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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au travers de ce récit de vie, Virginie Linhart dénoue les fils maternels, les transmissions inconscientes qui se sont répercutées sur son histoire. Sa mère, vampirique et immature est éprise de liberté au point d'usurper la place de sa fille, de la plonger dans une confusion qui ne lui laisse aucun repère. Une mère instable à l'amour bancal et conditionnel.

Virginie Linhart nous parle aussi de son propre rôle de mère qui s'est fait dans le chaos et la douleur. Elle évoque la place du père, du sien enfermé dans le silence et la maladie qui la laisse terrifiée et mélancolique, mais aussi de celle inoccupée d'un père absent pour sa fille.

Son histoire s'écrit dans le fracas de la solitude, de la peur de l'abandon. Elle analyse, décortique au fil de son récit les liens inconscients qui la relient à sa famille, à ses parents, aux leurs, mais aussi à la famille qu'elle s'est construite.
Petit à petit, ce qui n'était que fissures et éclats se recollent, se régénère et donne à voir une femme résiliente.

J'ai beaucoup aimé ce récit tout en pudeur mais sans froideur. La façon dont à l'auteure de nous partager ses blessures et ses réflexions dans lesquelles peut être certains d'entre nous pourront se reconnaitre un peu car elles touchent à l'universel.

Un beau portrait de vie qui suggère à quel point être parent c'est parfois prendre le risque d'abimer son enfant.
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Ayant envie de lire « Une sale affaire » de la même autrice, il me fallait d'abord prendre connaissance de l'objet du délit, soit ce livre paru il y a 4 ans et où une fille règle ses comptes avec une mère qui este en justice , accompagnée de son ex beau-fils parce qu'elle se sent diffamée par celle ci, soit sa propre fille.
C'est en effet un livre douloureux, celui d'une jeune femme dont la flamboyante mère est une soixante huitarde  dans toute sa splendeur, qui ne pense qu'à sa propre émancipation.
Ce qui nous amène au rôle joué par des hommes souvent jeunes qui passent par le lit , font un petit tour et s'en vont.
C'est dans ce tourbillon que la fille qui essaie d'exister tombe enceinte, et que le désordre continue dans sa vie entre un père dépressif et une mère qui ne pense qu'à elle. Jusqu'à ce que 17 ans plus tard, une phrase terrible de la mère envoie la fille dans les cordes et que naît ce récit.
Ce roman (autobio) relate le mal-être et le manque de transmission des petits -enfants de 68.
L'écriture est fluide mais me semble formatée par les « psy » de tout poil qu'a rencontrés notre héroïne, c'est le mot, jusqu'à ce jour.
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Dans ce récit très intime, Virginie Linhart revient sur les délicats rapports qu'elle entretien avec sa mère. Cette femme aussi envoûtante, que mère dominatrice. Si l'auteure aurait pu rester à la surface et n'offrir qu'un énième témoignage sur les rapports – parfois conflictuels – mère-fille, il n'en est rien ici.

Ici, il est question d'atavisme, d'hérédité, du poids du passé, des dégâts psychologiques de la seconde guerre mondiale, dont les descendants n'arrivent pas à se libérer. Il est question de féminisme et de liberté sexuelle.

Il est question de vie, tout simplement.

Il y a quelque chose de pudique, dans la façon qu'à Virginie Linhart de revenir sur sa vie, ses souvenirs, ceux de ses aïeux. Quelque chose de pudique et de terriblement puissant.

Avec L'effet maternel, Virginie Linhart « se libère de la toute-puissance maternelle, (…). L'écriture n'est en rien un remède, c'est un instrument d'émancipation. »

Un récit à la fois troublant et poignant que je vous encourage à découvrir !
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Récit autobiographique de Virginie Linhart.

L'auteure raconte les relations complexes et parfois tumultueuses qu'elle a eu avec sa mère.

Tout au long de la lecture, je me suis posée la question : est-ce que cette femme aurait dû être mère. C'est dur car l'on comprend en lisant ce livre, que cette mère a eu un comportement totalement différent entre sa fille adoptive et sa fille biologique.

Pas facile de se construire en tant que mère quand on a pas un "bon exemple".
Entre le choc des générations et les libertés acquises par les femmes au cours des années 70 et 80, le livre retrace le parcours de deux femmes que tout oppose et qui pourtant avaient tout pour former un duo inséparable.

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Oui, il y a de l'universel dans ce cheminement très particulier. Contenant des séries de catastrophes qui ferait tiquer dans une fiction.

La mère militante MLF qui exige que sa fille avorte parce que le géniteur ne veut pas de l'enfant... Un enfant si JE veux quand JE veux, qu'elles disaient ?

Ce n'est pourtant pas le portrait à charge d'une mère égocentrique, immature, excessive. Juste le produit d'une histoire. Les ravages sur plusieurs générations. Et le combat émouvant d'une fille qui récolte un wagon de patates chaudes et fera tout pour ne pas pourrir la vie de sa descendance.

Bien des phrases m'ont parlé.

Le silence qui n'est jamais structurant.

"Ceux qui s'exilent lorsqu'ils n'y sont pas forcés (), sont des grands blessés de la famille. "
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Virginie Linhart livre un récit intimiste sur sa relation avec sa mère. C'est une enfant des années 70, une enfant de militant de mai 68, qui essaie de comprendre l'éducation qu'elle a reçu à l'éclairage des combats politique de ses parents et de leurs histoires familiales.
La mère de l'auteure, qui vient d'un milieu modeste et qui a en horreur le sort réservé à sa propre mère, totalement soumise à un père antisémite et machiste, profite de la liberté apportée par mai 68 pour prendre sa vie et sa liberté en main. Virginie Linhart est donc élevée dans l'idée que la femme est absolument libre, n'a pas besoin d'homme pour s'accomplir, et qu'elle est libre de tout attache même quand elle a deux enfants à charge. Quand ils ne sont pas livrés à eux-mêmes, Virginie et son frère vivent dans une cellule familiale brouillée dans laquelle leur mère mélange les styles et les amants.
Quand elle devient elle même mère, l'auteure s'interroge sur l'effet maternel qui s'est transmis jusqu'à elle à travers cette mère un peu fantasque, sa grand-mère douce et soumise et sa famille paternelle décimée par la Shoah.
Jusqu'à quel point l'héritage des sentiments et pensées familiales nous structure dans nos propre rôle de parents.
Un roman autobiographique passionnant qui dissèque l'éducation que les acteurs de mai 68 ont transmis mais aussi ce que les survivants de la Shoah ont pu initier comme angoisse dans la génération suivante.
Un livre dans lequel la génération de ceux nés dans les années 70 se reconnaîtront sans doute.
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Un livre bouleversant, poignant que l'on lit d'une traite. Lorqu'on arrive à la fin on le referme "lessivée". On vit tout le cheminement, les hauts, les bas. La construction progressive et douloureuse : arrachement au "trio", au poids écrasant de la mère, l'ambiguité face au monde des intellectuels, la perte des repères mais aussi comprendre l'entremêlement entre les conséquence de l'"histoire" (la shoah, 68....) et sa famille. Une très très belle histoire de vie. Encore une fois Virginie Linhart a écrit un grand et beau livre.
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J'ai découvert l'existence de Virginie Linhart peu après celle de son père, le sociologue et philosophe Robert Linhart donc j'ai dévoré le roman autobiographique l'établi il y a quelques mois. Un livre en forme de témoignage, sorti en 1978, dans lequel le sociologue raconte l'année qu'il a passée comme ouvrier à la chaîne chez Citroën. Un récit d'une portée politique et littéraire exceptionnelle qui m'a conduit un peu par hasard vers la lecture du dernier roman de sa fille Virginie Linhart, l'effet maternel. Un roman fort et très personnel qui raconte le lien mère-fille, d'abord entre l'auteur et sa propre mère, puis entre l'auteure et sa propre fille.

Documentariste de métier (sur mai 68 notamment), Virginie Linhart est également une remarquable écrivaine, capable en un peu plus de 200 pages de raconter les moments-clés de sa vie de manière chronologique, évoquant sur trois générations le destin d'une femme dans un milieu très libre où les repères étaient parfois assez flous.

Dans ce livre, Virginie Linhart évoque notamment les relations homme / femme à l'époque où elle était enfant, dans les années 80, où, dans certains milieux post soixante-huitards, les adultes avaient décidé d'élever les enfants au statut d'adultes mais sans aucune précaution, et avec malheureusement toutes les conséquences néfastes qui pouvaient en découler.

Le livre est juste, touchant, pour ne pas dire bouleversant par moment, avec une auteure qui dans un style direct, clair, précis et sans fioriture, parvient à se raconter de manière assez frontale mais toujours avec le recul nécessaire et avec pudeur, notamment dans sa façon de d'aborder sa relation compliquée pour ne pas dire toxique avec sa mère, qui convoitait parfois les mêmes hommes que sa fille. Malgré une vie assez compliquée, faite de hauts et de bas et des traumatismes profonds, Virginie Linhart réussira de brillantes études et jusqu'à devenir une auteure de documentaire et une écrivaine reconnue.


Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Après le père, ancien maoïste
http://blog-de-guy.blogspot.com/2008/06/le-jour-o-mon-pre-sest-tu-linhart.html
la mère ancienne féministe :
« Ils pouvaient être utiles, apporter une aide financière, professionnelle, sociale, une distraction sexuelle, sentimentale, émotionnelle, mais ce n'étaient que des hommes. »
La réalisatrice de documentaires raconte son histoire singulière sans s'exonérer de ses responsabilités, évitant les règlements de compte littéraires si fréquents que ça en deviendrait un genre, pourtant c'est du rude.
« Je ne mesure pas l'ironie du sort, qui ne doit rien au hasard, ces rencontres avec un premier psy, mutique comme papa, puis avec un second, qui mélange tout comme maman. »
Sa construction en tant qu'adulte est périlleuse depuis les silences sur les ravages de la Shoah chez les grands parents jusqu'au bonheur d'être mère après de nombreux essais dont un avec un amant qui a été aussi celui de sa mère. Pourtant rien de scabreux, même si en ces milieux où les moyens intellectuels ne manquaient pas, la douleur, le désespoir, la déraison peuvent être à l'oeuvre. Avec une lucidité clinique que laisse deviner le titre, sans pathos, elle a compris que « la famille génère de l'abandon ».
Fille de 68, elle digère mal le conformisme qui a atteint jusqu'aux flamboyants militants d'alors :
« J'attends qu'ils me comprennent et même qu'ils me soutiennent parce que ma trajectoire est le fruit de la leur. Et s'ils l'ont oublié pas moi. »
J'avais écrit « Une femme libre, un livre clair. » La formule voulait claquer mais serait trop sommaire : la thérapie avance, la description de la démarche est honnête, mais rien n'est bouclé : la maison lieu de bonheurs estivaux et de rivalités irrésolues est toujours en vente.

Lien : http://blog-de-guy.blogspot...
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Merci à Babelio pour l'envoi du livre .... que je n'aurai sans doute pas acheté car pas tellement dans mon registre habituel .
Roman autobiographique de Virginie Linhart qui raconte de son enfance jusqu'à l'âge adulte au travers principalement sa relation avec sa mère et par delà sa relation aux hommes ,inextricablement liée à l'exemple maternel qu'elle a eu depuis toujours. Elle y parle aussi beaucoup de son expérience de la maternité.
Bien écrit, lu rapidement. Ce n'est pas un roman coup de coeur car je n'ai pas réussi à m'identifier au narrateur. Étrangement, je n'ai pas eu également beaucoup de compassion pour elle malgré son enfance chaotique, des parents occupés à d'autres choses (ambitions politiques puis caractère dépressif pour l'un, vie dissolue pour l'autre, désir de maternité tardive ...).
Petit détail mais je n'ai pas apprécié lorsque l'auteur fait , à plusieurs reprises, référence à ses précédents livres et à ce qu'on pourrait y trouver dedans... ça m'a fait un mauvais effet d'auto promo.
Malgré ces quelques petites critiques, je suis contente de l'avoir lu et j'ai quand même eu du mal à m'arrêter une fois le livre ouvert, curieuse de savoir où tout cela allait amener l'héroïne...
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