Pendant les années de Dresde rien n'annonce encore, chez Wagner, le génie musical. Il se prend à la vérité d'un enthousiasme profond pour Cari Maria von Weber qui, a partir de 1817, remplit les fonctions de Kapellmeister à l'Opéra de Dresde ; il suit avec passion les efforts du grand musicien pour créer en face de l'opéra italien à la mode un opéra national vraiment allemand et populaire ; il s'exalte lorsqu'en 1822 il assiste aux représentations du Freischütz et pressent confusément dès ce moment que le délicieux chef-d'oeuvre de Weberest une des parcelles les plus précieuses du patrimoine artistique de l'Allemagne ; il ressent comme un deuil personnel la nouvelle de la triste fin de Weber à Londres en 1826 Mais il ne l'ait aucun effort sérieux pour se préparer à marcher sur les traces du grand homme qu'il admire. La technique du piano le rebute comme celle du dessin et il la néglige sans pudeur.