Citations sur Le bonheur paradoxal : Essai sur la société d'hypercons.. (13)
Finalement nous avons moins peur de déclencher les sentiments de convoitise et de jalousie que de laisser imaginer que nous ne sommes pas heureux.
- L’hédonisme, la consommation promet des bonheurs, de l’évasion, c’est une société qui stimule une marche au bonheur dans ses référentiels, mais la réalité c’est que l’on voit la multiplicité des anxiètés, la morosité, l’inquiétude, le ras le bol, l’insatisfaction quotidienne. Donc voilà, l’idée de bonheur paradoxal est : que plus la société marche au bonheur plus montent les plaintes, les récriminations, les insatisfactions.
Dans un temps où les traditions, la religion, la politique sont moins productrices d’identité centrale, la consommation se charge de mieux en mieux d’une nouvelle fonction identitaire.
Narcisse a triomphé de Dionysos, un Narcisse moins nonchalant que vigilant, moins admiratif de sa beauté que soucieux de son apparence et de sa santé, moins replié sur lui-même qu’attentif aux informations et aux risques sanitaires.
C'est de l'excitation et des sensations qui sont vendues et c'est l'expérience vécue que l'on achète, tout consommateur ressemblant peu ou proue à un « collectionneur d'expériences » désireux qu'il se passe quelque chose ici et maintenant.
L’éphémère n’est pas une mode éphémère
À l’ombre de la légèreté consumériste, une nouvelle lourdeur s’est emparée des existences.
Il n’y a plus d’antagonisme entre hédonisme et désintéressement, individualisme et altruisme, idéalisme et spectaclisme, consumérisme et générosité.
L'idéal n'est plus de dissoudre le Moi dans des iconoclasties enivrantes mais de trouver le bonheur dans l'équilibre, accéder à l'harmonie intérieure, vivre en paix, sainement et en forme.
Nous sommes à l'heure où, dans toutes les sphères, s'impose peu ou prou le principe du libre-service et l'éphéméralité des liens, l'instrumentalisation utilitariste des institutions, le calcul individualiste des coûts et des bénéfices.