C'est ballot ! Après avoir follement apprécié
Nécropolis, je me réjouissais de découvrir
le tueur et son ombre, qui met à nouveau en scène le Docteur Konig, le boss de la morgue de la grosse pomme. Mon enthousiasme a été rapidement douché sans que le talent de
Herbert Lieberman soit en cause.
C'est la traduction, édition Points-Seuil, perpétrée par Robert Pépin qui m'a consternée jusqu'à rendre mon tablier de lectrice page 203 à la fin de la seconde partie. Quel dommage d'avoir gâché mes retrouvailles avec Paul Konig, médecin légiste en chef de la plus puissante ville du monde qui mène toujours une brillante carrière d'écrivain et de conférencier. Les autorités judiciaires du monde entier sollicitent toujours ses avis en matière criminelle. Il est toujours un homme très cultivé, capable de réciter du
Shakespeare au kilomètre et de beugler des airs de Verdi d'un voix de ténor acceptable. Lorsqu'il relit les rapports d'autopsies de ses adjoints, il est toujours armé de son crayon rouge, prompt à corriger toute faute de grammaire ou d'orthographe. Enfin, il ne s'est toujours pas remis des morts prématurées de sa femme et de sa fille.
Pourquoi les propos ou mots imputés à Konig et aux autres personnages sont-ils d'une affligeante vulgarité, pauvreté ? Pour faire popu ou s'adapter au lectorat pré-supposé stupide d'un genre littéraire considéré comme une sous-littérature ? Pour conclure, quelques exemples pour donner une idée du désastre : «z'avez qu'à pas tourner autour du pot sans arrêt », «y me faudrait », « ça se pourrait bien que... », « ajoute-z-y donc ceci, à ta petite liste », « dis-y ». Hélas, je n'invente rien.
Des dialogues qui font injure à l'auteur et aux lecteurs et puis je signale à toutes fins utiles que le légiste s'appelle Paul Konig et non pas Koning comme proclamé sur la quatrième de couverture. C'est le bouquet !