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3,69

sur 123 notes
Après avoir eu l'occasion de visionner la série diffusée sur Canal+, il me tardait de découvrir le roman à l'origine de cette intrigue ô combien envoûtante et mystérieuse. C'est donc avec joie, et avec un brin d'impatience, que je me suis à nouveau embarquée pour l'Australie. Si mes attentes (obtenir des réponses face à mes interrogations) n'ont pas été comblées, je pense avoir nettement préféré le roman à la mini-série.

Février 1900. Mrs Appleyard dirige d'une poigne de fer un très chic pensionnat pour jeunes filles. Lorsque l'idée d'une sortie à Hanging Rock voit le jour, toutes les pensionnaires piaffent d'impatience. Même si la jeune Sara Waybourne reste consignée dans sa chambre, et privée du pique-nique (pour n'avoir pas su réciter une poésie), Irma Leopold, Miranda Reid et Marion Quade espèrent bien profiter de cette promenade dépaysante et synonyme de liberté.

J'ai grandement apprécié la plume de Joan Lindsay, tant pour les descriptions de la nature et des paysages australiens que pour tout le suspens psychologique qui s'ancre peu à peu sous nos yeux. Si à la fin du pique-nique, trois jeunes filles manquent à l'appel (de même que Mrs McCraw, enseignante de mathématiques), l'auteure prend le parti de s'éloigner des codes du roman policier. Car c'est toute l'atmosphère de ce roman qui est mise au premier plan. Sur les trois jeunes filles disparues, l'une d'entre elles est retrouvée mais sera incapable d'expliquer le déroulé de cette curieuse journée du 14 février 1900… Hanging Rock semble aussi menaçant que chargé de surnaturel, marqué (grâce à son histoire) par la culture aborigène. J'ai aussi aimé me plonger dans les craintes et les pensées des différentes classes sociales représentées dans ce roman. Je n'ai pas du tout eu les réponses que j'attendais, mais j'ai été moins frustrée que lorsque j'avais regardé la série. J'ai pu comprendre l'idée du mythe, de la légende. Hanging Rock n'a donc pas fini de dévoiler tous ses secrets.

Le personnage de Mrs Appleyard est quant à lui toujours aussi curieux et mystérieux. Sous une couche de rigueur et de sévérité, on la sent affectée face aux évènements qui se succèdent dans la vie du collège. Pour autant, comme dans la mini-série, je n'ai pu m'empêcher de me questionner sur une possible part de culpabilité…

Pique-nique à Hanging Rock est donc un roman que je ne peux que vous encourager à découvrir à votre tour. le cadre spatio-temporel me semble très bien coller avec ce que nous propose ici Joan Lindsay, et participe à dégager une atmosphère très particulière à l'ensemble. Je pense avoir frôlé le coup de coeur.
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Quel ouragan que ce livre : après des débuts tout ce qu'il y a de plus délicieux et romantique dans l'atmosphère de dentelles de ce pique-nique victorien, voilà que l'auteure nous pousse littéralement des hauteurs de Hanging Rock pour sombrer en plein mystère. D'un style magnifique qui évoque véritablement la littérature du XIXème, Joan Lindsay parvient à instaurer une atmosphère unique, éthérée et magnétique. A cette écriture purement onirique, elle ajoute des descriptions plus tranchantes, presque sarcastiques, lorsqu'il lui arrive de glisser dans la critique sociale ou psychologique de ses propres personnages. Elle s'amuse alors à semer les fausses pistes en prenant à parti le lecteur, créant le doute quant au genre véritable dans lequel se situe son roman...

Partant du pique-nique à l'issue fatale qu'elle présente elle-même comme un "tableau" dont les retentissements s'étendent au fur et à mesure que l'intrigue progresse, elle met en relief l'impact du fait-divers sur le microcosme que constituent l'école et la ville voisine : affluence des journalistes, forces de l'ordre suspicieuses, colère des parents qui retirent leurs enfants, curiosité des impertinents, rumeurs et légendes urbaines... le lot de dommages collatéraux qui ferait sombrer dans la folie n'importe qui d'un tant soit peu concerné par les événements. Parmi ces protagonistes, Mrs Appleyard en tête, dont l'implacabilité voit le vernis craqueler doucement jusqu'à l'irréparable, mais aussi des personnages secondaires d'importance : Michael, jeune lord anglais fraichement débarqué en Australie, hanté par le souvenir de Miranda qu'il n'a pourtant qu'aperçue avant sa disparition, tandis que Sara, jeune orpheline scolarisée à Appleyard, se laisse mystérieusement dépérir depuis le dramatique incident...

le lecteur se laisse lui aussi gagner par cette folie de questions incessantes : qu'est-il arrivé à ces jeunes filles? Sont-elles mortes? Se sont-elles suicidées? Se sont-elles enfuies? La réponse semble résider dans ces deux univers que Joan Lindsay met sans relâche en confrontation dans les pages de son roman, pour peu qu'on ouvre l'oeil : le monde faussement propret et apprêté des humains de la respectable société victorienne, et leur part d'animalité, dissimulée dans le monde sauvage et fourmillant de la nature australienne. Car dès que les jolies jeunes filles s'assoupissent, ce n'est qu'invasions d'araignées, de lézards et autres reptiles qui serpentent entre les rochers...

le lecteur sera sans doute surpris par l'aspect volontairement "fait-divers" de certains chapitres (extraits d'articles de journaux, notamment) qui donnent à croire que l'histoire serait vraie, ou inspirée de faits réels. C'est là un point sur lequel Joan Lindsay a toujours refusé de se prononcer, créant encore un peu plus le mystère autour de son histoire, et d'une quadruple disparition apriori fictive sur laquelle persistent à enquêter des centaines de lecteurs aujourd'hui encore. Ceci dit, il se trouve que petite fille, Joan Lindsay avait elle-même été scolarisée dans un pensionnat situé non loin d'Hanging Rock, la Clyde School for Girls, qui a probablement été la source d'inspiration du collège Appleyard (ainsi que le prouveraient de nombreuses similitudes architecturales entre le pensionnat existant et les descriptions faites dans le roman). Quant à la résolution du mystère, elle restera suggérée : l'ultime dix-huitième chapitre, racontant sous forme de flash-back les dessous de la disparition des jeunes filles, fut supprimé de la versions définitive par choix éditorial. Un choix que l'on ne peut qualifier que d'excellent, tant il a fait couler d'encre depuis... (mais pour le curieux, ledit chapitre est désormais disponible en VO sous le titre The secret of Hanging Rock, publié à la fin des années 80... à bon entendeur...).

En bref : Un conte victorien qui surprend par sa plume réaliste, avant de nous emmener dans sa chute vers une progression plus que mystérieuse de son intrigue. Magnétique et arachnéen, Pique-nique à Hanging Rock nous hante encore de nombreux jours après avoir refermé le livre. Un coup de coeur!

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Joan Lindsay est loin d'être l'auteur d'un seul roman : sa carrière de femme de lettres débutant dans les années 1910, elle s'essaie, comme beaucoup d'écrivains, à l'histoire courte, au théâtre puis, en 1936, au roman, un genre qu'elle ne retrouvera que vingt-six ans plus tard avec un ouvrage semi-biographique. Elle qui dédiera sa vie à l'écriture devient, au fil des années, l'une des figures majeures de la littérature australienne. Mais un ouvrage en particulier la fera connaître mondialement, au point où elle sera traduite en français et éditée en français par les éditions Flammarion en 1977 et rééditée aujourd'hui par le Livre de Poche : Pique-nique à Hanging Rock.

Publié en 1967, Pique-nique à Hanging Rock devint rapidement un succès, au point de voir ses droits cinématographiques achetés et, dans la foulée, adapté sur grand écran en 1975 par Peter Weir, le futur réalisateur du Cercle des poètes disparus. Un succès aussi bien commercial que critique, faisant entrer son auteur au Panthéon de la littérature australienne, qui livre un récit à la fois envoûtant et obsédant, mystérieux et d'une rare beauté.


La suite sur le blog :
https://unepauselitteraire.com/2016/06/03/pique-nique-a-hanging-rock-de-joan-lindsay/
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Première lecture d'une auteure australienne pour moi. Et je ne suis pas particulièrement épatée, je dois dire. Mais il y a plusieurs raisons à cela.
Pique nique à Hanging rock est publié en 1967 et bien sur, cela ce sent dans le texte et l'histoire général. Il n'y a rien de bien moderne dans tout ce pique nique qui tourne à la pseudo-catastrophe. Car disons le; la disparition d'une élève lors d'une sortie scolaire n'est pas un thème particulièrement innovateur.
J'ai récemment vu l'adaptation télévisuelle avec Nathalie Dormer et j'ai vraiment beaucoup aimée le rendu de cette série, le coté éclectique, hachuré et machiavélique des personnages. Devant ce roman d'une autre époque, je ne pouvais qu'être déçue! En fait le qualificatif qui représente surtout ma lecture est « ennuyant » Mais je donne quand même un trois étoiles car il s'agit d'un classique de la littérature australienne.
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C'est à l'occasion de la sortie en 2018 d'une série que j'ai entendu parler de ce roman déjà adapté au cinéma, a priori avec brio, en 1975 par Peter Weir. L'époque, le lieu, le mystère qui entourait cette histoire : tout m'a donné envie de me plonger dans le roman !

Soyons clairs d'ailleurs dès le début : Pique-nique à Hanging Rock n'est pas un roman policier, ni un roman fantastique. du tout. Pique-nique à Hanging Rock est en réalité un roman onirique, flou, ouaté, complètement mystérieux, qui nous plonge dans un univers à la fois léger et complètement dramatique.

Si vous espérez des réponses aux multiples questions que Joan Lindsay distille au fur et à mesure de l'histoire, passez votre chemin car tout le charme de cette histoire réside probablement dans le mystère qui l'entoure. A aucun moment, elle n'évoque de magie, de sorcellerie ou de malédiction, elle raconte des faits, une succession d'événements tragiques qui viennent jeter le trouble dans l'esprit du lecteur... pour le laisser face à ses interrogations.

Une lecture troublante, délicate et violente à la fois, que je vous conseille pour vous faire votre propre opinion et élaborer vos propres hypothèses !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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J'ai adoré cette histoire à l'ambiance mystérieuse et malsaine. Au départ une vingtaine d'étudiantes partent en pique-nique mais celui-ci se termine par la disparition de 3 d'entre-elles et d'une institutrice. le mystère de cette histoire est que nous ne saurons jamais ce qui s'est réellement passé malgré une enquête policière. A la suite de cette disparition, l'on va assister à la dégradation du collège : le personnel démissionne, les parents retirent leurs enfants et à cela vient s'ajouter un nouveau fait divers. Un livre déroutant et malgré le fait que tous ces mystères restent inexpliqués, cela ne m'a pas dérangé car j'ai vraiment été prise par l'ambiance du livre.
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Critique complète sur le site.

Il y a un détail qui fait de ce roman une lecture aussi unique qu'elle est inquiétante, c'est cette absence de limite bien définie entre les faits et la fiction. L'histoire de Picnic at Hanging Rock est vraisemblable. Elle a pu se passer quelque part en Australie. Il est possible que des évènements similaires se soient déroulés. Juste après le dramatis personae, très étonnant pour un roman, l'auteur ajoute une note pour préciser que c'est au lecteur de départager faits et fiction et, qu'au final, s'il s'agit de fait ou de fiction, ce n'est pas très important. Sur ce, l'auteur commence le roman qui va vous entraîner sans vous lâcher jusqu'à la fin.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Le 14 février 1900, la St Valentin finit tragiquement pour les pensionnaires et personnels du Appleyard College. En cette fin d'étouffant été austral, vingt collégiennes et deux de leurs professeures partent joyeusement à Hanging Rock pour leur pique-nique annuel. Trois élèves et une enseignante sont portées disparues à l'issue de la journée, comme absorbées par le spectaculaire soulèvement volcanique qui domine le mont Macedon, constitué de formations rocheuses uniques, monolithes, trous et grottes réputés sans fond. Sur les pentes escarpées qui mènent aux murailles verticales du Rocher, l'ombre est profonde, la maigre broussaille exhale une senteur humide de sous-bois pourrissants. Là vit une faune variée, araignées, serpents, chauve-souris, oppossums, et quelques wallabies farceurs.


Qu'ont bien pu voir les trois jeunes filles intrépides et leurs enseignantes ? Qui ont-elles pu croiser ? Pourquoi ont-elles franchi un ruisseau pour une escalade rendue quasi impossible par leurs robes en dentelle, leurs fragiles bottines, et les corsets qui les empêchent de respirer alors que la chaleur est écrasante ? L'enquête est confiée au gendarme Bumpher. Des recherches sont lancées, un traqueur aborigène rescapé de l'extermination de son peuple, aidé d'un chien sont emmenés sur les lieux des disparitions. L'institution privée réservée à une riche clientèle de colons, dirigée par Mrs Appleyard subit les conséquences du fait divers, malgré les tentatives de la directrice pour le cacher.


Pique-nique à Hanging Rock, écrit en 1967, est un roman étrange et pénétrant, qui baigne dans une atmosphère à la fois onirique, poétique, fantastique, victorienne. L'auteure entrelace plusieurs genres littéraires sans opter pour l'un d'eux. L'épilogue soulevant d'innombrables questions contribue à la magie fantastique du roman.


J'ai retenu pour ma part l'écriture magnétique de Joan Lindsay, qui décrit magnifiquement l'envoûtement distillé par le bush australien inhospitalier, son aridité, sa beauté sauvage, ses dangers, auxquels elle oppose la vie d'anglais qui cultivent leurs roses, pensées, hortensias et autres bégonias, entretiennent dans une région désertique un étang où flânent des cygnes. Pour régler et structurer leurs journées oisives, sinon informes, ils ont gardé leurs rites anglais sacrés, le thé, le porridge, les riches repas portés sur d'énormes plateaux par une abondante domesticité. Ils vivent en vase clos, ignorant le monde extérieur, sans même avoir conscience de son existence, leurs vies rythmées par leur mode de vie en soins palliatifs, transposé sur cette Terra nullius volée aux autochtones. C'est peut-être, et ce n'est que mon avis, ce qui est le plus frappant dans ce splendide roman.
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UNE PÉPITE !!!
On plonge du début à la fin dans l'univers d'un collège pour jeunes filles de bonnes familles en Australie, en 1900, sans décrocher un instant. le pique-nique annuel dans un lieu magnifique, Hanging Rock, tourne à l'angoisse suite à la disparition de 3 étudiantes et d'une maîtresse.
On ne rencontre les 3 étudiantes disparues qu'au début du roman, mais quand on referme le livre, on ne pense qu'à elles.
Enquête policière il y a, mais l'auteur nous relate surtout les conséquences de ces disparitions sur l'ensemble des protagonistes.

Une vraie bombe pour moi ce petit roman. Je vous le conseille sans hésiter si vous aimez les atmosphères angoissantes et mystérieuses, du début du siècle dernier.
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Alors, j'avais vraiment été envoutée par la série et j'avais extrêmement hâte de lire le roman. Au final, j'admets que ce fut une grosse déception... le roman est certes bien écrit et on retrouve la légèreté aérienne qui transparaissait dans la série mais le roman est beaucoup plus "fouillis" , on peine à comprendre les mobiles des différents personnages et la série a ajouté pas mal d'arcs narratifs (et malheureusement, ce sont ceux que j'apprécie le plus).

Cependant, j'ai apprécié la description quasi lyrique de Miranda et des paysages sauvages de l'Australie. A la fin, le roman nous laisse sur notre faim malheureusement


Ce que j'aime : les descriptions magnifiques, en particulier celle de Miranda. La plume de l'auteure est magnifique


Ce que j'aime moins : trop second degré et fantastique à mon gout


En bref : Un roman lyrique mais peut-être un peu trop pour moi


Ma note


5/10
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