrès américain à avoir connu Martin Luther King. Bd passionnante, instructive et bien documentée, sans trop en faire puisque destinée à la jeunesse. Les dessins en noir et blanc s'accordent bien avec l'époque. Bravo aux 3 intervenants.
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Cette bande dessinée relate les mémoires de jeunesse du député américain John Lewis, l'un des pionniers du mouvement des droits civiques réclamant l'égalité des Noirs dans les années 50 et 60.
Illustré avec talent, ce livre nous rappelle d'où l'on vient, il n y a pas si longtemps que cela, et comment l'application du principe de la non-violence a été la solution déminant les violences anti-Noirs.
L'intronisation de Barak Obama en 2009 est un événement hautement historique dont nous n avons peut etre pas pleine conscience, nous ses contemporains.
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Le dessin en noir et blanc m'a tout de suite séduit car il va à l'essentiel. C'est un peu un trait à la Will Eisner. Bon point d'emblée car il y a une maîtrise graphique jusque dans les nuances.

On va commencer ce documentaire par l'investiture du Président américain Barack Obama et ce que cela pouvait représenter pour les anciens black qui se sont battus pour l'égalité des droits. le mouvement des droits civiques est le sujet principal de cette oeuvre. On va suivre la vie du député John Lewis qui est très connu dans son pays.

Bref, on aura droit à un témoignage assez poignant de ce qui se passait aux States durant les années 60. Pour autant, certaines scènes m'ont beaucoup trop rappelé l'excellent film le Majordome. C'était presque un copier-coller. Rien de nouveau pour moi par conséquent. Ceci dit, je peux concevoir que les mêmes faits produisent les mêmes effets.

J'ai bien aimé le message de paix et de non-violence face au racisme et à la brutalité des gens. Ce genre de situation me rappelle que cela pourrait un jour nous arriver également. Bref, une oeuvre référence.
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La série est une autobiographie romancée du militant et député noir américain John Lewis, en trois parties: le premier volume sur la jeunesse 1940-1960, la seconde plein feux sur le combat pour les droits civiques 1960-1963, le dernier 1963-1965. Les tomes deux et trois ont reçu successivement les prix Harvey (remis à la New York Comiccon), le premier comic à recevoir le National Book Award (ouvrages pour la jeunesse) et deux Eisner BD documentaire. A noter que Rue de sèvres a étrangement changé le titre original March par un autre titre en anglais et complètement remplacé les couvertures d'origine. Les volumes sont en format comic broché avec couvertures à rabat. L'album se termine par une page de remerciements et une bio des trois auteurs.

Janvier 2009: lors de l'investiture de Barack Obama comme premier président noir des Etats-Unis d'Amérique, le député John Lewis reçoit une mère et ses enfants dans son bureau et se remémore son enfance en Alabama, dans le sud ségrégationniste où il va progressivement découvrir les concepts de désobéissance civile et de non-violence dans les pas de Gandhi et Martin Luther King. C'est le début du combat pour les Civil rights qui commence. John Lewis fait partie des compagnons de route du célèbre pasteur et des six organisateurs de la Marche sur Washington du 28 août 1963…

Cette série mériterait d'être plus connue par le milieu de la BD tant elle impressionne à la fois en tant que BD et comme documentaire. le fait que son auteur principal ne soit autre que John Lewis lui-même apporte une légitimité et une précision incroyable aux albums. Il n'est pas étonnant que ce soit aux Etats-Unis, où la BD n'a jamais été méprisée comme média artistique et d'information, qu'un député en fonction publie un tel album autobiographique (…ce qui serait peu probable en France). Personnellement je ne connaissais pas ce personnage, mais le sujet à lui seul suffit à passionner. Quel moment plus marquant de l'histoire moderne que ce combat opiniâtre appelant à la fois les théories politiques des Lumières, l'histoire de l'Occident et de la Traite et la ségrégation qui s'en est suivie, l'histoire américaine dont le péché originel n'est pas encore dissous même après l'élection d'Obama, les combats pour la décolonisation et les théories de non-violence venue de Gandhi et la désobéissance civile venue du milieu du XIX° siècle avec Henry-David Thoreau…? [///]

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Voilà une très bonne et belle façon d'apprendre sur des chapitres inconnus de l'histoire des États-Unis. Ce n'est pas le genre d'histoire que l'on pourrait apprendre à l'école. Très bien rendu visuellement et ça appui bien la réalité de cette histoire qui se trouve très prêt du documentaire. Inspirant de voir cette volonté et cette soif de liberté tout en maintenant la non-violence. Un grand pas à cette époque, mais on voit encore aujourd'hui qu'il en reste encore de cette longue marche vers l'égalité. Raison de plus pour faire connaitre cette histoire et génial de la faire à travers la bande dessinée.
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Une fois n'est pas coutume, je vous parle aujourd'hui d'un comics pour le rendez-vous de la BD de la semaine. Dans celui-ci, on découvre la jeunesse de John Lewis, un militant du mouvement afro-américain des droits civiques. J'avoue qu'avant de découvrir le comics, je ne le connaissais même pas de nom et pourtant, quelle erreur !

A travers son récit, on découvre le quotidien des noirs pendant la ségrégation raciale. Je savais qu'ils ne pouvaient monter à l'avant des bus mais je ne me doutais pas que ça allait si loin : interdiction de certaines stations services, de s'asseoir au bar, etc. Chaque jour, on leur rappelle leur infériorité présumée.

John Lewis s'engage dans un mouvement de non violence. J'ai beaucoup aimé cette philosophie même si ça doit être très dur de garder son calme dans ce genre de situations. Je trouve que l'idée des sit-in, qui consiste à occuper une espace de manière pacifique, est vraiment bien trouvé. Cela permet de mettre le doigt sur ce qui ne va pas sans faire d'esclandres.

Au dessin, Nate Powell s'applique à retranscrire ce pan de l'histoire américaine. L'utilisation exclusive du blanc et noir donne un aspect sérieux et tragique, totalement en adéquation avec le scénario.

Bref, voici une pépite à mettre entre toutes les mains !
Lien : http://iluze.eu/wake-up-amer..
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Pourquoi les américains ont ils fait la guerre d sécession sinon pour les richesses du sud. Car ensuite ils ont mis en place un système de discrimination terrible, une apartheid implacable. Cette BD retrace le combat de ces hommes et femmes pour obtenir l'égalité et ne plus être discriminés comme gens de couleur et obtenir par là même de pouvoir aller dans de bonnes écoles et obtenir des emplois jusqu'alors réservés aux blancs. Par John LEWIS, on suit cette lutte difficile et brutale.
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